fab;4214124 a dit :
chasc;4214106 a dit :
A côté de cet article, dont j'apprécie l'analyse, on voit dans un encart une charmante jeune fille blonde au look bcbg coolisé par un short court qui dévoile ses cuisses très minces et qui semble absolument ravie à l'idée de profiter de tous les bons plans soldes Madmoizelle.
J'ai l'impression que cet article se retrouve en porte-à-faux avec une partie du contenu du magazine, ce qui est assez drôle.
Mais ça a toujours été la ligne édito de madmoiZelle : en quoi être conscient de certaines choses (et vous proposer des décryptages qui vont dans ce sens) vous empêche de consommer ? En quoi est-il impossible d'avoir conscience de l'avilissement des soldes tout en ayant dans l'idée de pouvoir profiter de quelques bons plans ? Le vrai écueil, c'est de consommer juste pour consommer sans vraiment se rendre compte du panneau dans lequel on tombe, non ?
C'est comme les nanas qui nous disent qu'on ne peut pas parler de mode, de beauté ET de féminisme, parce que la mode est un avilissement pour la femme. Tu peux le voir comme ça, ou tu peux en avoir conscience et en faire une force. Bref, j'ai jamais bien pigé cette posture intellectuelle pour ma part.
Je trouve que c'est ce qui fait l'intérêt (et peut-être la limite) du magazine, en effet: que l'on trouve des positions opposées (contradictoires?) en son sein. On ne trouverait pas ce genre d'articles dans
Elle, par exemple, et c'est pour cette raison que je ne lis plus ce magazine mais que je lis Madmoizelle.
Pour ma part, je trouve qu'il y a des positions et des opinions plus légitimes que d'autres.
Je ne pense pas que l'on puisse poser comme des choses équivalentes notre pseudo-liberté de consommatrice avertie qui pourra profiter des soldes d'un côté et notre conscience de citoyenne (par exemple) de l'autre.
D'une parce qu'elles ne se valent pas, de deux parce qu'il y a un discours qui est très majoritaire, porté par l'industrie publicitaire et médiatique d'un côté, et un autre discours plus marginal -il me semble.
Je cite quelqu'un qui parle mieux que moi:
"Il s'agit de présenter un achat dispendieux non comme une folie mais comme un investissement. Or, dans un système où des moyens colossaux sont mis au service de la persuasion clandestine et où une sollicitation chasse l'autre, l'hypothèse selon laquelle le consommateur pourrait effectuer un choix indépendant et durable paraît hautement improbable" - Mona Chollet
, Beauté Fatale (dont il était question chez madmoizelle)
Pour le dernier paragraphe, je trouve que la pertinence de la comparaison est limitée. Il me semble que les discours dominants de la mode et la beauté sont aliénants mais je crois aussi qu'il est possible de les gauchir, de les détourner et d'en faire quelque chose d'empowering (
Mona Chollet bis).
Ma position est critique mais cela n'implique pas pour autant que je rejette le concept Madmoizelle en bloc. Sinon, vous vous en doutez, je ne serais pas là.