@Issunn Avec plaisir
Je suis obligée de spoiler, je préviens donc, ne pas lire si vous n'avez pas vu Okja et avez l'intention de le faire un jour :
ATTENTION SPOILER OKJA :
À la fin le cochon est sauvé par un rachat. Pas par une mobilisation, ou autre (malgré le fait que le film mette en scène des militants, qui finalement ne servent à rien, ou presque : ils servent à permettre d'ouvrir les négociations, c'est tout). Ce qui est décisif, c'est le fait que la gamine a assez d'argent (en l’occurrence un objet en or) pour faire ce qu'elle veut. C'est donc une solution purement capitaliste : tu as la thune, tu peux sauver ton cochon. Sans thune, il peut crever.
Au-delà de cette première lecture (déjà pas cool), y a la solution sous-jacente : pour régler le problème de la cruauté inhumaine des producteurs de viande, il faut leur...donner encore plus de trucs pour détourner leur attention (dans le film, la petite se fait apparemment "avoir" d'un point de vue marchand : son truc en or vaut davantage que le prix de son cochon).
Et d'ailleurs, les autres cochons sont laissés à leur sort.
À la fin, ça se termine sur une morale du type : "cultivons notre jardin, ne nous occupons pas du reste du monde" (une fois la bêtise originelle de la vente du cochon réparée par le rachat). Le problème, c'est que, comme dit le proverbe, "Si tu ne t'occupes pas de la politique, la politique s'occupera de toi". On le voit par exemple avec Monsanto, qui fait des procès pour obliger les cultivateurs qui ne lui ont rien demandé à lui payer une indemnité, juste parce qu'il y a une graine de la semence Monsanto qui a été amenée par le vent sur leur parcelle. Donc l'ultime morale me gêne encore. Est-ce que la gamine a décidé de s'engager après avoir vu le traitement réservé aux cochons ? Apparemment non, puisque la dernière scène la montre dans ses montagnes. Idem pour son grand-père (ou je ne sais plus quel parent).
FIN DU SPOILER