Ce message m'a beaucoup amusé parce qu'il m'a rappelé la première fois que j'ai pris l'avion à 18ans: cadeau de mes parents, un voyage d'un mois dans une famille espagnole (qui habitait dans ma ville quand j'étais petite, j'étais copine avec leur fils). Premier voyage en avion, seule de surcroît: voyage en train jusqu'à paris montparnasse, de là, la navette jusqu'à roissy... le bordel roissy, avec tous ses terminaux. Mais bon, sur le coup ça le fait, je monte dans l'avion pour Barcelone, en sachant que là-bas j'avais un changement pour La Corogne. Le début des ennuis commence. L'avion part avec une heure de retard pour des problèmes d'électricité (ou comment avoir encore plus les pétoches avant le décollage!). On arrive finalement à Barcelone. Dieu merci, j'ai souvent les oreilles qui traînent parce que j'entends un monsieur dire "la correspondance pour la Corogne est déjà partie". Ah. Sans moi. Je fais quoi alors? Première idée: récupérer ma valise, mon monde, le peu de "chez-moi" qu'il me reste. Je flippe ma race, j'ai le coeur qui bat la chamade, je part faire un tour aux toilettes pour pleurer un bon coup. Mais ça sert à rien de pleurer, ça fait pas avancer le schmilblick. Valise donc. J'arrive au niveau des tapis roulants... j'attends, pas de valise. L'écran qui affichait "vol au départ de paris" change et affiche le nom d'une autre ville. Mais elle est où ma valise alors??? Direction un guichet, avec seulement un an d'espagnol derrière moi et la dame qui parle plus catalan que castillan, c'est dur, mais elle finit par comprendre, me demande si j'en ai vraiment besoin parce que ma valise, elle est dans l'avion pour la Corogne... avion qui part demain matin. Merde. J'ai pas de portable, on est en 2002. Et on m'attend à l'aéroport de la Corogne. La question que je me pose tout de même, c'est "où vais-je dormir?". La réponse je vais l'avoir rapidement: la guichetière grâce à qui j'ai récupéré ma valise me dit qu'il faut que je retourne dans la salle d'embarquement afin de demander un autre billet d'avion et du même coup on me donnera un papier pour pouvoir dormir à l'hôtel, payé par la compagnie. Retour à la salle d'embarquement: j'ai plus le bon billet d'avion pour passer sous les portiques de sécurité. Rien de mieux que des larmes pour attendrir le type qui se trouve là et qui me laisse passer. Là j'arrive enfin au bon guichet: nouveau billet d'avion pour le lendemain, papier pour l'hôtel, la dame m'écrit dessus qu'il faut que je retourne au rez-de-chaussée aux guichets 36 et 37. J'y vais, soulagée. Ah, non, 36 et 37 il y a des travaux, personne. Vraiment la poisse. Entre temps grâce à feu les cabines téléphoniques, j'ai pu contacter ma famille d'accueil, qui fort heureusement avaient laissé leur numéro de portable sur le répondeur du fixe. Au moins ça. Pour finir, sur le point de m'allonger sur un banc, décidée à dormir dans l'aéroport, je vois face à moi les guichets 26 et 27... avec une dame qui à la main, tient un papier de la même couleur que le mien. Sauvée! Enfin! Arrivée à l'hôtel, morte de stress, je file dans ma chambre, ne mange pas et espère de toutes mes forces de me réveiller à l'heure le lendemain: pas de portable, pas de réveil, seulement une montre tout ce qui se fait de plus basique. Heureusement que le cerveau humain fait du bon boulot des fois, je me suis réveillée vers 8h, soit deux heures avant que le taxi passe me prendre. A 13h j'étais enfin à destination, fatiguée mais vivante: cette expérience m'a fait comprendre qu'il y a toujours une solution à tout (en tout cas pour ce genre de désagrément matériel) et qu'on a souvent les ressources personnelles nécessaires pour s'en sortir, même si insoupçonnées!
Depuis j'ai eu le temps de bien voyager, d'apprivoiser aéroports et trains de nuits (eux ils ont leur lot d'anecdotes!) et surtout j'ai grandi, je suis devenue plus sûre de moi. Une histoire comme ça m'arriverait aujourd'hui, au lieu de mettre à pleurer, je râlerais plutôt!
Merci donc, Pfeil, de m'avoir fait remonter tout ça en mémoire!