Alors c'est quand même très complémentaire du reste du processus. Je n'ai pas de vision exhaustive des pratiques, mais à partir des infos que j'ai pu rassembler ça a une valeur d'étape de différenciation.
La majorité, c'est un contexte de très grosses boîtes qui reçoivent énormément de candidatures "du même genre" (je trouve pas de terme pour le moment, je veux dire par là : même groupe d'écoles, mêmes types d'expériences, lettres de motiv aussi convaincantes, etc.) et convoquent beaucoup de candidats. C'est le genre de boîtes qui font aussi passer des tests de logique, des tests de comportement (ex : simulation de cas pratique en groupe pour tester le leadership). Elles recrutent un grand nombre de personnes pour des postes similaires. Bien que non affichées clairement, les compétences comportementales (indicateur totalement prohibé et selon moi à bannir) des collaborateurs recherchés correspondent à des critères assez précis en fonction du poste-type, et surtout ils recherchent des personnes qui s'intégreront immédiatement dans la culture de l'entreprise (c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et sur lequel je pense faire un petit article prochainement).
Le "candidat idéal" (profil cible) a donc des compétences, une expérience, et un profil comportemental composé d'items tels que : autonomie, acceptation de l'encadrement, suivi des directives, initiative, respect de la hiérarchie, relationnel facile, acclimatation à un travail isolé, structuration du travail, théorisation, apprentissage par l'expérience, conceptualisation des faits, vision pratique, respect des règles, contournement des règles, sens du détail, esprit de synthèse, etc.
Dans un entretien d'une heure, il est facile d'affirmer des choses sans fondement pour séduire l'interlocuteur, de préparer une justification (peut-être pas facile mais avec de l'entraînement ça devient une pratique). Les recruteurs comptent sur l'épuisement psychologique pour obtenir des réponses automatiques aux tests. D'ailleurs souvent les questions se recoupent à intervalles éloignés et ils peuvent ainsi (essayer de) débusquer les 'tricheurs'. Il y a aussi parfois des questions d'acclimatation, qui jouent également un rôle de test : la question pousse le candidat à avouer une petite 'faiblesse' très courante et bien acceptée socialement pour le mettre en confiance, et elle tire l'alarme pour attirer l'attention du recruteur sur les personnes qui ne rentrent pas dans le jeu. La phase d'analyse des résultats avec le candidat, quand elle existe, est la plus intéressante car elle entraîne une argumentation sur des bases que le recruteur a pris le temps de s'approprier.
Ensuite, plusieurs possibilités. Parfois il y a une gaussienne ramenée pour obtenir un certain pourcentage autour du profil type cible. Cela fait donc un tri. C'est une méthode comme une autre, pas forcément bonne, qui fait passer les recruteur à côté de talents potentiels. Lorsqu'il y a eu analyse commune, les recruteurs partent des comptes rendus pour ré-étudier chaque candidat, ça étaye le dossier. Parfois les résultats sont ajoutés au 'dossier' sans analyse avec le candidat, c'est dans ces cas de figure là que les tests ont le moins d'influence sur la décision.
C'est sur, on répond à des questions théoriques, ça n'a rien à voir avec une mise en situation, et les réactions peuvent être totalement différentes. C'est pour ça que je trouve intéressant de prendre connaissance de ces tests et de se les approprier, car aussi bien développés qu'ils soient ils restent éloignés de la réalité. Enfin, de toutes manières les recruteurs jugent la personnalité pendant l'entretien, qui est aussi différent d'une situation réelle. Stress, interlocuteur antipathique, problèmes personnels, recruteur incompétent, peuvent fausser la donne. Et puis certains ne se gênent pas pour trier sur des détails ou impressions bien plus aléatoires que des réponses à des tests de personnalité. Au final, même si ça parait tangent et pas très convaincant, ce n'est pas plus mal que ce qui se fait ailleurs.
Et je suis d'accord ça manque cruellement de liens. Je vais en chercher quelques uns.
Ah oui, pour la masculinité : c'est révoltant ces termes ça m'a choquée quand j'ai lu ça pour la première fois mais bon je m'y suis acclimatée depuis, même si chaque fois que j'emploie ces termes j'ai envie de protetster. Masculinité ou virilité et féminité sont des termes utilisés pour caractériser des comportements et cultures individuels ou collectifs. Ils se basent sur les attributs tradionnels des archétypes masculin et féminin dans la société occidentale.
Masculin : compétitivité, ambition, affirmation, culture du risque, motivation du gain
Féminité : importance du relationnel, coopération, sens du collectif, besoin de sécurité
On résume parfois ça comme Quantité vs Qualité, ou Factuel vs Ressenti.