« Marche des pères pour l’égalité » : l’arbre de la paternité cache la forêt du masculinisme

[Camille Abbey]

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« Marche des pères pour l’égalité » : l’arbre de la paternité cache la forêt du masculinisme

 

[Ariel du Pays Imaginaire]

@Camille Abbey : merci pour cet article qui rétablit des vérités intéressantes !
Et je trouve ça hyper mauvaise foi de mettre en cause la misandrie! Alors que clairement il y a une responsabilité du patriarcat et d'une vision rétrograde de la femme qui est vue comme naturellement maternelle et faite pour être mère (et rien d'autre). C'est injuste pour les pères impliqués ca c'est sûr mais ça n'a rien à voir avec de la misandrie!

 

[Nastasja]

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[sailor_ziggy]

Les premiers mots de l’article ont suffi à me filer des frissons, comment ça automatiser la garde alternée ? Et si ce n’est pas ce que l’enfant veut ? Mes parents se sont séparés quand j’étais trop jeune pour avoir mon mot à dire, mais quand j’ai commencé à grandir, ma mère prenait régulièrement la température de mes envies concernant la fréquence des visites chez mon père (1 we sur 2 et la moitié des vacances, classique), et pour avoir été une enfant qui avait besoin de repères et de « stabilité », déménager toutes les semaines ou tous les mois me donnait pas du tout envie. Je ne connais pas toute la propal, si ça se trouve ils demandent l’automatisation de la garde alternée lorsqu’elle est demandée, mais au vue des chiffres donnés plus bas, c’est déjà quasiment fait, donc bon…
Et évidemment big up à toutes les daronnes qui galèrent, qui se sont sorties de schémas toxiques ou qui osent pas, qui se battent ou se sont battues ou qui essaient, et big up aux darons doux

 

[SalvioHexia]

Pour bosser dans ce milieu (expertise psy) c’est en effet assez rare que : le père demande la résidence alternée… et c’est rare qu’une mère le refuse, sans bien fondé (violences, alcoolisme…). Le plus souvent quand y’a des affaires (au juge aux affaires familiales) en effet c’est déjà statué que le père a demandé un Droit de visite et d’hébergement classique + pension alimentaire (et nombreux se plaignent de la pension à verser mais ne souhaitent pas prendre part de façon alternée à l’éducation des enfants…).

avec honnêteté, il sur la cinquantaine d’affaires que j’ai eu a analyser cette année, je ne compte qu’une mere « inadaptée » (avec des fragilités psychologiques) qui a fait que la residence principale des enfants était au domicile du père, trois pères qui demandaient la résidence alternée (et qui ont sûrement dû l’obtenir au vu de leurs compétences et implication parentale), du reste…ils demandent constamment le DVH. Les mères qui refusent parfois la résidence alternée sont inquiètes aussi de laisser un petit (2-4 ans) sans elles alors qu’elles en ont la charge depuis le début: c’est tout à fait compréhensible, et dans ces cas là c’est quelque chose de progressif si les deux parents sont en capacité qui se met en place.

Mais vraiment en y réfléchissant j’ai eu sur toutes les affaires cette année le père « lambda » dit qu’il travaille qu’il peut pas s’en occuper… et se plaint de la pension alimentaire à verser…

 

[Juub]

Je rejoins pas mal le commentaire de @sailor_ziggy. J'ai également beaucoup souffert plus jeune de devoir changer d'environnement régulièrement, il me semble qu'imposer de facto la garde alternée à 50-50 est davantage une mesure qui bénéficie aux parents qu'aux enfants.

Je peux comprendre que pour un père ou une mère, cela peut être douloureux de voir son enfant moins qu'on le voudrait mais il me semble que la stabilité est quelque chose de réellement important pour les enfants-adolescent·e·s et donc qui devrait primer quoi qu'il en soit.

 

[Fleur d'oranger*]

J'ai fait 10 ans de garde alternée (une semaine sur deux), et c'était l'enfer. Zéro stabilité, pas de vraie adresse, parce que si on en choisit une on fait de la peine à l'autre parent, toutes les affaires en double, la charge mentale de ouf pour ne rien oublier et prévoir la semaine suivante, etc...

Quel adulte accepterait de faire ça ?? Sérieusement ???
Quel adulte accepterait de changer de maison, de règles de vie, d'adresse, d'avoir des affaires de chaque côté, et de n'habiter nul part ?
Comment on peut imposer ça à des enfants ?!
Je trouve que cette décision est uniquement pour les parents. Le plus important pour les enfants n'est pas de voir leurs parents à temps égal, mais la stabilité. On ne peut pas tout avoir quand on se sépare.
Je comprends aussi que le mode de garde dépend de plein de choses, et que ce n'est pas aussi simple, mais présenter la garde alternée comme la meilleure solution la plupart du temps...
Pour l'instant, la plupart des enfants qui ont souffert de ça sont encore trop jeunes pour en parler, mais ça va arriver...

 

[SalvioHexia]

@Fleur d'oranger* la résidence alternée au niveau du juge est pas du tout celle là plus proposée, et je ne dis pas que la justice fait bien les choses (sinon on aurait jamais de problèmes) mais dans la juridiction où je travaille, on part du principe qu’on fait attention à :1- comment les enfants fonctionnent 2- est ce que les parents ont les capacités de les accueillir. Mais après ça je le vois parce que les parents ont un divorce, une séparation qui fait que cela ne sera pas à « l’amiable » notamment concernant les enfants… donc ma vision est également biaisée, car quand on me demande une expertise/enquête, c’est déjà un peu le bordel… mais moi j’interviens justement pour les enfants. Et c’est rarement la résidence alternée que je préconise au juge. Si tout se passe bien j’ai même plutôt tendance à préconiser genre à l’amiable en lien avec le désir de l’enfant de voir son parent avec qui il ne réside pas. Mais encore faut-il que ça se passe bien entre les parents, je vois des trucs parfois…

D’ailleurs les enfants sont de plus en plus entendus par les juges justement pour essayer de « prendre la température ». De même qu’on va pas du tout adopter le même fonctionnement face à des enfants en bas âge qu’à des adolescents, mais c’est parfois encore trop peu.

D’un point de vue perso, mes parents sont en train de divorcer, et ils ont décidés de prendre un logement et que mon frère de 15 ans reste dans le domicile familial, et c’est eux qui bougent ! Donc ils cherchent un logement qui fait qu’une semaine sur deux y’en a un qui vivra dedans et l’autre au domicile avec mon frère. Ce qui est un peu atypique mais j’ai trouvé la solution hyper intéressante, notamment avec mon frère qui même s’il a 15 ans, a énormément besoin de stabilité autour de lui!

 

[PetitePaille]

@Matilda Verdebois

Je pense que ça a du évoluer mais mon père me disait à l’époque où il a divorcé (ce qui remonte facilement à 35 ans) que le juge avait vachement insisté auprès de la mère de ma sœur pour qu’il n’ait pas la garde alternée alors que tous les deux s’entendaient très bien et étaient vraiment ok pour une garde alternée. Elle l’avait envoyé bouler d’ailleurs.
Je pense que les mentalités ont du évoluer depuis mais il y a du clairement avoir une époque où on considérait que c’était à la mère de s’occuper des gamins et ou on accordait difficilement une garde alternée au père.

 

[Anaëlle13]

Je connais un père dont sa compagne participe à la marche des pères. En effet, la mère de ses enfants (son ex) fait en sorte qu'il ne puisse pas voir ses enfants, elle a manipule toute la situation alors que le père n'est pas violent, abusif, etc. Il réclame juste le droit d'être présent et se voir ses enfants. En effet, depuis plus de 1 an il ne voit pas ses enfants et ça le rend très très très triste. Plus le temps passe, plus il perd le lien avec ses enfants...
Il ne faut pas non plus faire des généralité en disant que ce sont que les hommes qui sont violents. Certes il y a beaucoup de violences chez les hommes. Mais quand les femmes sont violentes c'est plus délicat, moins reconnus, surtout quand c'est de la manipulation douce. Ici mon ami, son ex le rend aliénant auprès des enfants et des amis suite à une séparation alors qu'il souhaite être présent dans son rôle de père.

Aussi la femme garde en général la maison ou l'appartement alors comment un père ne peut pas avoir un appartement assez grand pour accueillir tous les enfants correctement ?? Sauf s'ils sont très riche, ce qui reste rare. Ensuite il doit payer une pension alimentaire alors comment peuvent ils avoir un grand appartement ??

Au final, la marche des pères est une revendication pour avoir plus de place auprès des enfants, dans leurs vies. Alors c'est beau des pères qui souhaitent être plus présent dans la vie de leurs enfants n'est ce pas ?? Avec tous ses pères qui n'assument rien, vous écrivez un article sur le féminisme (dont les arguments sont top) mais ici il faut encourager ses pères qui souhaitent s'investir dans la vie et l'éducation de leurs enfants.

 

[LadyOscar]

Aussi la femme garde en général la maison ou l'appartement alors comment un père ne peut pas avoir un appartement assez grand pour accueillir tous les enfants correctement ?? Sauf s'ils sont très riche, ce qui reste rare. Ensuite il doit payer une pension alimentaire alors comment peuvent ils avoir un grand appartement ??

C'est quoi tes sources stp?
Parce que ce n'est pas du tout ce que j'avais lu. De mémoire (j'essayerai de retrouver les chiffres quand j'aurai le temps) pour les HLM, c'est effectivement plus souvent la femme qui le garde mais pour les logements achetés dont le remboursement est encore en cours et qui ne sont pas revendus au moment du divorce c'est plutôt l'homme car c'est lui qui a le plus souvent le plus gros revenu. Pour les logements complètement remboursés, je ne me souviens plus mais ça ne doit logiquement pas concerné beaucoup de familles avec des enfants de moins de 15 ans.

 

[LadyOscar]

Double post mais c'est pour rajouter une source: l'INSEE (extrait du rapport "Ruptures conjugales : un choc financier pour les femmes" publié cette année) qui valide globalement ce que je disais. Par contre, je précise que ce rapport concerne les hauts de France où il y a un taux de chômage et un taux de pauvreté importants. Les chiffres nationaux peuvent donc être différents mais ça m'étonnerait qu'ils aillent jusqu'à s'inverser....
"Si la séparation entraîne une vente du domicile conjugal, chaque membre du couple peut être conduit à chercher un nouveau logement, en particulier dans le parc locatif privé. La forte chute de la part de propriétaires et une hausse rapide de la part des locataires dans le parc privé confirment ce schéma l’année suivant la séparation. Un an avant de se séparer, 61 % des personnes concernées sont propriétaires ; elles ne sont plus que 37 % l’année suivante. Les hommes, comme les femmes, perdent souvent la propriété de leur résidence principale lors de la séparation, mais cet évènement est plus fréquent chez les femmes. La part des femmes propriétaires diminue ainsi de moitié (de 61 % à 30 %) alors que celle des hommes ne baisse seulement que d’un quart (de 61 % à 45 %) (figure 4). Trois ans après la séparation, les femmes sont un peu plus souvent propriétaires que l’année suivant la séparation (33 %, + 3 points), mais toujours moins que les hommes (44 %, – 1 point). La part de locataires du privé double l’année de la séparation pour les femmes comme pour les hommes. En revanche, l’accès au parc social est plus fréquent pour les femmes. La part y résidant l’année de la séparation passe de 18 % à 24 %, alors que celle des hommes reste quasiment stable. Cet écart se creuse avec les années : trois ans après la séparation, près d’une femme séparée sur trois vit dans un logement social."