Whow... la claque... c'est la première que je lis un témoignage auquel je peux m'identifier. Du coup ça me refais penser à cette période assez sombre de mon adolescence.
En effet, ce n'est pas si simple de dénoncer son agresseur, d'en parler. Mon histoire est assez "spéciale". Je n'en parle que très peu car quelque part, j'en ai honte...
J'avais 16 ans, et j'étais follement amoureuse de mon agresseur. Une soirée un peu trop arrosée a fait le reste, et a emporté ma virginité. J'ai dit "non" sans dire non, j'étais trop ivre pour en découdre physiquement et surtout trop naïve pour comprendre ce qui était en train de se passer.
Quand c'est arrivé, je me suis dis que c'était normal. J'étais amoureuse de lui, il le savait, il fallait bien en passer par là... C'était la star de l'écurie où je montais à cheval, nos parents étaient très amis, moi j'étais la petite ado pas très bien dans ses baskets. En fait j'avais de la chance qu'il se soit intéressée à moi !
Il m'a fallu beaucoup de temps pour accepter que je que j'avais vécu était un viol.
Là où j'ai honte, c'est que j'ai continué à avoir des sentiments pour lui. On a continué à flirter ensemble (il avait une copine, moi j'étais la maîtresse, ça me donnait une espèce d'importance).
J'en ai parlé que bien plus tard à mon entourage. Certains ne m'ont pas cru, pas prise au sérieux. Mes parents n'ont absolument pas compris l'importance de ce qu'il s'est passé ce soir là. Une amie, une seule, m'a aidée à comprendre et à mettre les vrais mots sur ces actes.
Ca fait 20 ans que c'est arrivé. J'ai grandi avec, ce fut même une force qui m'a endurcie. Mais je sais qu'au fond de moi mes relations avec les hommes et ma vision du sexe est déformée à cause de cette histoire.
Tout ça pour dire que oui, c'est extrêmement difficile d'en parler, surtout pour une ado, ou une jeune femme. La peur du "qu'en dira t-on", la pression de l'entourage, la famille... Et la peur d'affronter cela, de faire face.
Désolée pour le roman, ça m'a fait beaucoup de bien de me confier de manière anonyme.