@-Miina Non il ne s'agit pas d'une phase d'essai. La phase 4 est en cours mais ça n'est pas une phase d'essai, c'est la phase de pharmacovigilance, c'est à dire qu'on surveille et fait remonter les évènements suspects après l'administration du traitement, et c'est une phase qui ne s'arrête qu'une fois qu'un traitement est retiré du marche (logique on va pas administrer un médicament sans surveiller x) ).
On lit parfois que la phase 3 n'est pas terminée, c'est vrai mais ça ne veut pas dire que ces vaccins sont expérimentaux : la phase 3 doit répondre à plusieurs questions (efficacité, inocuité...) et les participants sont suivis pendant 2 ans après l'administration, pour vérifier l'absence d'effets secondaires à long terme (extrêmement improbable, aucun vaccin n'a jamais causé d'effets secondaires à plus de 2-3 mois de l'administration) et
surtout pour déterminer la durée de la protection et s'il y a besoin par la suite de rappels (très actuel du coup
). Donc comme cette observation est encore en cours principalement pour répondre à la question : quelle durée de l'immunisation et quel schéma vaccinal d'un point de vue rappels pour garder une protection optimale dans le temps, la phase 3 n'est pas bouclée. Ca ne change rien au fait que l'efficacité et les effets secondaires sont étudiés et connus et la balance bénéfice risque positive.
Et du coup pour faire des statistiques et des travaux sur un effet secondaire, ben on fait des études scientifiques ! Comme tu dis il y a une plateforme pour faire remonter les évènements suspects (dans le cadre de la pharmacovigilance, donc). Quand l'un remonte fréquemment, on décide d'y être plus vigilants et de lancer des études sur celui-ci. Pour une étude digne de ce nom, en général et schématiquement, on va constituer un échantillon représentatif de la population à étudier, et sur cet échantillon de personnes environ la moitié va recevoir le traitement étudié et l'autre moitié un placebo, le tout en double aveugle (c'est à dire que ni le patient ni les personnes qui administrent le traitement et suivent le patient ne savent si celui-ci a reçu le traitement ou le placebo, ça limite les biais). Ensuite, on compare la fréquence de l'effet en question chez ceux qui ont reçu le traitement VS ceux qui ont reçu le placebo. S'il est d'une fréquence similaire, ça suggère qu'il n'y a pas de lien de causalité, s'il est significativement plus fréquent chez les personnes ayant reçu le traitement, ça suggère un lien dont on va vouloir étudier les mécanismes.
Du coup des témoignages sans contexte, sans groupe contrôle, et de quelques milliers sur quoi, des milliards de dose injectées, bah forcément ça n'a aucune valeur scientifique, ça sert juste à envoyer un signal pour mener des études sérieuses, ce qui est une bonne chose, mais en aucun cas ça ne peut servir de preuve ou suffire à établir un lien de causalité. Ca n'est pas parce qu'un évènement B arrive chronologiquement après un évènement A que A en a été la cause. D'autant plus que personne ne dit que les troubles du cycle rapportés par ces femmes ne sont que dans leur tête, elles les ressentent donc ils sont bien là, juste on ne sait pas encore s'ils sont dus au vaccin ou aux milliers d'autres choses qui peuvent perturber un cycle.
Par exemple, et ce n'est que témoignage donc ça ne vaut pas grand chose et c'est juste pour illustrer, mais perso un mois après ma seconde dose j'ai eu un cycle très long et douloureux. J'aurais pu m'arrêter à la rumeur, mais ça aurait été fort dommage de louper le stérilet qui était descendu et s'était coincé au milieu de mon col
Pareil pour une amie et son fibrome utérin de 15cm
Tout ça pour dire que des causes à un cycle perturbé il y en a énormément et ça peut valoir le coup d'aller voir un médecin...
Pour ce qui est des troubles de la reproduction il me semble avoir lu des études mais il faudrait que je les retrouve, je repasserai peut-être par là avec !