En fait, on a peut être tendance à trouver ça "simple" au premier abord, car on a l'habitude de pouvoir détecter "la tonne de travail" aux premiers regards lorsqu'il s'agit de peintures, de sculptures...
Pour ce type d'art, il faut, à mon avis, changer notre vision de chose pour pouvoir appréhender le travail. On a tendance à le trouver simple l'on "pourrait faire la même chose", cependant, "on pourrait faire la même chose" (ou pas.) parce que "l'idée" nous a déjà été prémâchée par l'artiste.
Et c'est justement dans cette "idée" qu'il faut chercher la réflexion, le travail, l'intelligence... Un travail aussi en phase avec son contexte a pu être réalisé grâce au fait que l'artiste a réalisé une fine étude de la société qui l'entoure, des comportements des gens qui l'entourent... Je ne sais pas vraiment comment expliquer, mais dans ces travaux, je trouve que l'artiste endosse aussi le rôle de "sociologue" / "d'ethnologue", ce qui sous entend un long travail d'observation, d'étude, de comparaisons, bref essayer de comprendre "comment le monde tourne" (je simplifie à fond là :redface
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Et dans le cas présent, l'artiste est aussi "écrivain". ça fait déjà beaucoup de rôles pour une seule personne
Et puis, pour les textes "empruntés" au quotidien, je trouve que c'est déjà un sacré travail de savoir faire des "arrêts sur image" pour apercevoir ces bribes de phrases et les extraire de notre quotidien, il faut beaucoup d'attentions pour déceler tout ça dans la vie "de tous les jours". Ensuite tu as tout un travail d'archive, de classement, d'agencement... Le poids de ses installations tient aussi au fait qu'elle a su agencer ses textes de telle manière à ce que la somme de tous ces petits textes rendent quelque chose d'encore plus touchant...
Et ça, c'est un sacré boulot qui est loin d'être simple... Cela fait deux ans que je travaille autour de ça : il m'a fallu deux ans pour réaliser 14 affiches. Et encore, certaines ne sont pas à leurs formes "définitives". Au début je pensais que ce travail me prendrait quelques semaines tout au plus, mais on se rend vite compte que c'est loin d'être aussi simple que de juxtaposer quelques trucs au hasard...
Bon et puis il y a aussi toute la réflexion autour de l'installation qui est là... Les néons, comme les bancs sont loin d'être des formes anodines et sont aussi le fruit d'une réflexion autour de l'espace urbain
... ahah, c'est malin, la bibliothèque de mon école me manque maintenant