Je n'ai "que" deux ex, et c'étaient des relations courtes, mais les deux m'ont appris la même chose - quoique de façon très différente: ME RESPECTER.
Pour faire bref, le premier ne m'a justement absolument pas respectée. Il ne s'est pas intéressé à ma vie ni à mes fragilités alors que je vis avec des troubles psychiques et que ce sont donc une part fondamentale de ma personnalité. Il ne m'a absolument pas soutenue quand je suis tombée dans une grave dépression qui a failli me coûter la vie, et pire, m'a ghostée pendant plusieurs mois lorsque j'ai été rapatriée en France (j'étudiais alors en Belgique). Il s'est toujours moqué de mes convictions et opinions au motif qu'elles étaient différentes des siennes, et m'a fait me sentir stupide, ignorante, "faible", en un mot: inférieure. Et surtout, il ne m'a pas écoutée les deux fois où nous avons couché ensemble, la première lorsque je lui ai dit que je n'avais pas toujours eu le choix dans mes précédents rapports et donc que j'avais peur, et la deuxième lorsqu'il était évident que je n'avais aucune envie de coucher avec lui puisque j'étais déjà malade, épuisée et en larmes - d'ailleurs, j'étais tellement mal que "ça ne passait pas", quand bien même il a essayé de forcer le passage.
Et lorsque j'ai fini par admettre l'année dernière que ce fameux rapport avec un autre homme pour lequel je n'avais "pas eu le choix" était en réalité un abus sexuel et que je lui ai demandé pourquoi il n'en avait tenu aucun compte, il m'a dit (je cite), que ça l'avait "refroidi", mais qu'il n'avait pas voulu "casser l'ambiance". J'ai fini par péter un câble, et lui m'a finalement sorti que j'étais une traînée et que ce qui m'était arrivé était dû à mon mode de vie dissolu, en clair que j'avais bien mérité de me faire violer.
Je l'ai littéralement démoli (par texto toujours, Monsieur ne m'a jamais appelée et m'a mis plan sur plan lorsque nous devions nous voir), et ça m'a fait un électrochoc: j'ai réalisé que je méritais le respect, que personne n'avait le droit de me faire me sentir inférieure ni de s'imposer à moi physiquement, et j'ai décidé que plus jamais personne ne me toucherait sans mon accord (sept mois plus tard, je m'y tiens toujours).
Le second, ça a été un peu l'inverse: il m'a respectée et incitée à me respecter moi-même, au point que j'ai rompu parce que je voulais justement le faire vraiment. Lorsque je lui ai fait part de ce qui m'était arrivé et que je lui ai dit que je ne me sentais pas prête à coucher avec lui à cause de ça, il l'a non seulement compris, mais m'a aidée à ouvrir les yeux puis encouragée à me reconstruire, sur tous les plans.
Mais même s'il ne m'a jamais forcée à aller plus loin et a toujours accepté que je dise "stop", il me poussait quand même (gentiment) à dormir chez lui et à tenter des trucs, et moi je prenais sur moi par culpabilité et pour lui faire plaisir alors que je n'en avais aucune envie.
J'ai fini par me rendre à l'évidence qu'en faisant ça, je ne me respectais pas, et que je ne voyais aucun avenir à cette relation, donc je l'ai quitté. Je me suis trouvée très égoïste et me suis sentie horriblement mal, mais je sais que c'était pour le mieux pour lui comme pour moi.
Aujourd'hui, le fait d'"avoir quelqu'un" avec qui échanger, faire des sorties, auprès de qui me sentir bien etc. me manque, mais le sexe, pas du tout. Et je sais que si je retourne à mon modus operandi précédent, à savoir sortir me bourrer la gueule dans des bars et finir par faire n'importe quoi avec n'importe qui juste pour me sentir moins seule l'espace de quelques heures, je faillirai à la promesse que je me suis faite. Donc j'attends, j'assume ma décision, et je remercie ces deux personnes pour m'avoir fait comprendre que le plus important dans toute relation était le respect, de soi et de l'autre.