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Qui veut faire taire le mouvement #MeTooPolitique ?
Qui veut faire taire le mouvement #MeTooPolitique ?
Il y a une petite coquille: c'est "François" Asselineaules signataires rappellent aussi que trois candidats ou candidats pressentis à la présidentielle sont accusés d’agressions sexuelles, Eric Zemmour, Jean Lassalle et Jacques Asselineau… et qu’ils ne sont pas inquiétés plus que cela
Dans le contexte, je comprends que l'expression "mis en cause" (il y a une faute d'accord dans le passage précédent) signifie que la personne est soupçonnée sans avoir nécessairement été mise en examen. Cela signifie donc que l'engagement vise non seulement les personnes condamnées mais aussi les personnes qui font l'objet de "soupçons".
- Je m’engage à ne pas investir de personne mis en cause pour violences sexistes ou sexuelles
- Je m’engage à de pas donner mon parrainage à une personne mis en cause pour violences sexistes ou sexuelles
- Je m’engage à ne pas embaucher (équipe de campagne, équipe de collaborateur.ice.s…) une personne mis en cause pour violences sexistes ou sexuelles
On sait que la justice en France n'est pas suffisamment rapide. Toutefois, ce n'est pas parce que le "processus judiciaire" est long qu'il faut, selon moi, appliquer des sanctions sur la base de soupçons seuls, donc sans que la véracité des accusations ait été démontrée. Cela signifierait, si cet engagement venait à être appliqué par les cadres politiques, que toute personne pourrait ne pas être investie par son parti, ne pas recevoir un parrainage, ou ne pas être embauchée pour des soupçons.– on ne peut pas attendre un long processus judiciaire quand on sait que l’immense majorité des plaintes sont classées ou font l’objet d’un non-lieu (un 1% des viols aboutissent à une condamnation),
Cette réponse est un paralogisme, puisque c'est l'application stricte de l'engagement qui permettrait justement de "détruire" la carrière d'un homme politique, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Je trouve ça très paradoxal d'appeler, dans un premier temps, à ne pas investir une personne, à ne pas la parrainer, ou à ne pas l'embaucher sur la base de soupçons d'agressions sexistes ou sexuelles, puis, dans un second temps, de dire qu'aucune "carrière" ne pourrait être détruite. Une carrière politique au cours de laquelle on ne peut ni être investi, ni être parrainé, ni être embauché est, de fait, détruite.De surcroit, il nous est souvent dit que des cabales pourraient être organisées pour « détruire » des carrières d’hommes. C’est complètement illusoire : Combien d’hommes ont eu leur carrière détruite, même avec des accusations dont on sait qu’elles sont fondées ? Aucun.
Cette réponse est un paralogisme, puisque c'est l'application stricte de l'engagement qui permettrait justement de "détruire" la carrière d'un homme politique, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Je trouve ça très paradoxal d'appeler, dans un premier temps, à ne pas investir une personne, à ne pas la parrainer, ou à ne pas l'embaucher sur la base de soupçons d'agressions sexistes ou sexuelles, puis, dans un second temps, de dire qu'aucune "carrière" ne pourrait être détruite. Une carrière politique au cours de laquelle on ne peut ni être investi, ni être parrainé, ni être embauché est, de fait, détruite.
Sauf que des accusations peuvent être anonymes - par exemple par l'intermédiaire d'un article publié dans un journal avec des témoignages - et que des accusations anonymes peuvent être suffisantes pour éveiller des soupçons et donc "mettre en cause" une personnalité politique sans que celle-ci ne puisse porter plainte pour diffamation. Une personnalité politique pourrait alors ne pas être investie par son parti, se voir refuser un parrainage ou ne pas être embauchée sans avoir quelque moyen de se défendre que ce soit.Il y a soupçons et soupçons et il ne faut pas oublier que les fausses accusations sont aussi punies lourdement, donc dire "avec ce système n'importe qui pourra faire de fausses accusations pour faire tomber un politicien" c'est un peu du grand n'importe quoi, ça sous entend qu'il n'y aurait aucun risque sous-jacent à faire ça... on parle d'un délit et le risque encouru c'est 5 ans de prison.
Les statistiques que tu donnes seraient totalement différentes si, d'une part, la charge de la preuve était inversée et, d'autre part, tout soupçon de violences sexistes ou sexuelles était suffisant pour empêcher une personnalité politique d'être investie par son parti, de recevoir un parrainage ou d'être embauchée. Prenons un exemple concret: le congrès des Républicains doit désigner, le 4 décembre, le candidat du parti aux élections présidentielles. Si les conditions que j'ai citées précédemment étaient réunies, j'ai assez peu de doutes sur le fait qu'au moins un candidat aurait été éliminé (par ses concurrents ou ses adversaires politiques) par le biais d'accusations anonymes gratuites.La charge de la preuve devrait revenir à la personne accusée dans ce genre de dossier, la phrase "donc sans que la véracité des accusations ait été démontrée" c'est ce qui permet justement à ces politiciens de rester impunis. Est-ce qu'il y a un risque d'abus ? Comme pour tout oui. Est-ce que ce risque d'abus est plus élevé que les risques d'agressions actuels ? J'ai un grand doute. A choisir je préfère 2% de carrières de politiciens "ruinées" que 98% des agressions restent impunis. (Sans parler que bon, quand on voit des cas comme DSK et qu'il continue à donner des conférences de 45 minutes à 100 000 euros, on se dit qu'il y a pire comme carrière ruinée.)
Il y a des dizaines de raisons qui peuvent expliquer qu'une personne, même dans son droit, renonce à porter l'affaire devant la justice. D'ailleurs, on répète assez souvent que très peu de femmes victimes de violences sexuelles portent plainte contre leur agresseur.j'ai déjà vu des collègues de travail aux USA et en Angleterre sauter suite à des accusations de violences sexuelles et sexistes, ils n'ont jamais été inquiétés par la justice par contre et bizarrement ils n'ont jamais été non plus devant un tribunal pour obtenir une quelconque réparation, preuve sans doute qu'il devait y avoir un peu de vrai dans les accusations.)