Moi je peux l'entendre, que la vie commence dès la conception, que l'avortement est donc assimilable à un meurtre, qu'on puisse refuser de le subir/le pratiquer, ou même mal considérer intérieurement les personnes qui y ont eu recours. Ce n'est pas mon avis - je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer pourquoi - mais je peux comprendre que certains le pensent. Ce qui me gêne chez les anti-choix (je leur refuse absolument le titre de pro-vie), c'est leur hypocrisie. Tout le monde sait que certaines femmes avorteront tant qu'on n'aura pas inventé le contraceptif parfait. Tout le monde sait qu'un avortement clandestin est dangereux, très douloureux et potentiellement mortel. Et tout le monde sait aussi qu'à l'époque où c'était interdit en France (et probablement actuellement dans les pays où ça l'est toujours), les femmes riches ou qui pouvaient trouver de l'argent en urgence, en cas de problème, glissaient un gros paquet à leur médecin qui leur arrangeait ça, ou allaient à l'étranger. Et les pauvres, elles allaient voir la voisine qui a le coup de cintre bien ajusté. Avec les conséquences qu'on connaît.
Donc ce que disent les anti-choix, c'est qu'ils s'en foutent. Pour eux, la souffrance voire la mort de ces femmes, elle est méritée. Tu as péché petite pute, tant pis pour toi. Le désespoir d'une femme prête à s'enfoncer un corps étranger à vif tellement elles ne veulent pas d'un enfant, ils s'en tamponnent. Je me souviens que dans son livre La Femme enfermée, Gisèle Halimi racontait qu'elle s'était faite avorter étant jeune en clinique, "par curetage" selon ses propres mots (une aspiration je suppose), et les médecins avaient fait exprès de ne pas l'anesthésier (alors qu'ils le pouvaient, bien sûr). Et après ils s'osent se qualifier de pro-vie. Mon cul, oui.