De ce que j'ai compris de mes lectures, le cerveau est une formidable machine pour se spécialiser dans votre quotidien. Je m'explique : de base nos cerveaux peuvent apprendre n'importe quelle langue, n'importe quelle science, sport, ou à réciter l'intégrale de Jules Verne, ou encore à découper parfaitement les courgettes… C'est l'usage qu'on en fait qui va lui permettre de «choisir» ce qu'il garde ou non. Si vous lisez Jules Verne tous les jours, votre cerveau va se spécialiser en lecteur de Jules Verne. Pendant votre sommeil, il va éliminer les connexions synaptiques crées dans la journée qui ne lui semblent pas utiles, et renforcer celles en lien avec Jules Verne. À force, il sera très facile d'apprendre des extraits de ses livres, mais aucune raison pour qu'il vous soit facile de mémoriser votre numéro de sécu, puisque vous n'avez rien fait pour.
Ce qui est rassurant, c'est qu'on peut changer à tout moment : oui, en vieillissant c'est peut-être plus dur, parce qu'il y a moins de «souplesse» neuronale. Mais on reste capable d'apprendre (et de retenir) toute sa vie ! Il faut juste cultiver les choses qu'on a envie de voir pousser en soi, et délaisser les autres : elles libèreront naturellement de l'espace pour le reste.
Mais attention ! Le critère du cerveau n'est pas : «qu'est-ce que j'aimerais retenir» ni «qu'est-ce qu'il est bon de retenir». C'est «qu'est-ce que je fais / lis / entends au quotidien ?». Le critère n'est pas l'importance, c'est la fréquence.