Intéressant, cet article ! Tu as bien montré les ambiguïtés de la chose, à mon avis c'est un geste très "politique" de la direction du Château de Versailles que de laisser une telle place à des collectionneurs privés : le domaine a besoin de beaucoup d'argent, et je suis moi aussi un peu interloquée par cette présomption de l'artiste.
Je trouve les manifestations visant à faire se rencontrer art "ancien" et "contemporaine" très difficiles à bien réussir. Même si ce type d'expo est susceptible de réunir un large public, il y aura toujours ce clivage entre les détracteurs (type Amis de Versailles) parlant presque de "sacrilège", et les inconditionnels d'art contemporain qui se gaussent à la moindre critique de "l'autre camp" et cherchent toujours à "dénoncer" quelque chose, la suprématie de l'art ancien, à défendre un art du "détournement" systématique, comme si c'était LA norme actuelle pour juger en matière d'art.
(Moossye, je comprends parfaitement ton agacement vis-à-vis des critiques "primaires" de l'art contemporain, mais je pense qu'inversement, les amateurs inconditionnels d'art contemporain ont tôt fait de dénoncer toute entreprise trop passéiste à leur goût ...)
Ce qui permettrait de nuancer ce genre de confrontation, et de donner du sens à ce type de confrontation, serait effectivement de proposer, à l'instar de Jan Fabre, une exposition pensée de bout en bout pour atteindre ce but de la façon la plus pensée possible. Effectivement, quel dommage qu'il n'y ait pas d'oeuvres in situ !
Je pense donc que cette expo continuera à recueillir le même genre d'appréciations clivées en 2 camps que bien d'autres manifestations de ce type, et je serais tentée de trouver certaines installations assez grotesques, un peu gratuites, car si l'idée d'une rencontre entre les décors de Versailles et le kitsch de Koons est intéressante, elle ne peut à elle seule justifier une exposition aussi coûteuse.