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Article intéressant, cependant il y a ici des choses à nuancer, notamment sur le "savoir empirique" des sages-femmes, notamment aux XVII et XVIIIe siècles. Ces dernières n'avaient pas de formation à proprement parlé, surtout en milieu rural, et pour apprendre, elles suivaient la matrone du village, qui elle-même avaient suivi la matrone précédente (je précise qu'historiquement le mot "matrone" est employé pour désigner la sage-femme). Certains villages étaient même dépourvus d'accoucheuse, ce qui rendait la tâche compliquée pour la sage-femme qui devait s'occuper de plusieurs villages à la fois.
De ce fait, n'étant pas spécialistes de la médecine, elles commettaient parfois de nombreuses erreurs. J'ai pu relever des atrocités commises par ces femmes
. De ce fait, les femmes avaient tout de même peur de tomber enceinte et d'accoucher. C'est l'une des raisons du recul de l'âge du mariage entre autre; on veut tomber enceinte le plus tard possible.
Comme les femmes n'étudiaient pas la médecine, ce sont les hommes qui ont été les mieux formés de ce côté là, donc on a trouvé de plus en plus au XVIIIe siècle des chirurgiens-accoucheurs. Attention, la sage-femme était toujours présente dans les villages, mais le chirurgien est surtout appelé lorsque l'accouchement est compliqué car lui, possède des instruments de médecine. Après je suis d'accord pour dire que c'est assez injuste pour les femmes malheureusement.
Cependant, les choses ont changé au XVIIIe siècle puisque vers 1760, une certaine Mme de Coudray est mandatée pour donner des cours sur l'art des accouchements ! Elle a inventé des "machines", des mannequins représentant un tronc de femme avec bassin et cuisses et des foetus. Elle formaient ainsi de futures sages-femmes durant 6 à 8 semaines, en expliquant les différents risques possibles à l'accouchement et les gestes à faire. Mme Coudray a même été mandatée par le roi en 1767 pour enseigner dans tout le royaume ! Cette instruction a d'ailleurs porté ses fruits par la suite.
Bref, tout ça pour dire que même si les chirurgiens avaient la mainmise sur la médecine dans le royaume, on n'a pas pour autant dénigré les sages-femmes, au contraire, on reconnaissait leur nécessité et on a voulu leur donner une chance d'être instruite, qui plus est pas une femme inventeuse ! Et il existait aussi de très mauvais chirurgiens bien sûr.
Voilà, désolée pour le petit pavé historique mais ça me semblait important de rajouter ça.
Et pour celleux qui veulent aller plus loin :
T. Gelfand, Deux cultures, une profession : Les chirurgiens Français au XVIIIe siècle
J. Gelis, La formation des accoucheurs et des sages-femmes aux XVII et XVIIIe siècles
J. Gélis, Sages-femmes et accoucheurs : l’obstétrique populaire aux XVII et XVIIIe siècles
F. Lebrun, La mort en Anjou
C. Carême, La lutte contre la mort au XVIIIe siècle: l'instruction des femmes dans la généralité de Soissons
@Aïda Djoupa
Merci pour cet article (il est presque un peu court à mon goût) !
C'est vraiment de type de texte qui m'intéresse sur madmoizelle !
J'ai hâte de lire la suite