Aah, le harcélement...
J'en ai longtemps été victime, au collège et au lycée, j'étais un vilain petit canard, on me crachait dessus, on me jetait des feuilles mortes, on me foutait des baffes, on m'insultait souvent sur mon physique, en primaire j'étais la chose d'un groupe de filles qui -pendant qu'on jouait- me claquaient toujours les rôles ingrats (un animal qui mourait comme ça après j'étais virée du jeu), pendant un camp de centre aéré, c'est même un moniteur qui s'est acharné sur moi (en me mettant mal à l'aise devant les autres, en se fichant de moi publiquement, lors d'un maquillage collectif, j'ai eu droit aux moustaches.. ) au collège pareil, une fille m'a prise pour une conne, en faisant courir des rumeurs sur moi, en me mentant, comme j'étais quelqu'un de prude et proche de ma mère, on me moquait là-dessus (en 5eme j'ai même un peu pensé au suicide)... Mais globalement, je gardais toujours le sourire, parce que je ne comprenais pas, parce que j'ai toujours au plus loin que je me souvienne, relativisé.
Puis en 4éme, je me suis retrouvée dans la classe hype, genre avec tous les gens populaires qui donc me critiquaient, j'ai même eu droit à un fermage de gueule public dans une réunion de classe, alors que j'essayais de faire valoir un avis... Et puis un jour, je sais pas, au fur et à mesure, pendant les séances de sport, au vestiaire, les nanas ont commencé à me parler, et à me connaître donc. Et finalement en sont venues à me dire 'Bah en fait on te connaissait pas, on a été bêtes'
Bah oui.
Ca restera toujours marqué dans mon esprit, parce que ça a quand même marqué un tournant dans l'histoire, maintenant j'étais la protégée, les filles me défendaient auprès des garçons qui auparavant m'avaient critiquée et frappée... C'est assez cocasse comme retournement de situation, et tellement bête de devoir en arriver là. Parce que tout simplement, ça répond à cette question du
'Pourquoi ?' par un
'Parce que' tout net et sans arguments. C'est juste parce qu'on dirait qu'il faut quelqu'un pour se défouler.
Je recroise de temps à autres les mecs harceleurs du collège dans ma ville qui essaient de me déstabiliser en m’alpaguant bourrés, mais maintenant, j'ai un peu moins peur, mais maintenant, je sais ce que je vaux. N'empêche que ça fait mal. De me dire que jamais ils ont pu et voulu aller plus loin que l'image qu'ils avaient et ont de moi, de me dire que je suis toujours moquée. Et je trouve ça injuste.
Personne ne mérite d'être harcelé, et je pense qu'il faut trouver en soi (parce que oui, on ne parle jamais de ça aux parents, ou peu) le courage de se dire qu'on vaut mieux que ça. Bien sûr je ne le pensais pas quand j'étais sur le carreau, quand j'étais la dernière a être choisie en sport, quand je me faisais humilier sur des sujets que je ne connaissais pas... Mais la preuve, j'ai eu affaire à des gens pas trop cons qui ont réussi à voir plus loin que le bout de leur nez, et il suffit d'un(e) pour se sentir un peu plus que de la merde. Maintenant, quand je vois les déchets que ces gens sont devenus, et même si j'ai encore un peu envie de pleurer quand je me sens moquée, je me dis qu'entre être populaire et être ce que je suis, et fière de ce que je suis, je me choisis moi.
Et j'ajouterai que je suis bien 'contente' (c'est relatif), de ne pas avoir été harcelée au temps de l'internet (et encore, j'ai eu quelques skyblogs, j'ai eu quelques mauvais contacts MSN), avec cette nouvelle tendance arrive une cruauté pire que toute, et c'est plus que préoccupant... Encore plus de gens à s'acharner sur une pauvre personne innocente, encore moins de sanctions prises, encore moins d'écoute... C'est horrible.
(Désolée pour le pavé également, on dirait que cet article fait sortir beaucoup de choses...
)