@Mailing63 : J'ai peut-être un début de réponse à tes questions. L'Histoire a, pendant très longtemps, été écrite par les hommes et pour les hommes. Je dirai même par les hommes blancs (voire catholiques), pour les hommes blancs. On prend conscience de tout ça depuis quelques années maintenant, donc ça change mais toutes les minorités sont très peu représentées alors qu'elles ont parfois joué des rôles clés (je pense par exemple aux régiments coloniaux pendant les guerres mondiales, aux peuples africains qui ont parfois infligé de sévères défaites aux Européens pendant la colonisation, au rôle clé des femmes pendant certaines journées révolutionnaires...). Mais comme la version qu'on a longtemps eu, c'est celle des vainqueurs, ils écrivaient l'histoire de leur point de vue et comme ça les arrangeait.
Malheureusement, l'histoire scolaire a toujours 3 trains de retard sur la recherche, quand je suis sortie de la fac j'ai déprimé en voyant les manuels de mes élèves. Mais ça vient, tout doucement, et les profs commencent aussi à en prendre conscience... On est sur le bon chemin :-)
Même si, à mon grand désespoir, certaines tranches de la société et notamment certains politiques souhaiteraient arrêter le progrès et continuer d'enseigner l'histoire comme au XIXe (oui, je vise particulièrement Fillon et Sarkozy, qui, en plus de faire des erreurs grossières, ont 2 siècles de retard) (je ne parle même pas des programmes éventuels du FN, vive Pétain et toussa).
En fait, le principal problème à mes yeux, c'est que l'Histoire a toujours été mise au service d'autre chose : le patriotisme, la fierté nationale... On enseigne l'histoire pour obtenir autre chose. Alors certes, c'est notre rôle d'enseigner des valeurs aux élèves, mais l'Histoire est avant tout une science : on doit l'enseigner avec pour seule fin la connaissance. Si on l'enseigne pour en faire quelque chose de particulier, on va forcément être tenté de supprimer des choses ou orienter notre discours. Et comme on est dans une société dominée par les hommes depuis toujours, le sexisme se répercute dans l'enseignement de notre histoire.
C'est un peu fouillis, désolée