Je vais faire un parallèle ici qui n'est peut-être pas bienvenu par rapport à l'article, ou plutôt difficilement en phase, car je compare avec mon vécu qui n'est pas le même du tout, alors que les conséquences finalement si. Il me permet en tout cas d'exprimer un point de vue qui m'est propre. Si c'est dérangeant je supprimerai le post sans souci.
Ce qui me surprend oui et non à la fois, c'est que quelle que soit la mort [violente comme ici, ou à des degrés moindres (par exemple celle relativement jeune de ma maman due à un cancer)], les mêmes questions, les mêmes gênes viennent, reviennent et sont posées aux proches. Les mêmes réflexions (pour ce qui découle du témoignage livré d'Antoine Leiris et d'autres familles de victimes que j'ai pu lire) apparaissent: "les meilleurs partent les 1ers, leur mort ne doit pas être inutile, bla bla" = expressions ridicules et insensées (c'est inquiétant), puis les mêmes regards sur notre Société, nos proches, notre environnement etc, comment cela tourne/fonctionne... l'impuissance véritable face à tant de choses et finalement l'acceptation de celle-ci.
En premier lieu il y a aussi l'envie de préserver un cocon, inviolable, quitte à s'imaginer se transformer en furie si l'on ose seulement penser abîmer ce que l'on a, ce qu'il nous reste de plus précieux.
Ca redéfinit, dans mon cas, ce que je veux faire de la vie, de ma vie et des rencontres que je fais tous les jours ici ou bien là. Chaque chose, chaque mot à son importance aussi, à un poids: par exemple je déteste la phrase "je traîne avec mes potes" ^^ (ça paraît futile ou très bête mais plus pour moi aujourd'hui), à laquelle j'ai envie de répondre "ne traîne pas et avance à ton rythme mais avance, fais quelque chose, crée, souris, ne subis plus"...
Cela fout un sacré coup de pied au c*l, en plus d'une gifle la mort. Les apprentissages perso sont soit consolidés soit démontés, ça chamboule les habitudes et en même temps confirme aussi (pour mon cas encore) que l'on est véritablement seul-e pour faire des choix et avancer.
Il y a tant de choses à dire mais ce que je retiens principalement c'est que dès que la mort nous touche ou qu'on la frôle du doigt, quelle que soit la manière dont cela arrive, peu importe l'âge et bien qu'étant totalement inconnus, j'ai l'impression qu'elle fait ressentir vraiment notre humanité à tous, à nous, en nous. Et ce que les gens appellent 'beau' ici comme dans l'extrait vidéo, perso j'appelle cela juste 'naturel', c'est de l'Amour simple. De l'amour exprimable de manières très nombreuses mais de l'amour sincère, peu importe sa/son destinataire, inconnu-e, ou non. Et que la haine, bah ça ne vaut rien, puisqu'il faut se tirer les uns les autres vers le haut et que c'est de là que viendront les plus belles surprises. (Cela fait niais un peu là, mais je le pense et j'y crois sincèrement).
Beaucoup de concepts s'entrechoquent pour mieux se ranger et nous permettre d'être plus forts par la suite, et j'ai le sentiment qu'aujourd'hui et pour un long moment les proches de morts violentes et inattendues (cela n'engage que moi) resteront et préserveront toujours ou souvent un peu du recul, du décalage de pensée, d'action, de vie avec leurs contemporains pour le bien-être de tous.