Les jeunes, de plus en plus précaires, reviennent chez leurs parents

28 Octobre 2010
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Utrecht, Pays Bas
On est hyper nombreuses, en fait.
Pareil, je viens de retourner au bercail...à 29 piges. Sans déconner ça pique.

En fait, je suis en train de tenter de finir mon doctorat et, après 5 ans aux Pays Bas, une vie indépendante et bien remplie, ne serait-ce que socialement, après la fin de mon contrat et avoir vécu sur mes (maigres) économies, pendant 6 mois, il a bien fallu que je me rende à l'évidence: j'ai du rentrer au bercail, enfin presque. Je m'explique: mes parents sont divorcés depuis longtemps, mon père vit le plus clair de son temps en Afrique du Sud, mais a quand même une maison à 80 bornes de chez ma maman, en province. Ma maman est remariée, et même si j'ai la chance incroyable de très bien m'entendre avec mon beau-père,je ne me voyais pas envahir leur vie quotidienne, d'autant plus que je suis vraiment, franchement, indépendante. Alors Papa m'a proposé d'occuper sa maison. Au départ, je devais être globalement toute seule, sauf que depuis cette année, il est là tout le temps. (Je crois que c'est aussi parce que je suis là et qu'il a envie de passer du temps avec sa fille, ce qui est vraiment adorable, mais qui en ajoute à cette pétard de culpabilité).
Pas si grave, il me sauve déjà gravement la vie (surtout que je n'ai droit à RIEN, hein, ayant passé 5 ans aux Pays Bas. Je cherche de l'alimentaire, du coup, tu comprends bien). Sauf que je n'ai jamais vécu avec lui. Donc c'est cocasse, parfois. Maisj'ai de la chance, on s'entend vraiment bien.

Globalement j'ai de la chance, je m'en rends bien compte, d'avoir un papa prêt à me soutenir, financièrement, mais aussi psychologiquement. Cela dit, quand t'as vécu pendant 7 ans toute seule, que tous tes amis sont loin, que tu veux te réorienter après une thèse et que tu n'as pas une thune, c'est compliqué psychologiquement. Ajoutons que je n'ai jamais voulu rentrer en France, parce que les Pays Bas, c'est ma maison et que je me sens complètement en décalage avec la mentalité des gens ici, et qu'en plus, je suis dans la dernière phase de ma thèse... bref. Je reste positive grace au soutien inconditionnel de mes parents, qui sont absolument formidables. Je sais que c'est une situation qui reste quand même franchement vivable et je me rends vraiment compte de la chance que j'ai.

Ce qui me pose question, c'est simplement cette culpabilité que beaucoup d'entre nous semblent ressentir. Je veux dire, on est dans une situation précaire et au lieu de crever la bouche ouverte, on a la chance d'avoir un refuge, le temps de nous retourner. On sait que l'emploi est compliqué, même avec des diplômes et des expériences riches. Pourquoi est ce qu'on se sent aussi coupable de ne pas avoir accompli la même chose que nos parents, alors qu'on sait pertinemment que les temps ont changé et les situations aussi? Pourquoi est ce qu'on ressent ce besoin de s'autoflageller au point de ne parfois pas être capable d'apprécier ce que l'on a la chance d'avoir?
 
1 Juin 2014
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le havre
Je dirais que la culpabilité que l'on ressent est parce que sans le vouloir ça renvoie une mauvaise image de nous injustifiée.
De nos jours lorsque l'on se presente a des nouvelles personnes et qu'on dit qu'on cherche du boulot, ils ont toujours ce petit air chagriné, et si par malheur comme moi on a pas de formation a part un Bac L c'est la fin des haricots....Dans leur têtes on est "inclassable" car le boulot est ce qui nous définit de nos jours.
Si en plus on habite encore chez nos parents l'image que l'on renvoie (celle du Tanguy) n'est pas glorieuse... C'est le cliché inévitable.
Malheureusement on y peut rien. Avoir un job bien payé en étant jeune de nos jours et en contrat de plus de 6 mois tient du miracle, mais ce n'est pas encore rentré dans la tête de tout les adultes de l'ancienne génération (il y a encore peu de temps ma belle mère prônait qu'il fallait insister pour avoir un job, limite a harceler l'employeur lol Elle a enfin compris qu'il y en a 100 comme moi qui demande aussi du boulot, que l'employeur a l'embarras du choix et qu'insisté ne servira à rien)
 
10 Avril 2012
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PARIS
Je vois tous nos commentaires (certaines comme moi dans des situations "plus confortables" que d'autres) et je suis déprimée pour notre génération.

Dans l'ensemble, on peut dire que ceux et celles qui vivent "encore" chez leurs parents bénéficient déjà d'un soutien : moral, financier, affectif, matériel, que d'autres n'ont pas (problèmes financiers, familiaux, pas de famille... Des câlins pour vous si vous êtes dans ces situations <3 ). Et si ce n'est pas facile, on peut les remercier d'être là malgré tout.

C'est déprimant que des jeunes avec formation (peu importe le niveau) aient à ce point à se battre pour obtenir un emploi dans leur domaine de compétence (je plains ceux qui ont arrêté leurs études avant l'obtention d'un diplôme, des câlins aussi pour vous <3 ).
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Pour peu que tu es un mal fou à te vendre (introversion, timidité, confiance en soi au raz des pâquerettes...), c'est la guerre avec les autres postulants.

Si ce n'était que ça :
  • c'est déjà difficile de savoir ce qu'on veut faire de sa vie... ;
  • les conseillers d'orientation : "on vous attend dans tel secteur" et quand tu finis ta formation, la situation économique n'est plus du tout la même ;
  • les filières techniques sont très peu valorisées en France et pas toujours choisies ("bon, t'es nul-le dans les matières "classiques", tu vas faire un lycée pro, hein et estime-toi content-e"). ON A BESOIN DE CERVEAUX ET ON A BESOIN DE MAINS !!!!! BON SANG !!!!! L'UN NE VA PAS SANS L'AUTRE !!! S'il n'y a pas de chaudronnier, on n'a pas d'industrie ; s'il n'y a pas d'agriculteurs, on n'a pas à manger ; si on ne fais pas de R&D, notre industrie sera dépassée par les autres... J'en passe et des meilleurs.
  • les filières "artistiques", on droit à "bonjour les métiers qui servent à rien - c'est pas sérieux - pfff encore des intervenants du spectacle - etc." ;
  • les filières "R&D", où sont les financements ??? ;
  • les grandes écoles et hautes études, c'est la guerre quand on arrive sur le marché ;
  • et j'en passe... ;
  • les entreprises n'ont pas de sous ou ne veulent/peuvent pas faire d'effort pour leurs salariés. Certains secteurs ne recrutent pas : trop de jeunes sur le marché, secteurs en crise, uniquement sur piston,... ;
  • trouver des stages, c'est l'enfer (surtout sans contact) ;
  • la vie est chère et les loyers sont indécents ;
  • le plus "agréable", c'est de se faire regarder de haut : "ah vous les jeunes...".
Il va forcément falloir revoir ces exigences à la baisse et aller à l'essentiel dans nos besoins (les bouleversements climatiques vont nous y contraindre anyway). Va falloir faire avec. Ou plutôt sans.
(Le pire étant de se dire, que lorsqu'on a dépassé un certain âge (40-50 ans), on a trop d'expérience, et là pas de job non plus. Allo ?! Où va-t-on ?)

M'enfin...
Je veux y croire, on ne vas pas se laisser abattre !
Hauts les coeurs à nous tous !!! <3<3<3<3<3<3<3<3<3<3
On est pleins de rêves, d'ambitions... à tous les niveaux.

A ceux qui ont un job qui leur convient - toutes mes félicitations ;
à ceux qui en cherchent ou qui en ont un qui ne va pas - courage ;
à ceux qui ont un petit chez soi - profitez-en pour le remplir d'amour et de souvenirs ;
à ceux qui veulent quitter papa-maman ou qui doivent y retourner - je vous souhaite que cela ne dure qu'un temps !!!


Aux abrutis et à leurs leçons de vie - vous savez où vous pouvez vous les mettre, aller vous faire voir.
 
Dernière édition :
18 Octobre 2011
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Kobe, Japon
hakanai-ageha.over-blog.com
Aaaaaah c'est moi ça XD
Je le vis fort mal parce que depuis mes 17 ans et demi pétantes, le bac en main, j'étais déjà pratiquement indépendante quand j'étais étudiante, mes parents m'ont aidé les 2 premières années en payant mon loyer mais c'est tout le reste je gérais toute seule. J'ai pas arrêté de bouger entre la France et le Japon pour bosser étudier bosser etudier, mais jamais de diplôme significatif...
J'ai un parcours bordélique mais assez hyper actif, j'avais fini par trouver un job que j'aimais... et là je me suis mariée avec un japonais, et on a voulu rentrer ensemble en France pour vivre pépère... sauf que ça n'a pas marché, je fini seule et chez mes parents, j'ai plus d'argent car j'ai tout réuni pour rentrer et pour faire venir et rapatrier mon mari qui n'a pas bossé depuis 5 ans, mon projet de vie en France n'a plus de sens sans mon mari mais je ne peux plus retourner au Japon non plus. J'ai pas de diplôme même si j'ai plein d'expérience mais dans des domaines différents, comme je change de pays tout le temps la moindre démarche administrative est infernale et prend une plombe. Pour la première fois depuis le début de ma vie d'adulte je suis hyper dépendante de mes parents, et je suis paumée dans un bled par dessus le marché...
C'est dur. Les gens qui me connaissent savent que j'ai fait plein de trucs et que j'en suis pas là par flemme ou quoi et pourtant je me sens vraiment démunie... Je sais faire plein de trucs et je parle 3 langues et pourtant j'ai l'impression que mon profil ne colle avec rien...
 
22 Juin 2013
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Je suis en dernière année d'étude, mes stages ne sont pas rémunérés, alors je suis rentrée chez mes parents pour économiser un loyer. D'autant plus qu'ils ne peuvent plus m'aider financièrement, devant eux-même se serrer la ceinture comparé aux années précédentes.
J'ai un toit et à manger, mais l'ambiance n'est pas au top, ils ne sont jamais satisfaits de moi, malgré tous les efforts que je fais. J'ai deux baby-sitting dans la semaine en plus des stages, et souvent je rajoute à ça des heures dans un resto huppé où je fais le service. J'ai postulé chez mac do mais je n'ai pas été prise. Je dois en parallèle gérer mes stages et rédiger mon mémoire... Je suis épuisée psychologiquement et les nerfs retombent seulement lorsque je réussis à mettre de l'essence dans ma voiture (mon seul moyen de me rendre en stage). Lorsque le soucis financier est écarté, le problème de mes études (qui ne me plaisent pas, et surtout ce mémoire sur lequel je me sens bloquée) m'empêche de dormir la nuit. S'ajoutent à ça des semaines de formation dans ma fac, à 400 km de chez moi, une semaine par mois. Je dois y prendre un logement, m'y rendre, m'y nourrir, et ça me coûte super cher. J'ai beau faire des heures au resto, je finis dans le rouge à la fin de la semaine. C'est rageant car beaucoup de cours sont annulés ou bien pas très utiles... Je me demande pourquoi ils nous font venir, ils ont cru qu'on avait de l'argent à jeter par les fenêtres ? :sweatdrop:
Et lorsque je me confie un peu à mes parents en leur disant que je suis fatiguée, et déprimés je me prends des remarques type "bienvenue dans la vie d'adulte"... Si c'est ça j'en veux pas de cette vie de galère.
J'ai choisi un métier dans lequel il n'y a pas de chômage, et le salaire est pas trop mal. Mais il ne me plait pas vraiment. Y a pire, mais il me fait pas rêver et j'ai du mal à imaginer mon avenir. Je ne veux pas me projeter, ce serait me nier moi-même. Je ne veux pas faire ce métier toute ma vie, mais pour l'instant c'est ça le plan. Ça me dégoûte de devoir réfléchir par l'argent plutôt que par moi-même, mes envies, mes idéaux. Sans parler des études qui ont détruit ma confiance en moi...
 
28 Février 2014
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maladiesvulvaires.wordpress.com
@MadKingBunny
J'ai regardé Raiponce hier, ton commentaire sur les poêles à frire m'a fait exploser de rire :cretin:

@\ ( ^_^ ) / Trust me, I'm a (al)chemist
Merci pour ton message, tu m'as remonté le moral <3


Je tiens à souligner que si (comme moi) se retrouver sans point de repli, sans famille n'est certes pas facile (genre...du tout :gonk:), être coincée chez des parents insensibles/pas empathiques/volontaristes/pas compréhensifs, eh ben ça ne doit pas non plus être la panacée...

Alors à toutes celles qui sont dans cette situation-là, vous avez tout mon soutien.

De toute façon, il faut tous qu'on se sert les coudes, ça c'est clair.
 
3 Novembre 2015
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Je dirais que la culpabilité que l'on ressent est parce que sans le vouloir ça renvoie une mauvaise image de nous injustifiée.
De nos jours lorsque l'on se presente a des nouvelles personnes et qu'on dit qu'on cherche du boulot, ils ont toujours ce petit air chagriné, et si par malheur comme moi on a pas de formation a part un Bac L c'est la fin des haricots....Dans leur têtes on est "inclassable" car le boulot est ce qui nous définit de nos jours.
Si en plus on habite encore chez nos parents l'image que l'on renvoie (celle du Tanguy) n'est pas glorieuse... C'est le cliché inévitable.
Malheureusement on y peut rien. Avoir un job bien payé en étant jeune de nos jours et en contrat de plus de 6 mois tient du miracle, mais ce n'est pas encore rentré dans la tête de tout les adultes de l'ancienne génération (il y a encore peu de temps ma belle mère prônait qu'il fallait insister pour avoir un job, limite a harceler l'employeur lol Elle a enfin compris qu'il y en a 100 comme moi qui demande aussi du boulot, que l'employeur a l'embarras du choix et qu'insisté ne servira à rien)


Idem, Bac L (+ expérience à l'étranger) mais rien à l'horizon.
 
3 Novembre 2015
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C'est "marrant" il y a une dizaine d'années on parlait beaucoup des jeunes espagnols qui retournaient chez leurs parents à cause de la crise. Ça fait bizarre de voir qu'on est dans la même situation aujourd'hui.

En Grèce aussi. En 2012 je suis partie en Finlande pour du volontariat, j'ai fait la connaissance de pas mal d'autres volontaires européens dont une grecque qui, à 27 ans quittait la maison de ses parents pour la première fois. Elle m'expliquait qu'après cinq ans d'études et un diplôme, elle n'avait rien trouvé de mieux qu'un job de supermarché et que sans ses parents elle ne pouvait pas se loger et réciproquement. Aujourd'hui les jeunes français se prennent ça de plein fouet dans la face, la différence est que même si nos parents acceptent de nous loger, je doute qu'ils aient REELLEMENT conscience des difficultés que l'on vit.
 

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