@Elliana : je te réponds partiellement pour l'instant, par manque de temps, mais je reviendrais (notamment sur l'aspect physique).
(I'll be back, comme disait l'autre).
Pour le christiannisme dans le monde, j'aurais plutôt dû parler d'occident "blanc". Effectivement, si tu additionnes les chrétien-nes d'Amériques Centrale et du Sud, d'Afrique et d'Asie (je compte la Russie dans l'Asie), on a la majorité des chrétien-nes. Le top 5 des pays annonçant le plus de chrétien-nes : USA (que je compte dans l'occident "blanc"), Mexique, Brésil, Chine, Russie. (chiffres wikipédia).
Je suis d'accord avec toi sur la notion de symbole occidental de la religion chrétienne, mais justement, ce symbole accentue d'autant plus la difficulté (l'incapacité) de la chrétienté, de se penser autrement que comme une religion "blanche".
Le fait que le christianisme se soit répandu par le biais du colonialisme est un des fondements de cette difficulté notamment.
Concernant le féminisme de façade, c'est plus la notion de l'exception de Marie-Madeleine (qui est sous-jacente dans la bande annonce, peut-être qu'elle ne sera qu'effleurée dans le film) qui m'agace. De femmes suivaient Jésus, c'est documenté, d'autres femmes ont été sauvées ou guéries par Jésus (pour ça, faut croire le principe du miracle, mais ce n'est pas un cas particulier). D'autres femmes ont eu une importance particulières dans la vie de Jésus (comment ne pas penser à la fratrie Marthe, Marie et Lazare ? ). D'autres femmes étaient au pied de la croix. D'autre femmes ont été témoins de la résurrection. Le statut particulier de Marie-Madeleine est celui de la transmission (l'église catholique parle de l'Apôtre des apôtres, l'église orthodoxe la présente aussi comme première témoin de la résurrection) parce qu'elle est témoin, et ça fait globalement consensus depuis les Pères de l’Église.
@Nastja : les acteurices israéliens du film (source :
allociné) sont moins connus. Le rôle principal joué par une star, c'est "bankable", le rôle principal joué par un parfait inconnu c'est "un risque" (payant si le film a du succès, mal calculé s'il n'en a pas). On peut trouver ça dommage, je ne sais pas. Parfois ça permet à des seconds rôles de se révéler au grand public.
Sur le fond je suis d'accord, c'est pas la couleur des cheveux qui pose problème. C'est plus le fait de représenter Jésus comme un homme blanc sans se poser la question de savoir s'il n'y a pas plus de chance qu'il ait réellement plus ressemblé à Mika qu'à Julien doré.
Quant au Jesus blond, y'a la version bogoss de
Son of God, la version controversée dans
La dernière tentation du Christ, la version Kitsch du
Roi des rois, la version "
Brian" des Monthy Python,
Jésus Christ super star
Et y'en a même un où il a véritablement un brushing blond. Mais je me souviens pas du tout du titre, j'ai juste en tête, l'image du Jésus au brushing blond. Promis, si je le retrouve, je le poste ici.
La renaissance italienne foisonne aussi de Jésus blonds, je vous laisse chercher.
Par ailleurs l'iconographie populaire (les fameuses images pieuses), regorge de Jésus blonds aux yeux bleus qui, justement, forgent l'imaginaire populaire.
Apparté :
que le rôle des femmes est accepté dans la religion chretienne.
Ne me fais pas écrire ce que je n'ai pas écrit, stp.
Le rôle des femmes dans l'entourage de Jésus et dans la survivance de ses idées après sa mort est largement accepté et documenté.
Nos deux propositions sont différentes. Le christianisme a effectivement attribué des rôles aux femmes, et des rôles parfois même positifs.
A titre personnel, je considère justement cette attribution de rôles comme sexiste en ce qu'elle a limité la place des femmes dans la religion, il n'empêche qu'ils ont forgé des images de femmes positives. Ces rôles se sont généralement concentrés sur l'obéissance et le sacrifice (les martyres et les religieuses), et sur la maternité (les "mères de") et par ce biais, l'exemplarité et la transmission. Un exemple parmi d'autre : la mère de St Augustin a été canonisée et reconnue comme source et inspiration des œuvres de son fils du fait de sa piété et de l'éducation qu'elle lui a donné. Au delà du mérite personnel de St Augustin, et de ses capacités, l’Église a considéré officiellement que l’œuvre du fils est un fruit de la piété de sa mère (dans ses
Confesssions, St Augustin le décrit explicitement).