J’ai vécu ma première relation libre, et je ne reviendrai jamais à l’exclusivité

[Shield_]

Du coup, je pense qu'on peut effectivement désirer une personne, physiquement j'entends, sans être amoureux (selon mes termes, au sens d'éprouver des sentiments amoureux).
Et pour ma définition de l'amour, je l'avais donnée ici 

Oui, je suis d'accord, on peut très bien désirer une personne sexuellement sans être amoureux, notamment sans éprouver les autres facettes du désir (on peut d'ailleurs aussi complexifier les choses et dire que le désir se subdivise en plusieurs formes d'attirances: sexuelle, psychologique, spirituelle, etc.)

Je me lance un peu dans un truc métaphysique/ontologique là (.), mais je crois que le désir qui fait tomber amoureux est à la fois absolument pas calculable (comme tu l'expliques très bien dans ton message! J'adore l'image des champignons .) et à la fois propre à l'être de la personne qu'on désire. C'est la rencontre, dans des conditions particulières et avec cette personne particulière qui fait qu'on va trouver quelque chose chez cette personne qui va nous motiver à vouloir passer du temps avec et à se rapprocher d'elle, qui va nous donner l'impression que cette relation a un enjeu - c'est ça que je voulais dire par "attirance", désolée, j'ai été trop lapidaire.

Mais effectivement, je pense que ce que tu décris, c'est la "rencontre coup de coeur", et je pense que le coup de coeur est lié à une alchimie entre les personnes, il peut déboucher sur de l'amitié ou de l'amour (pour reprendre ta comparaison, ça serait un peu comme un super bon terreau .), et je pense qu'il arrive souvent qu'on ne sache pas où se situe le désir dans l'équation, et je ne sais pas pour toi, mais ça m'est déjà arrivé plusieurs fois de ne pas savoir clairement ou tout de suite si j'étais bien avec une personne parce que je la désirais ou parce que j'avais de l'affection pour elle.

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

 

[Cloette]

Je n'ai pas encore lu toutes les réactions précédentes mais d'abord je voudrais dire un merci à la MadmoiZelle auteure de l'article car c'est un sujet qu'on traite peu et que j'ai trouvé ça très intéressant. Même si je ne me sens moi-même pas concernée par ce genre de relation, j'aime savoir comment les gens le vivent de l'intérieur.
Je me permets une question un peu perso : quel âge a l'auteure de l'article? Car à la fin elle dit avoir découvert cette possibilité "sur le tard", donc je suis juste curieuse...

Ah oui et chapeau à @cy pour le dessin de l'article, j'ai été sciée en le voyant, le rendu est très beau et toute la symbolique du sujet très bien représentée! 

 

[Aribeth]

Je suis en couple libre (ou libertin ?) depuis quelques mois et je me reconnais sous certains aspects et d'autres, pas du tout.
Je suis exclusivement amoureuse de mon mec et de personne d'autre, ça je n'y arriverais pas. En revanche je distingue très bien le sexe des sentiments. Il m'arrive donc parfois de revoir des vieux "sex friends" (c'est du genre, une fois par mois, même pas..) et de coucher avec eux.
Tout le monde est au courant de tout. Mon mec qui ensuite est avide de détails, et le plan cul sait que mon mec sait (et d'ailleurs en général il trouve ça très cool, "enfin un couple qui a trouvé un équilibre", etc.)

Je suis fidèle à mon mec, il y a une erreur de vocabulaire dans l'article. C'est simplement que je ne lui suis pas exclusive car je ne peux pas l'être. Ça n'est pas dans ma nature. Simplement j'aime trop le cul et ses variétés pour me limiter à une seule personne.

Ensemble nous couchons parfois avec d'autres personnes, soit en club échangiste, et nous cherchons à en rencontrer d'autres via internet. Notre sexualité n'est pas "classique" et le côté libertin en fait partie.

Ensemble on se fait aussi des soirées télé comme des vieux, des présentations aux parents, des soirées, cinoches, etc etc. Oui nous sommes un vrai couple, très amoureux, mais libres de coucher ailleurs.

 

[Mymy Haegel]

Je n'ai pas encore lu toutes les réactions précédentes mais d'abord je voudrais dire un merci à la MadmoiZelle auteure de l'article car c'est un sujet qu'on traite peu et que j'ai trouvé ça très intéressant. Même si je ne me sens moi-même pas concernée par ce genre de relation, j'aime savoir comment les gens le vivent de l'intérieur.
Je me permets une question un peu perso : quel âge a l'auteure de l'article? Car à la fin elle dit avoir découvert cette possibilité "sur le tard", donc je suis juste curieuse...

Ah oui et chapeau à @cy pour le dessin de l'article, j'ai été sciée en le voyant, le rendu est très beau et toute la symbolique du sujet très bien représentée! 

Merci, déjà !
J'ai 22 ans bientôt  ce qui est jeune mais j'ai commencé tôt et comme je dis dans l'article j'ai plus ou moins été en couple de mes 15 ans à mes 20 ans, avec moults rebondissements !

 

[Cloette]

Merci, déjà !
J'ai 22 ans bientôt  ce qui est jeune mais j'ai commencé tôt et comme je dis dans l'article j'ai plus ou moins été en couple de mes 15 ans à mes 20 ans, avec moults rebondissements !

Ah, c'était donc toi!
En effet c'est jeune mais je comprends ce que tu voulais dire par "sur le tard", ce n'est pas une question d'âge en effet mais d'expérience. Si tu as "souffert" pendant des années de ces relations exclusives pour finir par te sentir vraiment bien dans ce type de relation, je comprends que c'est vraiment une question de vécu.
En tout cas c'est bien que tu aies trouvé ce qui te convient, comme quoi chacun est unique!

(sur ce, grâce aux conversation précédentes, je me décide enfin à aller faire le test MBTI...)

 

[Mymy Haegel]

J'aurais une petite question : que ce soit dans l'article ou dans certaines réactions, j'ai pu lire que certaines sont en couple libre de façon théorique mais n'ont pas encore "consommé" leur droit d'aller voir ailleurs. Alors que leur amoureux, si. Cette idée ne vous gêne pas ? Admettons que pour une raison ou une autre, vous n'ayez pas de coups de cœur suffisamment forts pour avoir envie de coucher avec d'autres, mais qu'au fil des ans, votre partenaire ne s'en prive pas, il ne risque pas d'y avoir un déséquilibre ? ( et que finalement, ça se mette à ressembler à un compromis du type : ma libido/curiosité sexuelle étant moins forte que la tienne, tu vas voir ailleurs et moi pas)

Bah non ça me gêne pas  comme je l'ai dit c'est une question de vie sociale, bizarrement on rencontre pas trop de mecs en bossant chez madmoiZelle  et après si j'ai envie d'aventure rien ne m'empêche d'aller draguer dans les bars ou de m'ouvrir un compte Adopte Un Mec !

 

[tuttifrutti]

ah c'est sympa de lire un tel témoignage.

Moi je suis plus ou moins aussi dans un couple libre. C'est moi qui ai amené cette liberté (il y a 4 ans), parce que je suis bisexuelle, et que j'avais envie/besoin à un moment de garder la possibilité d'avoir des "petites-amies" (et pas seulement des plans q) si j'en ai envie.
Actuellement aucun de nous 2 n'est en recherche active de partenaire, juste que si l'occasion se présente, on se laissera la possibilité de se laisser tenter ou non.
Il nous aura fallu du temps, de la discussion, et même une rupture pour qu'aujourd'hui on puisse dire que oui notre couple est solide, et que l'on peut vivre notre couple libre sereinement

 

[Shield_]

J'aurais une petite question

J'ai déjà parlé de ça, mais en fait en ce qui me concerne, c'est une philosophie plutôt qu'une question pratique.

EDIT : finalement je le mets en spoilers parce que j'ai l'impression de monopoliser tout l'espace

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

 

[Shield_]

@Antigone_ Arf, désolée si j'ai été sèche! Ce que je voulais dire, c'est que j'ai pas vraiment l'impression qu'il y a un "sens". Enfin je ne me trouve pas plus proche de ce que tu dis de ta jeunesse que de ce que tu dis de ta relation actuelle

Après, oui, c'est vrai que chacun définit ce qui est important dans ses relations, et c'est fascinant de voir les choix qu'ont fait les autres!

 

[Laodicé]

Ca me paraît compliqué, du moins pour moi..
Ce qui fait peur en couple, c'est de se sentir "enfermé", dans le sens où lorsqu'on est amoureux, on dépend de l'autre, et ca peut faire peur oui. Et bien sur c'est contraignant sur certains points.
L'engagement c'est important, mais dans ce cas, quel sens "engagement" peut il prendre?? c'est bien gentil de pouvoir faire ce qu'on veut à côté d'une relation de couple "sérieuse", mais le jour où on rencontre quelqu'un qui nous touche vraiment, autant que la personne avec qui on partage notre vie, et qu'on peut risquer de tomber amoureux d'une deuxième personne, ca risque de faire capoter le couple.. Et faire de la peine à tout le monde.
J'ai l'impression que vivre une relation libre, c'est penser à tort qu'on reste encore totalement libre dans sa tête et dans ses actes, même lorsqu'on se case. Je ressens également ça un peu comme une forme "d'égoïsme", vouloir et le beurre, et l'argent du beurre. Si j'ai envie de papillonner  je préfère personnellement pouvoir être complètement libre.
Peut être quand la relation commence à se tasser, qu'on commence à vieillir à coup de routine et vie de famille, mais quand on a 20 ans et qu'on est amoureux, je trouve ça assez contradictoire. Quand je vois tout ce que je partage avec la personne que j'aime en ce moment, je préfère 1000 fois m'interdire des petits coups de tête quand j'ai un coup dans le nez. Ma relation serait beaucoup moins belle sans l'exclusivité, je pense que j'aurai plus de mal à m'ouvrir au partage. Pourtant je ne suis pas du tout d'un naturel jaloux. Et j'aurai du mal à accepter que mon copain partage son intimité avec une autre, car globalement c'est quand même ce qu'implique, en partie, une relation libre.
De même je conçois vraiment l'envie que j'ai de me consacrer uniquement à lui comme preuve de mon amour envers sa personne. Et vice versa!
Après ce n'est qu'un avis purement personnel avec comme référence ma relation exclusive.. J'imagine bien que toutes les relations sont différentes  Je ne prends pas mon cas pour une généralité.

 

[Ana-Esperanza]

les filles, je ne viens pas apporter ma pierre car pour moi tout ça  n'est que théorie... je ressens parfaitement l'idée d'être enfermée dans une relation monogame... mais c'est là que je suis. C'est pour ça que j'ai choisi d'être infidèle pour la premiere fois de ma vie... et les secrets me font du mal. Je ressens de l'intimité avec mon amant, que j'ai perdue avec mon amour parce qu'il a senti dans mes mensonges que je m'éloignais, et aujourd'hui on peut dire que je ne l'aime plus parce que je sais qu'il ne me respecte pas. J'aurais préféré vivre mes désirs avec ouverture...
je ne dis pas que je vivrai une relation détachée dans le futur, comme Shield, je suis plutôt fusionnelle au début... mais je me lasse je pense. La possibilité de s'enrichir auprès d'autres qui ne sont pas mon mec pourrait faire la différence... parce que quand on s'oblige à être fidèle, on s'oblige aussi à voir en l'autre tout ce dont on a besoin. Et je pense pas pouvoir donner tout de moi à quelqu'un et attendre qu'il soit tout pour moi. La diversité des personnes qu'on rencontre est tellement forte que je ne peux pas trouver toutes les qualités que j'aime chez une personne.
J'espère que dans le futur je pourrai évoluer vers une relation plus ouverte, moins exclusive dans le sens traditionnel, mais aussi plus exclusive dans le sens où je veux lier un lien unique avec chaque personne que je côtoie, avoir une bulle et sentir que la relation est unique, sans avoir peur qu'elle puisse être détruite si qqn pénètre la bulle. J'espère pouvoir trouver quelqu'un qui comprenne cela, et surtout quelqu'un qui ait la même vision de ces choses que moi, pour qu'il comprenne que l'amour que je lui porte est tout l'amour que je peux donner, mais que ça ne l'empêche pas d'être éphémère ou multiple. (ce qui fait le lien avec la "lettre ouverte d'une madmoizelle qui n'est pas de celles...")

ça me parait presque étrange qu'avec tout ça je ne sois attirée (même de façon intellectuelle) que par les hommes.

et pour revenir aux types de personnalité, je suis ENFP, donc il y a des diversités dans les profils attirés par la chose...
dans la dominante ENFP je pense que c'est la quête d'aventure qui joue ici.

 

[agapanthe7]

Mais en fait le modèle de couple "mis à la mode", c'est la polygamie sérielle, non (avoir plusieurs copains à la suite de façon exclusive)?
Personnellement je suis convaincue par ce que je vis (c'est une éthique personnelle comme je l'ai expliqué, lié à ma représentation de l'amour), mais je crois aussi qu'on peut être au moins aussi heureux en vivant sur le schéma de la polygamie sérielle ou la monogamie vraiment exclusive (un seul partenaire pour toute la vie) ou même le célibat. Je crois que c'est vraiment impossible (et accessoirement idiot) de vouloir mesurer quel est le meilleur modèle. Les questions les plus intéressantes restent: qui suis-je? Qu'est-ce que je veux dans la vie? Quelle est ma façon d'aimer et comment être heureux?
Mes parents sont ensemble depuis leur vingt ans, ils sont vraiment exclusifs (à ce que j'en sais, mais j'y crois) et ils sont amoureux. Ils ont d'autres problèmes hein, mais leur mode de vie les satisfait, ils ne sont pas "prisonniers" parce qu'ils vivent une relation exclusive.

J'espère que mes messages ne font pas passer cette impression qu'on n'est pas libre quand on est exclusifs  c'est difficile de ne pas être radical quand on présente un mode de vie qui est encore assez marginal et qu'on se sent un peu obligé de "défendre" (merci @Gaeguri   et @Cocomilie.   , c'est tout à fait ça - pas vraiment une question de courage, mais il faut être prêt à accepter que les autres ne nous prendront pas au sérieux).
Personnellement, je vis dans un milieu extrêmement ouvert, et je n'ai jamais eu de remarque ouvertement hostile - plutôt des piques due à l'incompréhension ou au rejet personnel, comme il y a pu y en avoir ici, et ça peut être irritant les sous-entendus selon lesquels son histoire est "moins belle" ou selon lesquels on n'est peut-être pas amoureux, mais ça n'est pas irrespectueux et c'est tout à fait compréhensible, parce qu'on est vraiment poussé à croire en la polygamie sérielle voire au "ils s'aimèrent pour la vie". Le truc c'est que ça a quand même demandé (pour moi) une remise en question étalée sur des mois, et pourtant je n'ai jamais été possessive, même avec mon ex, avec qui j'étais exclusive, je me disais que ça me dérangerait nettement moins qu'il couche ailleurs plutôt que ses remarques un peu blessantes sur mes choix étudiants. Ensuite je me suis rendu compte que ça ne m'aurait même pas du tout dérangé. Pour certaines personnes, la non exclusivité remet en question ce qu'on est, pour moi ce n'est pas du tout le cas, mais d'autres choses peuvent m'atteindre dans ma confiance en moi et dans ma fierté. Mais oui, ça n'est pas du tout quelque chose auquel j'avais pensé au départ, je ne connaissais quasiment personne en couple libre (sauf un couple d'amis que je trouvais un peu bizarres .), les média et les films m'ont toujours inondé d'image de couple parfait en quête de l'âme soeur.

Du coup, pour te répondre, @Eriador   , je pense que ça dépend des personnes, mais pour moi ce n'est pas tant une histoire de sexualité que de représentation de la vie et de l'amour (même si la sexualité fait partie intégrante de l'amour à mes yeux, autant que les sentiments et le partage mais pas davantage non plus).

EDIT : @agapanthe7  l'histoire contredit un peu ton argument de "c'est la nature", le couple évolue constamment et se redéfinit en fonction des différentes cultures humaines (il n'y a pas une seule façon humaine d'aimer). Je ne nie pas qu'on a sûrement des pulsions sexuelles et qu'on a "cultivé" ces fonctions pour les institutionnaliser (d'où le mariage), mais il n'y a pas qu'un modèle de couple, ni aujourd'hui sur le globe (malgré la diffusion du modèle occidental), ni si on compare le couple d'aujourd'hui à celui d'il y a deux cents ans. D'ailleurs comme je le disais, il paraît évident aujourd'hui d'aimer plusieurs personnes jusqu'à "tomber sur le bon". Il n'y a pas si longtemps que ça, ce n'était pas une question de bon ou de mauvais, on acceptait de passer sa vie avec la même personne, et un peu avant, le couple n'était pas une question d'amour dans tous les milieux mais aussi un arrangement économique et nobiliaire (ce qui peut nous paraître très étrange aujourd'hui).

concernant ton dernier paragraphe: en effet, l'histoire ET les différentes cultures du monde, ou le couple "à deux et monogame" n'est pas du tout une norme.

Au temps pour moi donc