Après c'est pas non plus n'importe qui les infirmiers (et professions médicales en général, surtout les plus mal considérées/payées). Je précise que je dis ça avec un a priori positif. Surtout dans le cas d'un mec qui a choisi de soigner des prisonniers. Ils sont peut-être, je sais pas, plus bienveillants, moins enclins à juger, plus en paix avec eux-mêmes, plus solides psychologiquement, j'en sais rien. Personnellement je serais bien incapable d'exercer une profession médicale, je ne sais même pas gérer la souffrance des autres, l'idée de voir des patients dont je m'occupe mourir me donne envie d'aller me mettre en PLS dans mon lit. Et de même, je suis bien incapable de ne pas ressentir de haine vis-à-vis de personnes coupables de crimes graves. D'où l'intérêt que ce soit une institution collective constituée de professionnels qui gère ces cas. J'ai beau intellectuellement et par conviction savoir que les droits de l'homme concernent tout le monde, le pardon c'est pas mon truc. J'ai beaucoup d'admiration pour les gens comme cet infirmier ou ceux qui peuvent pardonner ceux qui leur ont fait du mal, moi pas, donc je les côtoie pas.
@Maud Kennedy : c'est un bon exemple parce qu'autant rationnellement je condamne ce médecin qui a fait souffrir un criminel exprès, autant j'arrive pas à lui en vouloir (au médecin). C'est dur d'expliquer ce qui relève de l'émotionnel.
J'ai quand même du mal avec l'idée que juger quelqu'un sur son apparence physique ou un comportement inoffensif, c'est plus ou moins la même chose que de le juger pour avoir commis un crime grave. Refuser d'approcher mon voisin parce qu'il est roux ou qu'il se travestit (par exemple) serait discriminatoire et là je placerais le tort de mon côté. Refuser d'approcher mon voisin parce qu'il a été condamné pour viol dans le passé (sans aller non plus l'agresser de quelque manière que ce soit hein), c'est humain. J'irais pas me reprocher cette réaction.