Alors... Once More With Feelings...
- j'ai nuancé mes propos à grand renfort de "POUVOIR" et de "POTENTIELLEMENT", c'est à dire la différence entre l'
éventualité/possibilité (que j'ai évoqué) et la
certitude (que vous m'attribuez), et en conséquent :
- je n'ai JAMAIS dit ou même sous-entendu (merci les lectures de pensées) que tous les flics étaient inhumains,
- j'ai posé des QUESTIONS et non pas porté de jugement (contrairement à celles.ceux qui m'ont répondu en déformant mes propos et en prenant les raccourcis qui les arrangeaient)
- Même les policier.e.s municipaux.ales peuvent porter des armes, et c'est le cas très souvent (je bosse avec un policier municipal, j'ai son flingue à moins de 50 cms de moi tous les jours à la pause café...)
- les armes des flics ce ne sont pas "seulement" des flingues, mais également taser, baton... et je ne parle même pas des CRS.
Franchement, le relativisme c'est top hein, mais à un moment donné je suis désolée, on ne peut pas tout relativiser.
Le fait de POUVOIR POTENTIELLEMENT blesser/mutiler/tuer quelqu'un, je maintiens que si cela n'éveille aucune émotion, ni aucun questionnement moral sur les implications d'un tel POUVOIR, on est au choix soit dans la psychopathologie, soit dans la robotisation (c'est ce mot-là que je voulais opposer à humain dans mes précédents messages, je reconnais que c'était peut-être pas assez clair, mais enfin j'étais déjà en train de re-re-re-répéter un précédent message interprété et distordu...).
L'humanicide est un des grand tabous humain, au même titre que l'inceste, ce n'est pas une affaire d'opinion, pour le coup.
J'espère bien que les policier.e.s, à titre individuels, se posent cette question-là. Mais, comme l'a très bien dit
@Olduvaï dans plusieurs messages, le problème c'est que cette question, que je pense centrale et originelle à bien des problèmes, est loin d'être très souvent (jamais ?) posée par l'institution . Elle ou les questionnements qui en découlent (le pouvoir de la police). Ce qui génère bien trop souvent un sentiment d'impunité chez beaucoup de policiers (comme très bien expliqué dans la mise à jour de ce témoignage d'ailleurs et de la BD d'Emma qui est glaçante), et c'est le cercle vicieux impunité-violences policières-haine des flics etc...
EDIT : Je doute qu'il y ai des tables rondes régulières dans les commissariats avec des groupes de paroles sur ce qu'implique de se servir d'une arme, afin de continuer à se poser cette question-là, encore et toujours...
Et à titre perso, je connais un gendarme (le frère d'un ami) qui lors d'une interpellation (flagrant délit de cambriolage) a dégainé son arme et visé l'interpellé sans s'en servir car le type lui a foncé dessus en bagnole... Il a eu une proposition de soutien psy (selon moi ça devrait être obligatoire), qu'il a accepté. Ca s'est résumé en 10 min d'entretien avec le médecin de service... LOL.
Et un autre, le frère inspecteur de ma meilleure amie passe la majorité de ses nuits à enquêter sur des suicides de pédophiles ou des découvertes de cadavres des semaines après, et pareil l'assistance psy c'est keutchi....
Je pense que c'est ce qu'on se tue à répéter depuis le début, le problème de la police est institutionnel.
Mais effectivement, je comprends que cela puisse mettre mal à l'aise de questionner le fait qu'une fonction d'Etat ait la POSSIBILITE de mutiler/tuer un autre être humain. En tant que non-violente convaincue, cela me glace le sang.
EDIT 2 : Pour que ce soit à nouveau bien clair, quand je parle de POUVOIR, je parle AUSSI de possibilités bêtement matérielles, PAS SEULEMENT d'autorisation ou de juridiction.
CQFD : il est moins compliqué (matériellement parlant) de tuer/blesser/mutiler quelqu'un avec un flingue chargé à portée de main qu'avec son sac à main/un bouquin/une bouteille en plastique - bref les objets lambda du quotidien.
Dans le cas de la police, les fonctionnaires portent DES armes (en plus de leur flingue), létales ou non, mais des armes, en toute légalité dans le cadre de leurs fonctions (et même plus).
Donc mathématiquement, ils.elles sont les plus exposé.e.s à la POSSIBILITE (probabilité, si vous préférez) de mutiler/blesser quelqu'un, pour X ou Y raisons. Le nombre de policier.e.s qui se suicident avec leur arme de service est une illustration parlante : les fonctionnaires de police qui portent des armes (tous, et quasi tous une arme létale : un flingue) ont un accès direct à un instrument de mort.
C'est pas plus compliqué que ça.