C'est cool que des personnes qui ont de la voix en parle, de ça.
Qu'est-ce que j'ai détesté devenir adulte. Pas pour les changements physiques, c'était vraiment rien ça.
Mais le regard des hommes. C'est vraiment une plaie. Les voisins qui te parlaient pas et qui d'un coup deviennent très intéressés par ta vie (en lorgnant ta poitrine, mais sans prendre même la peine de se cacher...). D'ailleurs j'ai remarqué ça en grandissant : les hommes "cachent" plus leur regard face à une femme que face à une enfant qui grandi, où là ils se permettent de te dévisager de haut en bas pendant des secondes qui durent des heures. Ça arrive, mais c'est pas aussi violent je crois (peut être qu'ils se retiennent parce qu'ils savent que c'est irrespectueux, et que manquer de respect à un adulte c'est plus risqué que de faire chier une gamine).
La rue, où avant tu es invisible, libre de faire ce que tu veux, de regarder les gentes, l'animation, bref, et d'un coup : si tu as le malheur de croiser le regard d'un homme, ça devient une invite à venir te faire chier. Pas toujours, heureusement. Mais beaucoup trop souvent.
Ça transforme, ce poids des regards. Ça rend vraiment pas heureuse.
Et je comprends que ça crée des dépressions, c'est un de mes pires souvenirs, cette évolution des hommes dans la rue à partir de 12 ans. Cette perte de liberté.
J'espère que quand je serais vieille je pourrais à nouveau me promener tranquillement sans me soucier d'être abordée (édit : je supprime un mot tout à fait inapproprié et irrespectueux, j'espère que j'ai blessé personne
). En tout cas j'espère, paraît que quand on est vu comme une "maman" ça leur casse leur fantasme.