Bin moi je me suis grave fait chier devant ce film.
Je n'y ai vu qu'un amas de clichés d'époques diverses, présentés selon des codes archis rebattus.
Pour exemple le plus exaspérant selon moi: la nana courant et dansant dans la rue, filmée en travelling sur fond de musique endiablée, signifiant évidemment (et lourdement):
1/l'énergie juvénile du personnage (et du film bien sûr);
2/son indépendance vis à vis des pressions sociales ;
3/son espoir invaincu d'un avenir meilleur;
Pfuiou, lourd! Oui ok petit film d'auteur branché, on a compris, t'es rock'n roll...
Le hic, c'est que ta "fraîcheur" auto-proclamée, elle sent un peu le rance, avec toutes tes références nostalgiques à une Nouvelle Vague et un cinéma qui, eux, en leur temps, ont su renouveler un genre, ce qui n'est pas ton cas.
Là encore je m'explique: Frances Ha pour moi n'est qu'une version en long métrage esthétisant de séries dans le genre de Girls (série que j'apprécie au demeurant) avec ses maintenant traditionnels personnages cool-car-assumant-leurs-névroses, ses scènes subtilement-drôles-car-teintées-de-cruauté et ses moments poétiquement-émouvants-car-tout-à-fait-inopinés.
Grâce à ces séries révolutionnaires on peut désormais se casser la gueule ridiculement en public et en tirer grande fierté car toute héroïne qui se respecte doit à un moment ou un autre en passer par là.
Il est aussi très important d'essuyer de nombreux échecs, de se taper la tête plusieurs fois contre le même mur avant de tirer les leçons de ses expériences et de faire caca la porte ouverte, sinon on n'est pas hype.
Le grand questionnement sur l'âge auquel on devient adulte, mais on ne le veut pas, mais on n'a pas le choix, mais il serait temps, ohlala l'angoisse, est aussi un incontournable du genre.
Et bien sûr l'A-mi-tié, cette valeur inestimable qui rendrait tous les autres sentiments totalement insipides, qui se traduit par ces mots dont on sait bien, c'est bien connu, qu'ils se suffisent à eux-mêmes: I LoOoveee UuuUUuu. (ah non pardon je suis injuste, l'amitié se traduit aussi en actes: il existe une preuve irréfutable de l'amitié: on fait caca ensemble. Ou alors, au choix, on se crie mutuellement dans la gueule que l'autre n'est qu'une grosse connasse).
Bref, sous ses dehors prétendument toniques et ironiques, Frances Ha ne propose rien et tient un discours misérabiliste et régressif qui m'a bien agacée.