En tant qu'étudiante en master recherche en histoire , je trouve marrant parce que tu n'aies pas parlé du putsch d'Alger de 1958 qui peut plus ou moins changer la vision que la plupart des Français ont du général De Gaulle.
Merci notre ami Wikipédia qui est bien renseigné sur le coup :
Suite à la chute du gouvernement Félix Gaillard le 15 avril 1958, le pouvoir républicain est mis entre parenthèses pendant vingt-huit jours. Le trouble ainsi installé dans l'ordre civil permet la prise du pouvoir par la force à Alger le 13 mai. Le détonateur est la perspective du choix de Pierre Pflimlin comme président du Conseil alors que Pflimlin est partisan de la négociation avec le FLN, ce que refusent les militaires à Alger.
Le putsch d'Alger ou coup du 13 mai est le coup d'État mené conjointement à Alger (département d'Alger) le mardi 13 mai 1958 par l'avocat et officier parachutiste de réserve Pierre Lagaillarde, les généraux Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Jean Gracieux, l'amiral Auboyneau avec l'appui de la 10e division parachutiste du général Massu et la complicité active des alliés de Jacques Soustelle.
17 heures : Depuis le Plateau des Glières, Lagaillarde vêtu de son uniforme de sous-officier parachutiste de réserve (dit « tenue léopard »), lance ses troupes à l'assaut du gouvernement général (GG), symbole de l'autorité parisienne en Algérie. Alger est alors la deuxième ville de la République en terme démographique.
Après s'être opposés tout d'abord aux CRS qui font usage de gaz lacrymogène, puis aux troupes de la Circulation Routière (unité logistique de l'armée de terre dont l'uniforme particulier rappelle celui de la police militaire américaine coiffée du célèbre casque « M.P. ») et enfin aux parachutistes qui se refusent à ouvrir le feu sur des compatriotes français, les insurgés incendient la bibliothèque du GG contenant des documents administratifs.
Les insurgés, qui se décrivent comme des « Montagnards » (propos tenus par Massu lui-même), prennent le contrôle du GG.
Après le renversement in absentia du gouverneur socialiste Robert Lacoste jugé trop modéré par les partisans de l'Algérie française, Lacoste quitte Alger pour Paris le 8 mai, un comité de salut public est constitué avec à sa tête des civils et des militaires.
Depuis le balcon du gouvernement général, le général Massu s'adressa à la foule algérienne amassée au pied du bâtiment par le biais de la lecture d'un télégramme officiel s'adressant au président de la République. Il demandait la mise en ?uvre d'un « gouvernement de salut public ». Le lendemain, du même balcon, le général Salan, nommé président du comité, précisa la demande d'un nouveau gouvernement par un sonore « Vive de Gaulle ». Léon Delbecque, membre du RPF puis des Républicains sociaux et fidèle du général de Gaulle, devient vice-président du Comité de salut public. Un autre fidèle du général, Lucien Neuwirth, en fait aussi partie.Pour accélérer l'agenda législatif et la nomination du gouvernement de salut public, les putschistes à Alger planifient une opération aéroportée en Corse, c'est-à-dire en métropole, dernier obstacle avant le continent.
Sans effusion de sang, l'opération Résurrection débouche sur la création d'un second comité de salut public. La menace d'une nouvelle opération cette fois-ci sur le sol hexagonal, et l'imminence d'un putsch sur Paris incitent à la passation de pouvoirs « au plus illustre des Français » par le président René Coty. Le général de Gaulle avait en effet organisé avec ses hommes placés dans les comités de salut public son retour au pouvoir, si besoin par la force, en s'appuyant sur l'armée française en Algérie, avec un parachutage sur Paris dont Massu et Salan faisaient partie. Ce parachutage a été annulé in extémis, René Coty s'étant résolu à transmettre les pleins pouvoirs à de Gaulle.
Je simplifie encore :l'armée ( plus particulièrement des partisans de De Gaulle ) s'empare de la deuxième ville de France et y constitue un comité de salut public pour empêcher la formation démocratique d'un gouvernement français. L'armée débarque en Corse et y crée un second comité de salut public. L'armée prévoit un débarquement sur Paris pour imposer le général De Gaulle mais cela est rendu inutile par le fait que le président de la République René Coty cède lui-même le pouvoir à De Gaulle, qui crée ensuite la Ve République.