Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Martin Winckler, médecin des corps et des âmes, dans The Boys Club
Martin Winckler, médecin des corps et des âmes, dans The Boys Club
- Initiateur de la discussion Mymy Haegel
- Date de début
Un sujet sur Martin Winckler ! Cela tombe bien, @Mymy , je pensais à lui ces jours-ci, en raison de la sortie de ce livre, "L'école des soignantes"..
Préalablement, j'avoue, je n'ai pas (encore) écouté le podcast (une heure et quart ..).
Ce qui ne m'empêchera
pas d'émettre quelques observations et réflexions à propos de ce médecin atypique.
J'ai fait "connaissance" avec lui grâce à deux livres qu'il a écrits il y a une bonne douzaine d'années sur les séries télé. Des beaux titres ("Les miroirs de la vie" et "Les miroirs obscurs") et de bons livres ! Le sujet n'était pas encore à la mode, les intellectuels, les cinéphiles se pinçaient encore le nez quand il en était question. Martin Winckler était un précurseur et je l'ai estimé pour cela.
Ensuite, il a continué d'écrire, mais sur le domaine médical : logique pour un médecin !
J'ai cessé de le lire (ce doit être une névrose, je n'ai même jamais regardé "Urgences", pas UN épisode : oui, je sais, je devrais consulter
)
Mais j'ai suivi son actualité littéraire, découvert son approche très critique du monde médical, son attention particulière aux femmes.
Bref, au fil des années et de la sortie de ses ouvrages, il est clair que Martin Winckler est humaniste, empathique, féministe. Un bel exemple de masculinité positive !
Mais ce que j'ai lu à propos de "L'école des soignantes" me gêne un peu.
Martin Winckler déclare que dans ce roman, il propose "d'autres modèles du soin et de son apprentissage". Très bien, bonne initiative.
Et quel est le "modèle" proposé ? Un "hôpital utopique" (entre 2034 et 3039) où le corps médical est presqu'entièrement féminin (90 %) ! Et bien sûr, les soins et le suivi des patients se passent tellement mieux, empathie, coopération avec les patients (et surtout les patientes)...
Il est bien sûr nécessaire d'écouter et de respecter la parole des patients, et en particulier des patientes.
La méthode miracle aux problèmes dans le monde médical (et dans le monde en général ?) : éliminer la présence masculine ?
De plus, cette "utopie" selon Winckler, contribue à entretenir de vieux clichés sur la "nature" féminine plus empathique, bienveillante etc.
"Nature" qui justifierait l'écrasante majorité féminine - tout à fait actuelle - dans les métiers dits du care (soins, aide psychologique, aide à la personne...), peu payés et peu valorisés.
Sans compter que désormais, les étudiantes en médecine sont beaucoup plus nombreuses que les étudiants.
Dans quelques temps, le système médical devrait se porter beaucoup mieux, alors...
Martin Winckler affirme la nécessité de "répondre de manière appropriée et égalitaire aux besoins des femmes" excessivement négligées et méprisées "par le corps médical".
Il a raison.
Mais le féminisme de son "utopie" ne me convainc pas.
Préalablement, j'avoue, je n'ai pas (encore) écouté le podcast (une heure et quart ..).
Ce qui ne m'empêchera
pas d'émettre quelques observations et réflexions à propos de ce médecin atypique.J'ai fait "connaissance" avec lui grâce à deux livres qu'il a écrits il y a une bonne douzaine d'années sur les séries télé. Des beaux titres ("Les miroirs de la vie" et "Les miroirs obscurs") et de bons livres ! Le sujet n'était pas encore à la mode, les intellectuels, les cinéphiles se pinçaient encore le nez quand il en était question. Martin Winckler était un précurseur et je l'ai estimé pour cela.
Ensuite, il a continué d'écrire, mais sur le domaine médical : logique pour un médecin !
J'ai cessé de le lire (ce doit être une névrose, je n'ai même jamais regardé "Urgences", pas UN épisode : oui, je sais, je devrais consulter
)Mais j'ai suivi son actualité littéraire, découvert son approche très critique du monde médical, son attention particulière aux femmes.
Bref, au fil des années et de la sortie de ses ouvrages, il est clair que Martin Winckler est humaniste, empathique, féministe. Un bel exemple de masculinité positive !
Mais ce que j'ai lu à propos de "L'école des soignantes" me gêne un peu.
Martin Winckler déclare que dans ce roman, il propose "d'autres modèles du soin et de son apprentissage". Très bien, bonne initiative.
Et quel est le "modèle" proposé ? Un "hôpital utopique" (entre 2034 et 3039) où le corps médical est presqu'entièrement féminin (90 %) ! Et bien sûr, les soins et le suivi des patients se passent tellement mieux, empathie, coopération avec les patients (et surtout les patientes)...
Il est bien sûr nécessaire d'écouter et de respecter la parole des patients, et en particulier des patientes.
La méthode miracle aux problèmes dans le monde médical (et dans le monde en général ?) : éliminer la présence masculine ?
De plus, cette "utopie" selon Winckler, contribue à entretenir de vieux clichés sur la "nature" féminine plus empathique, bienveillante etc.
"Nature" qui justifierait l'écrasante majorité féminine - tout à fait actuelle - dans les métiers dits du care (soins, aide psychologique, aide à la personne...), peu payés et peu valorisés.
Sans compter que désormais, les étudiantes en médecine sont beaucoup plus nombreuses que les étudiants.
Dans quelques temps, le système médical devrait se porter beaucoup mieux, alors...
Martin Winckler affirme la nécessité de "répondre de manière appropriée et égalitaire aux besoins des femmes" excessivement négligées et méprisées "par le corps médical".
Il a raison.
Mais le féminisme de son "utopie" ne me convainc pas.
Bonjour @wolfa !
J'ai trouvé ton commentaire intéressant.
Perso j'ai lu L'école des soignantes et je l'ai + vu comme un travail d'imagination que comme une proposition. Que se passe t'il quand les grades hiérarchiques sont genrés au féminin, peu importe le genre de la soignante ? On y trouve aussi une approche du rapport avec le patient assez sympas.
Dans son bouquin les hommes ne sont pas exclus, mais ils se présentent rarement pour travailler dans cet hôpital car devenir "soignante" ne leur parle pas
(alors que les femmes se font appeler Médecins ou docteur depuis des lustres)
Je te suggère de le lire, tu pourras te faire ton avis. Tout n'est pas à prendre évidement, et j'ai trouvé par exemple que le corps masculin était présenté comme étant sans complexité par rapport au corps féminin, ce qui est un peu réducteur. Mais il a le mérite d'apporter une vision qui change un peu
J'ai trouvé ton commentaire intéressant.
Perso j'ai lu L'école des soignantes et je l'ai + vu comme un travail d'imagination que comme une proposition. Que se passe t'il quand les grades hiérarchiques sont genrés au féminin, peu importe le genre de la soignante ? On y trouve aussi une approche du rapport avec le patient assez sympas.
Dans son bouquin les hommes ne sont pas exclus, mais ils se présentent rarement pour travailler dans cet hôpital car devenir "soignante" ne leur parle pas
(alors que les femmes se font appeler Médecins ou docteur depuis des lustres)Je te suggère de le lire, tu pourras te faire ton avis. Tout n'est pas à prendre évidement, et j'ai trouvé par exemple que le corps masculin était présenté comme étant sans complexité par rapport au corps féminin, ce qui est un peu réducteur. Mais il a le mérite d'apporter une vision qui change un peu
Bonjour @Ju- !
Merci de ta réponse sereine à mes observations.
J'ai bien compris que "L'école des soignantes" veut apporter un éclairage nouveau aux relations médecins/soignants - patient.e.s. Ce qui est positif d'ailleurs.
Il me semble cependant (notamment au vu des commentaires de Winckler lui-même dans son blog) que l'ouvrage manque de nuances, jusqu'au point d'alimenter certains stéréotypes, ce que tu ne contredis pas totalement.
Bien sûr tu as raison, pour une approche plus précise, il me faudrait le lire.
Merci de ta réponse sereine à mes observations.
J'ai bien compris que "L'école des soignantes" veut apporter un éclairage nouveau aux relations médecins/soignants - patient.e.s. Ce qui est positif d'ailleurs.
Il me semble cependant (notamment au vu des commentaires de Winckler lui-même dans son blog) que l'ouvrage manque de nuances, jusqu'au point d'alimenter certains stéréotypes, ce que tu ne contredis pas totalement.
Bien sûr tu as raison, pour une approche plus précise, il me faudrait le lire.
De part les nombreuses hospitalisations à l'hôpital, je peux confirmer que ça s'est mal passé aussi bien avec des infirmiers que des infirmières (un infirmier qui me menaçait de me frapper parce que j'arrêtais pas de crier de douleur des suites d'une opération - je regrette aujourd'hui de ne pas avoir porté plainte, d'ailleurs / une infirmière qui m'humiliait et m'accusait de jouer la comédie quand je disais ne pas pouvoir manger/boire/marcher jusqu'aux toilettes à cause là aussi des suites d'une opération et qu'ils ont mis 4 jours (4 !!!) à force que je me plaigne pour vérifier ce qui n'allait pas... pour se rendre compte que c'était vrai et qu'il fallait m'opérer tout de suite / une autre infirmière qui me traitait de chouineuse parce que j'avais trop mal, là aussi suite à une opération très lourde et douloureuse - même la morphine peinait à faire effet, c'est pour dire).
Donc la soi-disant empathie universelle des femmes (sans compter ma mère, si on élargit), ça me fait rire.
Il y a des personnes bien, femmes et hommes, et des personnes beaucoup moins bien, femmes et hommes également.
Pour en revenir à Winckler, c'est évidemment une des grandes références en matière de médecine féministe (qui plus est, un homme!) et je le conseille bien évidemment au plus grand monde. Si j'ai le temps (je fais encore plus que le fameux 996 de Jack Ma [9h-21h 6jours/7] vu que moi, j'ai même pas le dimanche, moi c'est 997 pour le moment), je pourrai lire le livre... ça semble intéressant...
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