Ça me rappelle une expérience (cuisante) : ce n’était pas une sextape mais une partie de jambes en l’air en présence de miroirs. (Pour son mariage une de mes amies avait loué, emprunté ou acheté pour la décoration de nombreux grands miroirs. Pour des raisons logistiques après le mariage ils ont été en garde quelques semaines chez nous). C’est moi qui ait eu cette idée, je pensais que ça serait super romantique de “voir ce que ça donne de l’extérieur”. Après coup je me demande ce qui m’étais passé par la tête.
Dire que comme Josée je n’avais pas un bon avis sur mon corps est un doux euphémisme, je détestais mon physique : trop petite, trop grosse, j’aimais pas mes cuisses, mes seins, mes bras, trop de cellulite, trop de gras,... (Les premières fois je voulais “faire l’amour uniquement dans le noir” ce qui m’a poussé a accepté la lumière c’est de pouvoir contempler mon chéri en pleine action.) et ce malgré des années à me renseigner sur le mouvement body positive, acceptation de soi… J’arrive à un paradoxe ou je trouve comme défaut chez moi ce que je trouve naturel chez les autres.
Pour mon rapport à la pornographie, soyons clair, je suis très visuelle et je fais partie de celles que le porno excite et j’aime bien regarder des “cam” de couples car il s’agit de gens qui sont consentant et font ça en connaissance de cause (Les vidéos amateurs j’ai trop peur que ce soit du revenge-porn et dans les productions professionnelles je ne me retrouve pas dans ces filles proches des canons de beauté dominants et maquillées par des pro).
Quand je vois les couples dans ces vidéos on y trouve des cadrages un peu bancals, des changement de position non chorégraphiés, des gentes pas maquillés, des gentes de tous âges et morphologies, des sexes différents (spéciale dédicace aux pénis “tordus”), des loupés comme le lit qui grince, des frouts, des gens qui se mouchent entre les positions en hiver...
Quand je vois ces couples en cam les mots qui me viennent à l’esprit : authenticité, spontanéité, complicité, vrai sexe, vrai gens,...
Quand je pense à mon expérience, pour comme Josée “voir ce que ça donne de l’extérieur”, un seul mot me vient en tête pour mon état d’esprit en fin de performance : malaise
Aujourd’hui avec du recul et une meilleure acceptation de mon corps, j’ai un peu révisé mon jugement sur cette “performance”. Je remarque que j’ai un chéri avec qui je peux vivre telle que je suis vraiment et qui accepte de suivre mes délires avec qui je rigole beaucoup (le mot est faible) et qui partage en particulier mon “humour de merde”.
Même si c’était “sexuellement naze” et que ça a mis au tapis, pendant un mois, ma confiance en mon physique, il y a quand même eut une authenticité, une simplicité et une spontanéité qui se retrouve bien au delà de l’aspect purement sexuel et qui sont de solides piliers de notre couple.
Je pense que je ne retenterai jamais cette expérience et je ne me voit pas tenter la sextape (j’aurais tellement honte d’entendre mon dirty talk totalement niais que je trouve pourtant sympa chez les autres ) et j’ai toujours une petite pensée admirative pour ces gens qui assument de partager leur intimité en toute simplicité sans complexe (apparents tout du moins).