@coccie0342
Étant infirmier psy aussi (mais atteint de trouble de l'attention et bipolaire), je pense que c'est en grande partie du au fait que la majorité des TDI, les personnes l'ignorent. Et si elles ne les ignorent pas, c'est un trouble qui ne nécessite pas vraiment d'hospitalisation (c'est souvent des facteurs annexes comme la dépression, le risque suicidaire, etc, qui nécessitent en général une hospitalisation)
Déjà je pense que c'est très mal diagnostiqué car la plupart des professionnels ne connaissent pas. Je me rappelle que durant mes études ont nous avait dit plusieurs fois que c'était un trouble qui n'existait pas en France car les critères de diagnostic ne sont pas les mêmes qu'aux usa (on a du retard quoi).
Et ça c'était il y a 10 ans seulement.
Aussi la majorité des médecins que j'ai croisé ne connaissent pas non plus (et n'ont pas lu à ce sujet. On a un vrai soucis dans la médecine française de ne pas mettre à jour ses connaissances ou seulement à travers des formations alors que les informations sont disponibles en ligne à travers des études et des revus scientiques mais également des patients experts).
C'est un trouble qui a une prévalence pourtant de 3% de la population mondial. C'est beaucoup.
Au niveau du point sur l'ignorance (moi et mon psy on c'était posé la question pour moi au vu des mes antécédents de pédophilie et de certains comportements que j'avais où je m'adaptais dans certaines situations mais finalement non à priori), c'est parce que parfois, les alters peuvent être en co-hote donc les personnes ne s'en rendent pas compte. De plus, je pense que beaucoup n'en parlent tout simplement pas par peur d'avoir un diag de schizophrénie par exemple et un traitement lourd qui ne les aidera pas.
Et comme c'est un trouble avec lequel on peut vivre sans que cela se voit tant que cela (on peut juste penser que les personnes sont un peu changeante, si même en tant qu'interlocuteur on s'en rend compte car les personnes concernées développent des stratégies pour masquer et cacher ça aux autres).
Il y a aussi le fait que le TDI est souvent confondu avec ce que l'on voit dans certains films. Ce n'est jamais aussi "spectaculaire" en vrai. On a peut-être même côtoyer des personnes ayant un TDI sans le savoir.
Aussi en tant qu'infirmier psy, je pense qu'on a une sorte de biais. Que j'ai eu durant longtemps avant qu'on me diag bipolaire. La ça m'a fait un electrochoc car je voyais le prisme de la maladie mentale à travers ce que je voyais à l'hôpital. Soit des personnes en crises. Or la grande majorité des personnes atteintes de troubles psy ne seront pas hospitalisées car elles peuvent vivre avec et ne perdent pas forcément pied avec la réalité.
En tant que bipolaire je n'ai jamais été hospit. J'ai une amie atteinte de schizophrénie c'est pareil.
Beaucoup ont seulement besoin d'un suivi avec un psy de temps en temps et iels arrivent à gérer cela avec le quotidien.
Puis c'est un trouble qui touche plus souvent des personnes assignées femme à la naissance vu que c'est conditionné à des traumas dans l'enfance (et les femmes sont particulièrement touchées tout au long de leur vie). Comme pour le TSA, une éducation en tant que femme induit aussi une forme de masquage social qui rend le diag encore plus difficile. Parce que souvent, les écrits dans les livres sont basés sur des cas cliniques très stéréotypés qui sont en majorité des hommes.