Précision à apporter pour la partie concernant le Manifeste des 343 car c'est encore plus fort que ce qui est décrit dans l'article :
La signature de ce Manifeste déclare qu'elles ont avorté, ce qui était illégal à l'époque, donc condamnable. Cependant elles n'ont pas toutes réellement avorté, d'ailleurs nous ne le saurons pas forcément, liberté de chacune d'y avoir ou non déjà eu recours.
Ce qui est important ici c'est que ces femmes ont dénoncé une justice à 2 vitesses, capable de condamner des inconnues mais de laisser libres des femmes d'une classe sociale élevée, politiciennes, écrivaines, érudites. Elles se sont exposées pour montrer qu'elles ne seront pas condamnées, et qu'aucune femme, quelle que soit sa condition, ne doit l'être.
Elles ont dénoncé également un accès à 2 vitesses à l'avortement (car interdiction française ne veut pas dire qu'il n'y en avait pas, loin de là) : les femmes riches pouvaient aller avorter à l'étranger dans des cliniques privées dans de bonnes conditions ce qui était hors de portée financière pour les plus démunies qui devaient soit garder l'enfant soit s'exposer à un avortement clandestin et risquer une mortalité élevée, autre injustice générée par l'absence de droit à l'avortement.
Ainsi elles ne défendaient pas seulement le droit à l'avortement mais surtout le droit à toutes, sans condition, d'y avoir accès librement, gratuitement et anonymement.
Une très grande femme, merci à elle ! et à toutes les co-signataires