Du coup, je me suis dit que c'était dommage de rester sur un coup de gueule et que je pouvais aussi donner la possibilité aux personnes que ça intéresse de profiter de cette petite histoire pour acquérir quelques outils pour soutenir les personnes autistes au quotidien. Pour que tout le monde puisse être content.e que Kévin aie reçu des cartes postales ET s'intéresser au passage à son fonctionnement.
Voici quatre conseils qui ne demandent aucune connaissance sur l'autisme et qui sont, je pense, applicables au quotidien sans souci :
- se montrer indulgent.e envers les enfants (et leurs parents) qui vous semblent turbulents dans les lieux publics, par exemple un enfant qui se mettrait à jeter des choses dans tous les sens. Cet enfant est peut-être autiste. Il est fatigué, il n'en peut plus, il éclate. Ça n'a rien à voir avec l'éducation ;
- se montrer indulgent.e envers les gens (surtout adultes) qui vous semblent avoir fait quelque chose d'impoli, comme ne pas avoir dit "merci", ne pas vous avoir tenu une porte ou fait un cadeau à un moment approprié. Cette personne est peut-être autiste et elle a simplement zappé ce moment que vous avez su identifier mais qui pour elle est obscur, voire indétectable ;
- ne pas mettre en avant les personnes autistes ayant des facultés intellectuelles spéciales. C'est bien qu'on en voit, c'est bien de reconnaître leurs compétences et c'est bien qu'on en embauche, ok. Mais toutes les personnes autistes méritent le respect, même les 95% qui ne connaissent pas les dix premières décimales de Pi par cœur ;
- parler de l'autisme comme d'un fonctionnement, d'une différence ou tout autre mot n'impliquant pas la maladie. Beaucoup de personnes autistes (et pas seulement les plus socialisées) ne considèrent pas être malades et ne veulent pas être "soignées" (mais respectées, s'épanouir dans ce qu'elles sont et non devenir ce qu'elles ne sont pas). On évitera donc "atteint de", "porteur de", "trouble", "déficience"... "Handicap" est généralement admis si on y entend qu'il vient du décalage avec la société et non d'une incapacité de la personne. Pour parler d'une personne autiste, on dit tout simplement "personne autiste", c'est très bien comme ça.
Si vous essayez déjà de faire ça au quotidien, vous serez réellement utiles à plein de personnes. Personnellement je remercie sincèrement celles qui le font ou le feront.
Edition : j'oubliais : n'adoptez pas ces comportements seulement quand vous reconnaissez une personne autiste. Parce qu'en fait vous ne le pouvez pas, ça peut être "invisible", la personne elle-même peut ne pas savoir qu'elle l'est.