Merci pour ce témoignage, on n'en parle pas assez effectivement!
En ressources, cette page de l'INSERM est claire et fiable:
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk
J'ai aussi un SOPK mais sans taux de testostérone élevé. L'hyperandrogénie n'est qu'un des trois critères du SOPK, contrairement à ce qui peut être compris dans le premier paragraphe. Du coup, j'ai comme symptômes les règles peu fréquentes et irrégulières et c'est tout. A l'examen, j'ai effectivement trop de follicules sur les ovaires, et des taux d'hormones anormaux (LH, FSH, AMH). Sinon, j'ai une pilosité tout à fait classique, pas particulièrement d'acné, un IMC bas, pas de douleurs importantes pendant les règles, pas de fatigue, pas de chute de cheveux ou quoi que ce soit d'autre.
Je me méfie un peu de certains symptômes détectés par échange avec d'autres personnes atteintes: par exemple, pour la migraine, quasiment 20% des femmes en font, c'est très répandu, donc ce n'est pas surprenant que pas mal de femmes avec SOPK en fassent, mais est-ce qu'elles en font vraiment plus? J'ai ce doute car j'ai eu l'occasion de répondre à plusieurs sondages/enquêtes sur le SOPK et à chaque fois, les questionnaires induisaient une sur-déclaration des problèmes (pas de case "aucun de ces symptômes" par exemple) et les réponses obtenues n'étaient pas comparées à la population générale... Je comprend tout à fait le besoin d'échanger, mais attention à ne pas venir trop vite aux conclusions!
Il est assez peu question du diabète dans l'article (à part sur une infographie), c'est un des risques majeurs à mes yeux. On a 40 à 50% de chance d'avoir un diabète de type 2 avant 40 ans, il faut surveiller sa glycémie chaque année à cause de ça (Et j'aurais aimé le savoir à 20 ans et pas à 33...). Plusieurs des symptômes cités sont en fait liés au diabète et pas directement au SOPK: tâches brunes sur la peau, insulinorésistance, acrochordons.
Je voulais aussi ajouter que les grossesses avec SOPK sont statistiquement plus "à risque" (fausses couches, diabète gestationnel et accouchement prématuré sont plus fréquents que la "norme" par exemple). Et que cela se transmet: si vous avez un SOPK, votre fille a des chances de l'avoir elle aussi (Suivant les études, ça va d'un surrisque de 30%, jusqu'à 70% de "filles de" atteintes)
Au niveau de la cause de cette maladie, d'après l'INSERM, ce serait dû à une surexposition intra-utérine à l’hormone antimüllérienne (AMH):
https://presse.inserm.fr/vers-une-c...-des-troubles-de-linfertilite-feminine/31387/. Avoir une AMH élevée est typique du SOPK (La mienne est plus de 5 fois supérieure au taux attendu à mon âge...), d'où la transmission aux filles. Il y aurait également des prédispositions génétiques, des marqueurs épigénétiques liés à l'exposition à l'AMH et des facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens). Je viens de deux familles où tout le monde a (très) facilement des enfants et en a plusieurs, mais sur quatre cousines de la même génération à avoir grandi dans le même village, nous sommes trois à être atteintes... Donc je penche pour une exposition à des perturbateurs endocriniens dans mon cas, vraisemblablement des produits phytosanitaires.
J'ai eu la chance de ne jamais avoir pris la pilule, je me dis que peut-être j'aurai une forme plus grave aujourd'hui si je l'avais fait (la plupart des pilules font prendre du poids, et statistiquement le poids augmente les symptômes). Cela aurait en plus occasionné un retard de diagnostic encore plus important puisque je n'aurai pas été au courant de l'irrégularité de mes cycles...
Par contre, sur le dernier encart, le titre n'est pas adapté: le SOPK ne se soigne pas. On peut juste limiter les symptômes par des traitements (qui ne sont généralement pas anodins, comme expliqué dans l'article) et par une hygiène de vie rigoureuse (régime à index glycémique bas, activité physique quotidienne)