Alala ça me fait aussi pensée à mon (trèspetitminuscule) parcours.
J'ai eu mon diplôme en juin 2012, Licence pro, 4 mois de stage de fin d'études à Paris qui se sont hyper mal passés (des gros malades qui m'ont légèrement traumatisé). Je suis restée un mois chez moi (en Moselle, terre natale de la mirabelle et de Patricia Kaas) pour ma soutenance de mémoire de stage, puis je suis retournée sur Paris pour chercher du boulot (parce que bon la mirabelle ça rapporte pas des masses).
J'étais aussi pleine de bonne volonté, je me suis dit que je trouverais rapidement sur Paris, même dans mon domaine ultramégabouché (graphisme, enfin quel domaine n'est pas touché par cette pute de crise ?). Je choisissais mes annonces, j'écrivais de belles lettres de motivation.
J'ai eu un entretien, dans un cabinet de recrutement, où on m'a demandé ce qu'étaient mes valeurs dans la vie, et où on m'a dit que mon book était trop scolaire. Résultat, candidature pas retenue car trop peu d'expérience blablabla.
Par la suite, j'ai cherché un mois. C'est pas très long, mais j'ai cru que j'allais mourir d'ennui. Pour moi c'était du temps perdu. J'étais loin de ma famille et de mes amis, j'étais à Paris à perte, je servais plus à rien en fait.
Du coup, j'ai aussi bifurqué sur les annonces de vendeuses/caissières/troisiemeassistantesecrétaire/maître chien et j'en passe. Au bout de ce mois, j'ai envoyé une candidature spontanée chez Monoprix. Ils m'ont embauché deux semaines plus tard. J'y suis restée 3 mois, à faire les courses à la place de personnes qui dépensent la moitié de ton SMIC dans du champagne, mais j'avais retrouvé un rythme normal, et mon équipe était adorable.
J'ai postulé par hasard à une autre offre, assistante chef de fabrication, je savais pas où c'était, tout ce que je savais c'est qu'il ne demandait pas 3 à 5 ans d'expériences comme partout ailleurs.
J'ai eu un entretien alors que je travaillais toujours chez Monoprix, on m'a embauché 2 semaines après.
Maintenant je travaille au siège d'une assurance, j'ai mes week-ends, je suis mieux payée, l'équipe aussi est sympa, mais c'est encore un CDD, et même si il finit en mai, je psychote rien que de penser à après.
Alors je veux bien que la conjoncture soit mauvaise, que la crise sévisse partout, que c'est dur de se lancer dans la vie active. Mais si seulement les employeurs accordaient un peu plus de chances aux jeunes diplômés, sans leur demander d'avoir 3 ans d’expériences ou de sortir de grandes écoles à 10 000 euros l'année, les choses bougeraient un peu plus.