Vos textes libres

10 Juin 2012
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@Tapioca j'espère que ça aura fonctionné, au moins un peu :) Il est très réussi en tout cas, et je trouve qu'on ressent que c'est un sujet qui te touche, ce qui contribue surement beaucoup au fait qu'il m'ait aussi touchée.. Continue de nous faire profiter de tes textes ! ;)
 
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Réactions : Tapioca
29 Mai 2011
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Montréal
Voilà un texte très personnel , vous comprendrez en le lisant. Je ne suis pas satisfaite à 100% et certaines expressions québécoises peuvent vous échapper.

Une salope. Une pute. C'est comme ça que tu m'as appelée. J'étais une salope, pour le simple crime d'en avoir désiré d'autres avant toi. Ce que tu ne savais pas, c’est que j’en désirerai d’autres, toujours plus fort, je serai toujours plus insatiable. Ces désirs qui avaient assaillis ma peau par le passé, l’assaillaient et l’assailliraient encore. Ces désirs, je me mourrais de les consumer. Une peau contre la mienne, milles peaux pour effacer l’odeur de la tienne sur mon corps. Le dégoût de soi, je le voyais dans tes yeux, ce dédain. Je l’ai avalé tout rond et en ai fait le mien. Ce jour-là, quand tu m’as jeté ces mots imprégnés de mépris au visage, la colère a inondé mon corps, a crispé ma mâchoire. J'étais furie, j'étais humiliation. Nous étions dans la rue, nous allions au dépanneur. Des gens ont entendu, j’ai acheté le paquet de croustilles que je désirais tant et je te les ai explosés au visage. J'aurais dû te foutre mon poing dans la gueule. J'ai crié, j'ai hurlé. Une hystérique, une crisse de folle. J'ai hurlé avant de déguerpir à toute vitesse, enfourchant mon vélo comme si ma vie en dépendait. J’aimerais pouvoir dire que je ne suis pas revenue, que je ne t'ai pas cru. Une idiote, dis-je. J’aimerais pouvoir dire aussi que c'était la première fois que j'aurais mieux fait de partir. C'était au moins la centième fois. La première fois, je ne sais plus c'était quand. J'aime mieux ne pas savoir. Ces disputes au milieu de la nuit où je pensais réellement que l'un de nous allait tuer l'autre. Et pourtant je restais, je restais dormir parce que je ne voulais pas que mes proches devinent ma faiblesse, qu'ils veuillent m’aider, qu'Ils soupçonnent ma souffrance. Tant qu’ils croyaient encore que j’étais cette fille, la file forte, la fille heureuse. Celle qui a le don de voir la lumière dans l’obscurité, celle qui écoute et soutient mais se tient toujours debout. J’ose croire que cette fille-là, malgré tout, j’ai su l’être, grâce à eux, grâce à leurs rires, à leurs sourires. J’ai su danser dans la nuit quand tu ne me regardais pas, je savourais mon bonheur loin de ton regard. Un coquillage, gris et terne avec toi, ta présence jetait un voile sur mon nacre qui accrochait la lumière loin de ton ombre. Je ne parviens pas à comprendre comment j’ai pu ne pas le remarquer. La fois où tu m'as saisie par les cheveux. La fois où j'étais une pute pour avoir embrassé une fille et ne pas te l'avoir dit, avant de te rencontrer. Ces fois-là ressortaient du lot, le gros lot de toutes les fois où tu me disais de me taire, où tu me disais que j'étais conne. La fois où on était tous au restaurant, où tu discutais. Où j’ai manifesté mon désaccord. Où tu m’as dit TA GUEULE, devant tout le monde. Où tu m'as dit que tu ne t’adressais pas à moi, que personne n’en avait rien à foutre de mon opinion. Ces fois-là ont ouvert la boite de Pandore. Toute la noirceur du monde a entaché mon esprit innocent, tu m’as fait voir la laideur de mon âme, la faiblesse qui m’habitait. J’ai vu mon échine se courber. J’ai rencontré ma peur insurmontable, la solitude qui m’a maintenue attachée à toi. J’ai vu mon indépendance et ma fierté se terrer en moi, n’ayant plus d’espace où fleurir. J’ai ressenti la colère sèche. La colère a toujours été entremêlée de tristesse chez moi, là où jaillissaient les cris s’écoulaient les larmes. La colère sèche, elle, m’était inconnue. Celle qui enflamme les regards, qui rigidifie les membres, les mâchoires. La violence qui anime les membres, qui donnent la force et la volonté de tout casser. La honte et l’humiliation. La honte de rester malgré l’humiliation. La honte des regards curieux, la honte des disputes incessantes, la honte de toujours revenir malgré tout. La honte de ne pas avoir la force. La honte d’être victime. La fin de notre relation a été l’antithèse de tout ce qu’elle n’avait jamais été. Je me souviens bien, c’était un lundi. J’étais calme et sereine et j’ai écouté une de ces pensées qui s’agitaient en moi comme une flamme depuis des mois et que je tentais d’étouffer à coup de souffle d’espoir. Je l’ai écoutée et je me suis dit que je l’écouterais chaque jour jusqu’au lundi suivant. Que ce lundi, si chaque jour cette pensée demeurait la même, je partirais. Chaque jour, la flamme s’est épanouie. Le jeudi, un feu bienveillant jaillissait en moi, c’était fini. Dès le que feu s’est embrasé, les démons se sont tapis. La fille que j’étais dans le noir est revenue en pleine lumière. Plus forte et plus fière que jamais d’avoir su combattre le monstre sous le lit, le monstre dans le lit. Une fois ouverte, la boite de Pandore ne se referme pas. Le feu brûle et la fille danse, pendant que
 
28 Décembre 2010
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toulouse
J'aurai aimé, moi avec ma peau tannée, m'envoler.
Je rêve éveillée.
Et j'ai traversé,
perdue dans allées du passé,
les portes du malheur.
Mais il est l'heure d'oublier
pour ne pas trépasser.
 
16 Août 2007
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C'est super noir mais bien écrit..j'aime bien cette impression qui se dégage de ton texte, comme si tu l'avais écrit d'une traite sans reprendre ton souffle.

Merci ! J'aime beaucoup le ressenti que tu peux en avoir, je crois que c'est plus ou moins ce que je cherchais à provoquer et d'ailleurs, quand j'ai essayé de le réciter, je le récitais tellement d'une traite également que j'avais du mal à enchaîner !
 
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Réactions : Eilieonûr
16 Août 2007
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A V.

J’ai attendu. Un signe en matinée, en journée, en soirée. J’ai attendu, recroquevillée sur le bord de mon lit à refaire mes nuits. Sous tes doigts, dans tes bras, contre moi. J’ai attendu, mais t’es jamais venu. Les pieds accrochés, la tête en bas je me sens comme un pendu, qui aurait trop joué et qui ne peut plus avancer
J’ai rêvé. Ta chaleur, tes lèvres, ton corps, et puis nos corps-à-corps. Enlacés, passionnés, embrasés. Les nuits oranges au désir ardent, au plaisir à l’infini, et puis aux matins tendres et pourtant indécents, qui rattrapent l’envie. A se mélanger dans des draps de soie, où l’amour n’arrive pas qu’une fois. J’ai rêvé. A ton corps, à tes lèvres et ta chaleur et puis, même à ton odeur.
J’ai repensé. A la façon dont tu ne te dis qu’à moitié, à ces énigmes que tu aimes à faire planer. A la sagesse captivante de tes habitudes et de tes mots, qui m’ont paru mille fois sortir du lot, de ceux qui ont jadis côtoyé mes idéaux. J’ai repensé. A nos différences et à l’osmose presque parfaite, où quand je te voyais tout n’était que fêtes,
Mais maintenant,
Le silence de nos mots, le silence radio.
J’erre. Dans mon appartement, dans Paris et ses terres périphériques. Et j’ai beau me forcer, je ne vois plus rien de magique. Ici et là, tu m’as marquée d’un fer rouge qui continue de chauffer, de brûler, et de m’ôter la liberté dans laquelle j’aimais nager.
Je veux nettoyer, mes pensées et mon corps tatoués de toi et de tes baisers. Je ne suis plus que tristesse et amertume d’une histoire trop vite laissée sur le bitume, piétinée, écrasée et laissée… pour compte.
J’ai attendu. Un signe en matinée, en journée, en soirée. J’ai attendu, recroquevillée sur le bord de mon lit à refaire mes nuits. Sous tes doigts, dans tes bras, contre moi. J’ai attendu, mais tu ne viens plus. Les pieds accrochés, la tête en bas je me sens comme un pendu, qui aurait trop joué et qui ne peut plus avancer.
Je n’attends plus.
 
18 Juin 2014
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Elle prend ma bouche, violemment, langoureusement. Elle prend ma bouche, ma langue, les lèvres et elle dit : tout va bien. Elle arrache un sourire tremblant a mes traits, elle se sépare de moi, elle me tient par le menton, elle me sourit elle aussi. Elle tourne ma tête face a ces gens, qui tous voient ce sourire collé a mon visage, ce sourire qui n'est pas moi. Et elle répète : je vais bien.

Je la hais mais je ne peux m'y soustraire. Je hais tous ces gens qui ne voient pas ce mensonge qu'elle profère a travers moi : “Tout, va, bien”. Tout, va bien, tant qu'elle est la, tout a l'air d'aller, sauf que rien ne va. Personne ne la voit faire ces choses, personne ne vois mon regard qui se détourne, chavire, se voile quand je prononce ses mensonges : je vais bien, ce n'est rien. Je ne suis plus qu'un cadavre, un pantin, c'est elle qui tient les fils : tout va bien. Elle prend ma bouche, mes bras, ma tête, mais tout va bien. Elle murmure : “je suis la seule qui te comprend vraiment” ; et je la crois. Elle me fait détester ces gens qui me regardent sans me voir, sans la voir, mais c'est elle qui me fait toujours mentir, qui m’empêche de leur ouvrir les yeux : tout va bien. C'est si facile de s'abandonner a elle, de prendre cette souffrance pour la normalité, c'est si pratique de lui céder mon corps et mon esprit, même si je sais qu'elle en fera mauvais usage. C'est si doux d’être dans ses bras, et elle dans le mien, maniant mes mains pour me tailler la peau. Je me hais de la laisser me faire ça, de laisser sa voix m'atteindre. je m'en veux tellement de ne pas pouvoir reprendre possession de moi même, de ne pas pouvoir refuser l'alcool que tu me tend, la lame que tu passe sur mes bras, ces mots que tu me fait cracher a contre cœur : TOUT. VA. BIEN.

Ce mantra infini, cette mélopée rassurante que tu n'as même plus besoin de me dicter tellement elle est devenue familière : toutvabien. Cette formule magique qui sort sans savoir pourquoi alors que je voudrais hurler : Tout Va Bien. Il y a tellement longtemps que cette phrase est mon quotidien factice : toutvabientoutvabientoutvabien (venez me sauver). Tout va bien (je n'en peux plus), tout va bien (je me suis encore fait du mal), tout va bien (j'ai encore bu de l'alcool), tout va bien (prend moi dans tes bras), tout va bien (maman s'il te plait), tout va bien (aidez moi).

Aujourd'hui encore, comme tous les jours :

TOUT (je ne sais plus ou j'en suis)
VA (je ne sais même plus si j'ai un jour vécu sans elle)
BIEN (tout reste coincer dans ma gorge)
 
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Réactions : Margay
19 Mai 2015
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Salut les demoizelles ! Je passais dans le coin et je me suis dit que j'allais apporter ma modeste contribution à ce sujet ^-^
Donc voilà un peu de prose de mon cru (je vous préviens tout de suite que c'est pas réjouissant, mais j'écris surtout quand ça va mal donc bon).


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Bonne lecture =)
 
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Réactions : Margay
22 Mai 2015
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Paris
Bonjour bonjour ! Ca faisait des plombes que j'avais pas écrit en français, mais là ça m'est venu presque tout seul. Je vous montre !

Rêveries revenez
Courez mes doigts glacés
J’ai cru longtemps vous faire
Un ciel bleu constellé
Dans le creux de mes bras
Terrifiés

Rêvons bien pour nous plaire
L’oreille sourde aux raisons
Je ne cherche qu’à faire
Aux eaux troubles une chanson
Qui fera petit pois
Dans mon dos la vallée

Taisons-nous quelle affaire
Il faut bien y penser
Mais quand mes peurs amères
On tracé mes tranchées
Je ne veux plus me taire
Je ne veux plus
Vider




(je sais j'ai plein de e muets qui traînent... :ninja: je comptais faire des vers libres, mais mon cerveau est resté bloqué sur des hexasyllabes (je crois qu'on dit comme ça))
 

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