j'avais lu le livre dont est tiré le film. et je m'y suis reconnu, en mode plus solitaire et sans le réseau d'aide et de soutien de ces femmes entre elles. Car j'ai été longuement femme de ménage (j'assume ce terme, et non technicienne de surface ou agente d'entretien alors) et femme de chambre. ET en effet, nous sommes les invisibles, les celles qu'on voit pas et qu'on méprise. Un exemple? j 'étais agente d'entretien pour la SNCF, je nettoyais la gare, les quais les toilettes, et les bureaux et vestiaires. Je nettoyais les quais avec ma petite balayette de table (car oui, un balai haut c’était trop demander) et une bande de filles me jetais des cacahuètes et autres détritus à la figure en se moquant en me demandant de bosser , que j’étais la pour ca, que j’étais une feignasse...j'ai voulu rétorquer,mais les responsables de quai m'en ont empêché car "ce sont des gens du voyage tu pourrais avoir des problèmes". voila voila.
C'est anecdotique, mais c'est représentatif de ce mépris que les gens ont pour ces gens la. je rajouterai aussi le métier de la plonge en restauration (j'ai du faire des dizaine de plonge en restauration d'entreprise) ou c'est pareil, ou on entasse les plateaux les uns sur les autres sans penser aux salariés derrière, ou on s'en fiche !!
Sinon pour la polémique, je dirai aussi que c'est une question de représentation et de capacité de communication. Les "bourgeois" les "puissants" ont le vocabulaire, le maintien, la diction, la présentation, et le réseau qui permet de rendre percutant et visible ce qu'on ne veut pas voir. que sinon, on parle comme des "cassos" qu'on est "pas présentable" voir la barrière de la langue (quand j'etais femme de chambre mes collègues étaient toutes des réfugiées).