Comme je l'avais déjà évoqué dans le premier article qui parlait de Nevada, l'idée du programme est honorable sauf que... le souci c'est la provenance des mustangs, leur capture et leur gestion, qui est loin d'être idyllique, et qui pose même de gros questionnements éthiques et écologiques...
Pour la faire courte, le programme de capture des mustangs (qui permettent donc à ce programme d'exister) est géré par des ranchers, qui font un peu ce qu'ils veulent (y compris fermer les yeux quand les chevaux, vendus une bouchée de pain, sont destinés à l'abattoir en passant la frontière mexicaine ou canadienne) et mentent sur les chiffres de la populations des mustangs pour en capturer toujours plus... car les terres sont convoitées, que ce soit par les ranchers pour leurs troupeaux ou par les magnats du pétrole (le sous-sol en est blindé). Ceux qui ont "de la chance" partent dans des programmes comme celui-ci, mais la plupart partent soient au couteau, soit vers une vie d'ennui et de maltraitances dans des enclos arides en plein désert, attendant la mort, "stockés" en attendant, en quelque sorte.
Pour plus de détails
https://www.chevauxmustang.com/sauver-les-mustangs/
ou voir également l'émission de Martin Weil sur le Névada, il aborde un peu toutes les parties de la question et parle également de ce programme, que je pourrais saluer si ce n'était cet énorme problème de la provenance des mustangs.
Car ce n'est pas "juste" un programme de réhabilitation utilisant des chevaux.
(C'est aussi un moyen d'avoir de la main d'oeuvre qui ne coûte rien pour dresser les chevaux, qui eux-mêmes ne coûtent pas grand chose, il ne faut pas oublier qu'on est aux USA, si on fait ça, c'est que ça rapporte).
C'est comme la thérapie avec des dauphins, "tout le monde" trouve ça génial mais quand on sait que ça implique de cautionner la captivité et le dressage de ces animaux pour qu'ils se laissent tripoter...
Le voile idyllique se déchire quand même sacrément.
Reste également le traitement du film. Ayant bossé des années dans le monde du cheval, que j'ai quitté car je n'en pouvais plus de toute cette maltraitance ordinaire, je n'ai pas envie de voir une scène impliquant de la violence envers un cheval. Surtout pour les besoins d'une oeuvre d'art. L'animal n'ayant pas accès au symbolique, il en a rien à carrer, c'est donc purement égoïste pour l'humain.
Ce que j'ai vu de mes propres yeux pendant 10 ans m'a suffit, je ne supporte plus la violence et l'injustice de l'humain envers cette créature si sensible, généreuse et magnanime qu'est le cheval.