Je suis actuellement en Erasmus en Angleterre, et ce témoignage me parle complètement.
J'adore mes cours, mais je suis dans une résidence, et j'ai beaucoup de mal avec la colocation (même si nous ne sommes que 4), moi qui ai toujours vécu seule. Et c'est vrai que c'est compliqué de se faire des amis, même entre Erasmus, parce que tout le monde sort tous les soirs et que je n'aime pas vraiment les boîtes de nuit. Mais se lier avec des natifs c'est presque impossible. Etablir un contact dans une langue qui n'est pas votre langue maternelle (alors que pourtant, je me débrouille plutôt bien en anglais), c'est vraiment compliqué. Ils ont tous déjà leurs amis et leurs habitudes, donc n'ont pas grand intérêt pour les étrangers. J'ai deux potes, mais ce sont deux Français, alors même si c'est cool, je sais que ça ne m'aide pas à améliorer mon anglais. Mais je ne suis pas toute seule.
Et ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas-là, parce que moi je partais avec beaucoup d'espoirs, j'attendais ça depuis des années, et je suis tombée de haut, je me remets beaucoup en question etc. Avec en plus ce sentiment "d'obligation" de s'amuser. Je redoute mon retour à Noël où tous mes amis me diront "Alooooors? Tu fais la fête tous les soirs j'parie ? T'as pécho ?" et ce genre de choses, et je serai genre "beeen... c'est la vie normale en fait, c'est bien, mais rien de foufou". J'ai peur que les gens se disent que c'est de ma faute, que je fais pas ce qu'il faut etc. Parce que oui, dans l'inconscient collectif, tu pars en Erasmus, DONC t'es bourré tous les soirs et tout ça. Moi j'aime faire la fête mais d'une autre façon, ici, les gens commencent à picoler à 19h, et les pubs ferment à 23h-00h. Donc je profite au maximum des voyages proposés par mon université à travers le pays, et je n'oublie pas que je suis surtout là pour les cours, et pour le moment, ça me plaît carrément. C'est juste l'aspect social qui n'est pas comme je l'imaginais.