Merci
@Mymy Haegel pour l'article. J'ai commencé le livre et tout comme ton article, ça m'a fait penser à ma propre situation. Fille d'une immigrée gitano-espagnole et d'un père français, je me suis sentie à part des autres. Ma grand-mère m'a élevée avec les Gypsies King et était nostalgique de "là-bas". Cette même grand-mère qui avait elle-même honte de ses origines mais parlait le Calo et le Romani ( elle doit être l'une des seules grand-mères à savoir la définition de "Pookie " et de "Djo". Comme l' autrice , j'ai vécu en province et dans ce village de France profonde, mes frères, ma mère et moi étions les seules membres issus d'une minorité, à part le médecin d'origine béninoise et les quelques nomades qui venaient. Je n'étais même pas à l'aise avec ces enfants car ma grand-mère me disait de ne pas les fréquenter car c'étaient des manouches ( oui , même chez les Tsiganes, il y a du racisme). Dans le cadre de mes études, j'étais considérée comme un objet de curiosité par mes professeurs mais contrairement à ceux de Nesrine Slaoui, ils m'ont toujours encouragé. Pour mes camarades, ce fut plus dur. J'étais " la sorcière ", alors arrivée au lycée, lorsqu'on me questionnait, je répondais que ma mère était espagnole. Plus tard, je suis allée à la Fac et j'ai rencontré des personnes aux origines diverses. Ce fut le déclic. J'ai enfin demandé à ma grand-mère de m'apprendre l'histoire dont j'ai eu si honte. J'ai découvert l'histoire de l'arrière grand-mère de ma mère, une femme forte qui a su s'affranchir du machisme de son clan. De mon arrière grand-père, cet homme simple formidable qui a dit à ses filles : "Mes filles , ne soyez jamais soumise à un homme. " Aujourd'hui, je ne me sens plus illégitime et je revendique mon héritage gypsy.