@Dulsao : je me permets de te répondre en tant que personne cliniquement diagnostiquée comme ayant un trouble de la personnalité borderline, dont la définition simplifiée est d'avoir des difficultés anormales à réguler ses émotions, d'être disproportionnellement affecté-e par des triggers, et d'avoir plus de triggers que la normale (ce qui a pour effet de rendre la personne plus vulnérable à tous les problèmes d'anxiété, de dépression, de stress post-traumatique, etc. comme l'a dit quelqu'un ici avant moi), c'est-à-dire en somme d'être...hypersensible.
Oui, il y a une différence entre la sensibilité sensorielle, et la sensibilité émotionnelle. Mais sache déjà que, pour moi comme pour un certain nombre d'autres personnes affectées, l'hypersensibilité émotionnelle s'accompagne et se nourrit d'une hypersensibilité sensorielle. Comme pour beaucoup de personnes avec un trouble autistique, surdouées ou pas. Et comme pour les personnes atteintes d'autisme, il est très compliqué de déterminer physiologiquement quelles sont précisément ces hypersensibilités sensorielles et d'où elles proviennent (si je ne m'abuse, il est aujourd'hui impossible d'examiner un cerveau humain avec trouble autistique, et de pouvoir dire en pointant du doigt "ah, cette personne est hypersensible aux sons aigus, et au toucher humain, par contre pas de problème au contact du poil animal"), on ne peut que constater au quotidien que certaines choses sont difficiles ou impossibles à supporter pour la personne.
Je comprends qu'en tant que personne qui souffre apparemment d'hypersensibilité sensorielle, tu trouves énervant que d'autres se placent à ton niveau de souffrance quand vos difficultés sont de nature évidemment différente. Cela ne légitime absolument pas le fait que toi, tu nies l'existence, et la souffrance qui en résulte, d'un trouble qui heureusement ne te concerne pas.
En somme, l'hypersensibilité peut être de plusieurs natures, et je pense qu'au moins sur ce point, on peut faire confiance aux psychiatres et chercheurs et adopter leur langage pour désigner les troubles et difficultés, aussi imparfait soit-il.
Et c'est du respect de base que de laisser aux personnes touchées le soin d'expliquer et de nommer leur trouble. On peut ensuite en discuter si on ne comprend pas le terme employé, évidemment.
Accessoirement, je te répondrai que l'allergie ou l'inconfort à certaines matières de vêtements est une...hypersensibilité, oui. Cependant seule l'allergie est pathologique, pourtant l'inconfort est réel et indéniable (à moins que tu ne décides que tu sais mieux qu'une autre personne si elle ressent de l'inconfort ou pas, et là je ne peux plus faire grand chose). Pas de raison, donc, de nier l'existence même de l'inconfort ou de lui refuser le synonyme d'hypersensibilité. On est toujours hypersensible À QUELQUE CHOSE, il suffit donc de préciser pour que les autres puissent comprendre et que chacun-e trouve sa place et son confort.
Je vais te donner le bénéfice du doute et supposer que tu ne connaissais pas l'existence du trouble borderline (et d'autres troubles similaires qui existent peut-être, je ne les connais évidemment pas tous), ce qui explique ton incompréhension de l'utilisation ÉMOTIONNELLE du terme hypersensibilité.
Sur ce forum, on essaye de s'entraider et de maintenir une atmosphère de bienveillance, je pense personnellement que ce serait sympa de ta part de présenter tes excuses aux personnes que tu as blessées et dont tu as nié les difficultés de vie sur un sujet qui au final n'avait pas grand chose à voir.