L'article et les réactions datent un peu...
C'est pourquoi j'ai envie de vous raconter, rapidement,
mon Interruption Volontaire de Grossesse.
Elle date de Février 2014, ET TOUT S'EST TRÈS BIEN PASSE. J'insiste sur le "très bien" car je trouve que ça manque de témoignages positifs sur le net.
Dans l'article on nous dit qu'on peut avorter uniquement avant les 7 premières semaines de grossesse (et donc 9 d'aménorrhées) je crois.
Aujourd'hui on peut pratiquer une IVG jusqu'à la 12 ème semaine de grossesse.
Par voie médicamenteuse avant les 5 premières (les 4 en réalité); on procède ensuite par intervention chirurgicale.
Dans mon cas, j'ai été contrainte de prendre des médicaments hautement chimiques en Juin 2013, j'ai pris 10 kilos et mon cycle hormonale en a pris un sacré coup lui aussi. Alors en Janvier dernier, décidant de m'offrir un brin de vacance à l'étranger après cet épisode pas très cool, j'ai fait la fête et j'ai fêté la vie... voire même un peu plus.
N'étant plus réglée régulièrement depuis quelques mois, j'étais persuadée que je n'étais pas une pouliche fertile, et puis il m'était arrivé tellement de m***** ces derniers temps, c'était IMPOSSIBLE que je tombe enceinte. Pas moi. Pas maintenant.
Et bah si Martine ! Et bah si.
On se retrouve donc au début du mois de février 2014, je me sens patraque, nauséeuse, un peu plus tous les jours. -
Fumer? Boire de l'alcool? euuurk.
Je vomi pendant 3 jours. On attends. Et puis, je vais quand même voir mon médecin traitant, ça a pas l'air de passer c't'histoire...
Je lui parle de mes rapports sans protections en Janvier, mon absence de règles. Je fait une prise de sang. Résultat, des chiffres, qu'on veut pas trop trop comprendre au début. . . C'est le taux d'HCG
(Hormone Chorionique Gonadotrope appelée plus communément hormone de grossesse), en gros si il est élevé c'est qu'on est enceinte.
L'émotion de la nouvelle digérée, quelques larmes, des
"oh putain, merde." Mon premier réflexe, appeler ma grande sœur de 7 ans mon aînée, psychologue de surcroît (ça aide). Elle prend la nouvelle avec calme et sérénité, me rassure et me promets d'être là, le jour des rendez-vous et de l'opération, d'être présente, quoiqu'il arrive, de ne pas le dire aux parents. Sauvée =)
On se voit deux jours après, et on se dit qu'on a quand même des parents cool, que ma mère a déjà connu l'ivg plus jeune alors on en parle, tous ensemble. Finalement, on en rit.
- Hé, y'a pas mort d'homme hein ! Enfin, pas encore...
On a tout de suite pensé au planning familial.
Premier rendez-vous autour du 15 février je crois, pour la fameuse échographie précisant la date exact du nombre de semaine dont on est enceinte. Après une attente interminable, dans une salle remplie d'affiches
-certes préventives- mais glauques et de nanas un peu chelous, un homme me reçoit dans son bureau de gynéco.
Je lui fait tout suite part de mon souhait d'avoir recours à l'ivg - très important - un peu de blabla, et zou les loulous! on baisse sa culotte et on t'enfonce une sorte de god avec une capote dans le vagin et on te badigeonne le bas du ventre avec une sorte de lubrifiant. Voilà. 2 petites photos de l'amas de cellule en ressort. Qu'il nous montre même pas. En soit, ça m'a pas spécialement gênée, j'ai jamais était stressée avant mes rendez-vous chez la gynéco, comme certaines de mes amies, j'ai toujours était plutôt à l'aise avec mon corps. Il me remet un "dossier guide" fait par le ministère des affaires sociales et de la santé, plutôt bien fait (la loi sur l'ivg, avant l'ivg : les démarches à entreprendre, l'ivg, la contraception après l'ivg). Il fait 50 pages et j'ai tout lu tellement c'était bien. Il met aussi en garde contre les sites et les numéros verts anti IVG... Qui te racontent n'importe quoi !!! (j'ai appelé un numéro gratuit sur l'ivg, trouvé sur un site qui semblait être en accord avec cette intervention, on m'y a raconté qu'après avoir aspirer l'embryon on procédait à un curetage
- pratique consistant à gratter les parois de l'utérus pour tout enlever, dangereux car risque d'abîmer les parois et de devenir stérile- ce qui est totalement faux on ne pratique plus cette méthode depuis 50 ans !!! Bref.
Le deuxième rendez-vous c'est celui où l'on parle avec, dans mon as, des gentils madames, qui font des grands sourires et qui ont des grands yeux pleins de bons sentiments. Elles me pose pas mal de questions pour apprendre à me connaître, savoir la décision vient de mon pleins gré ou qu'au contraire elle m'a été imposée par ma famille ou un proche, quel job je fais, à qui je l'ai dit, ma situation amoureuse, mon âge, mon poids, ma taille, ma contraception... C'est long. Mais je finis par obtenir LA DATE, que j'attends depuis des semaines, celle de l'intervention chirurgicale.
Prévue pour le 25 février.
Le jour J on doit :
1) ne pas manger après minuit (sans doute le truc le plus relou)
2)prendre 2 douches à la betadine (une la veille, et une le matin même de l'opération)
3)ne pas porter de piercing, de maquillage, de vernis à ongles, de bijoux, se laver les dents
4)prendre 2 petits comprimés, un dans chaque joues, qui te donne les douleurs des règles, pour en fait ouvrir le col de l'utérus et ainsi faciliter l'intervention
5)venir à l'hôpital à 7h
J'ai eu une chambre, une blouse à mettre et hop après on reste dans un lit jusqu'à environ 14h
à 8h j'ai été amené vers le bloc
à 8h30 je me suis endormie
Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire et petit plus, ils m'ont posé un DIU (stérilet) que j'avais acheté au préalable (seul truc que j'ai payé dans toute la démarche de l'ivg c'est le DIU et du doliprane, et encore je crois que ça m'a été remboursé!)
à 9h je me réveil en "salle de réveil" ou plutôt dans un BROUHAHA incessant. 9h c'est LA PAUSE des médecins et autres travailleurs de santé, autant dire que ça cause... Je me suis réveillée morte de froid. Je claquais des dents. Mais tout le monde là bas s'en battait la race vénère. J'ai du faire ma Nabilla pour me faire entendre...
-Allô, Allô! ALLLLOOOOO... j'ai froid, j'ai mal !
Tout ça pour obtenir un vieux regard dédaigneux d'une infirmière mal lunée
-Oui, bah, c'est normal.
OK. Merci.
Heureusement une autre infirmière est arrivée, elle ma donné un peu de spasfon en intraveineuse et elle ma mit le truc le plus cool du monde dans mon lit. DES TUYAUX QUI ENVOIE DE L'AIR CHAUD. Gros kiffe.
10h retour à la chambre. Toujours mal au bide. Genre règles douloureuses. Mais ça passe. En plus j'avais pas eu mal comme ça depuis longtemps alors...
10H30 le mangééééééééé est arrivé ! Bon ça reste de la bouffe d'hôpital, mais bordel j'avais faim.
Après gros dodo.
On signe des bons de sorties.
14h ma grande sœur est là, fidèle au poste, on rentre à la maison, c'est fini, je suis contente, je suis heureuse, je me sens légère ET PLEINE DE VIE. Oui, je me sens PLEINE DE VIE maintenant, parce que je peux reprendre le cours de MA vie. La mienne. Celle d'une jeune fille de 20 ans.
Voilà, j'espère que ce témoignage pourra en informer certaines/certains.
Je suis heureuse d'avoir fait ce choix et je me sens en paix avec moi-même.
ps: désolé pour les fautes, il est tard, je suis fatiguée, je voulais écrire "à chaud" tant que tout est encore dans ma tête, mais j'ai clairement la flemme de me relire

Mais le plus important est là !