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Pourquoi la question du racisme est (quasi) absente de « Dix pour cent »
- Initiateur de la discussion Mymy Haegel
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Je me rappelle de ce passage dans la saison 1 où elle engueule Gabriel parce qu'il lui trouve que des rôles d'esclaves ou de racailles, rôles qui sont encore donnés majoritairement à des acteur/rices noir/es et latinos
Je trouve cet article super intéressant et j'apprécie la franchise des producteurs/auteurs.
Personnellement, je ne trouve pas que Dix pour cent soit une série engagée au sens propre. Il y a bien des intrigues sur la parentalité dans un couple homosexuel ou sur le sexisme, mais je trouve ça finalement assez mineur par rapport au reste de la série. C'est engagé probablement dans le sens où ça donne de la visibilité à certains sujets.
Par exemple, "l'engagement" sur les questions LGBT vient plutôt du fait qu'Andrea existe et ne demande à personne l'autorisation d'être qui elle est. C'est sa représentation fine qui créé en quelque sorte le message politique. D'ailleurs, je pense que c'est pour ça que la question de la parentalité ne survient que vers les épisodes plus tardifs, parce que son personnage est tellement marquant et il s'impose tellement à l'intrigue, qu'on est obligés de traiter des préoccupations de sa vie, ce qui inclut sa vie de couple et donc l'homosexualité. J'ai l'impression que le développement des questions LGBT a eu lieu parce qu'Andrea était un bon personnage, bien écrit et bien interprété, et non l'inverse
Du coup, je pense qu'il faudrait que les personnages racisés soient développés autant que les agents pour que la question du racisme s'impose comme naturelle dans l'histoire je pense
Sinon, je trouve intéressant l'espèce de dilemme sur le fait de traiter ou non de manière marquante des questions de racisme, et le fait que certains acteurs peuvent avoir l'impression d'être étiquetés "racisés" quand on leur propose une intrigue trop axée sur le racisme qu'ils subissent.
Je trouvais justement assez original pour le cinéma français qu'Hicham soit un personnage visiblement métisse arabe/polonais mais que ça ne soit pas un sujet ou une intrigue en soi. C'est sûr que l'histoire du personnage pour être intéressante à traiter, mais d'habitude, le cinéma français réduit tellement les personnages racisées à leurs origines, que ça détonnait avec ce qui se fait d'habitude.
D'ailleurs, quand j'étais plus jeune, je me souviens qu'à une époque, Aissa Maïga paraissait avoir une carrière très inhabituelle dans le cinéma français parce qu'elle ne jouait que des rôles "neutres", qui auraient pu être joués par une femme blanche, ou asiatique, ou peu importe. On avait l'habitude de femmes noires qui étaient là pour jouer des femmes noires, comme une sorte de rôle spécial qui leur est réservé, mais c'était une des premières fois où je voyais une femme noire française jouer le même rôle qu'une femme blanche.
Je ne sais pas si c'est juste mon impression, mais autant le cinéma américain confie depuis longtemps des rôles "neutres" à des racisés (la meilleure pote, le chef, l'enquêtrice, l'avocat, le juge, le personnage principal, etc.), autant en France, on n'a pas trop ça. Du coup, ne pas traiter du racisme dans un truc US, ça peut paraitre fermer les yeux sur un sujet, mais en France, je trouve qu'on a déjà besoin de montrer des personnages racisés dans des rôles et avec leur intrigue générale sans lien avec leur origine/ethnicité. Donc je comprends totalement ce que raconte l'actrice de Sofia, et je me demande si ce n'est pas particulièrement vrai dans le cinéma français
Personnellement, je ne trouve pas que Dix pour cent soit une série engagée au sens propre. Il y a bien des intrigues sur la parentalité dans un couple homosexuel ou sur le sexisme, mais je trouve ça finalement assez mineur par rapport au reste de la série. C'est engagé probablement dans le sens où ça donne de la visibilité à certains sujets.
Par exemple, "l'engagement" sur les questions LGBT vient plutôt du fait qu'Andrea existe et ne demande à personne l'autorisation d'être qui elle est. C'est sa représentation fine qui créé en quelque sorte le message politique. D'ailleurs, je pense que c'est pour ça que la question de la parentalité ne survient que vers les épisodes plus tardifs, parce que son personnage est tellement marquant et il s'impose tellement à l'intrigue, qu'on est obligés de traiter des préoccupations de sa vie, ce qui inclut sa vie de couple et donc l'homosexualité. J'ai l'impression que le développement des questions LGBT a eu lieu parce qu'Andrea était un bon personnage, bien écrit et bien interprété, et non l'inverse
Du coup, je pense qu'il faudrait que les personnages racisés soient développés autant que les agents pour que la question du racisme s'impose comme naturelle dans l'histoire je pense
Sinon, je trouve intéressant l'espèce de dilemme sur le fait de traiter ou non de manière marquante des questions de racisme, et le fait que certains acteurs peuvent avoir l'impression d'être étiquetés "racisés" quand on leur propose une intrigue trop axée sur le racisme qu'ils subissent.
Je trouvais justement assez original pour le cinéma français qu'Hicham soit un personnage visiblement métisse arabe/polonais mais que ça ne soit pas un sujet ou une intrigue en soi. C'est sûr que l'histoire du personnage pour être intéressante à traiter, mais d'habitude, le cinéma français réduit tellement les personnages racisées à leurs origines, que ça détonnait avec ce qui se fait d'habitude.
D'ailleurs, quand j'étais plus jeune, je me souviens qu'à une époque, Aissa Maïga paraissait avoir une carrière très inhabituelle dans le cinéma français parce qu'elle ne jouait que des rôles "neutres", qui auraient pu être joués par une femme blanche, ou asiatique, ou peu importe. On avait l'habitude de femmes noires qui étaient là pour jouer des femmes noires, comme une sorte de rôle spécial qui leur est réservé, mais c'était une des premières fois où je voyais une femme noire française jouer le même rôle qu'une femme blanche.
Je ne sais pas si c'est juste mon impression, mais autant le cinéma américain confie depuis longtemps des rôles "neutres" à des racisés (la meilleure pote, le chef, l'enquêtrice, l'avocat, le juge, le personnage principal, etc.), autant en France, on n'a pas trop ça. Du coup, ne pas traiter du racisme dans un truc US, ça peut paraitre fermer les yeux sur un sujet, mais en France, je trouve qu'on a déjà besoin de montrer des personnages racisés dans des rôles et avec leur intrigue générale sans lien avec leur origine/ethnicité. Donc je comprends totalement ce que raconte l'actrice de Sofia, et je me demande si ce n'est pas particulièrement vrai dans le cinéma français
Oui, c'est vrai qu'il y avait cet épisode! Par contre, en France, je ne pense pas qu'on puisse dire que les latinos soient vraiment un groupe, donc ce genre de rôle est plutôt donné à des arabes/personnes originaires du sous-continent indien dans le cinéma français.
Super article, qui traite parfaitement de l'éternelle dilemme quand on se confronte aux problèmes de représentativité : faut-il appuyer la différence pour que tout le monde se reconnaisse, ou au contraire la gommer pour qu'elle cesse d'être différente? Les deux options ont leurs avantages et défauts.
Ça n'a pas beaucoup de rapport, mais j'ai vu il y'a peu une interview de Dominique Besnehard, le producteur de la série et ancien agent de profession (beaucoup d'éléments de la série sont d'ailleurs tirés de son vécu), expliquer que la série, malgré sa com' basée sur "on montre l'envers du décor", était une version encore très édulcorée de la réalité : il parle notamment des problèmes de drogue et d'alcool, complètement absents dans la série. Je pense que "dix pour cent" a avant tout vocation à nous montrer l'énorme machine et industrie qu'est le monde du cinéma, et le côté très concret des choses.
Ça n'a pas beaucoup de rapport, mais j'ai vu il y'a peu une interview de Dominique Besnehard, le producteur de la série et ancien agent de profession (beaucoup d'éléments de la série sont d'ailleurs tirés de son vécu), expliquer que la série, malgré sa com' basée sur "on montre l'envers du décor", était une version encore très édulcorée de la réalité : il parle notamment des problèmes de drogue et d'alcool, complètement absents dans la série. Je pense que "dix pour cent" a avant tout vocation à nous montrer l'énorme machine et industrie qu'est le monde du cinéma, et le côté très concret des choses.