spiracle;4527326 a dit :
mircea-austen;4527207 a dit :
Le truc c'est qu'il faudrait qu'on précise de façon plus générale le rôle de l'école.
Bon déjà cette pétition pue des pieds c'est juste ridicule et représentatif de tout ce qui me donne envie d'écorcher des bébés lapins en ce monde.
MAIS je trouve ça naze qu'on doive se servir de l'école comme dernière source possible de tolérance.
Je veux dire, oui bien sûr des cours d'éducation civique pour rappeler les bases de la vie en communauté telle que la condamnation de l'homophobie c'est pleinement le rôle de l'école.
Mais qu'on laisse reposer sur des profs, qui ne sont pas formé, qui ne sont pas expérimenté, qui ne sont peut être pas de la "génération" la plus adéquate le soin d'une si lourde tâche je trouve ça casse gueule. Je veux dire expliquer une fille issue d'une famille tradi religieuse que l'homosexualité n'est pas péché ça ne se fait pas en un film et surtout je ne sais pas si ça peut se faire à l'école sans risque, imaginez le gay qui écoute ça sans oser rien répondre face à tout ces camarades qui expriment leur dégout, vla l'expérience…
En tout cas ça ne peut pas de faire autour d'un film comme ça avec un mini débat de 20 min à la fin, c'est beaucoup trop complexe et vaste comme sujet.
A la limite faire venir de vrais intervenants spécialisés ensuite dans ces questions là, sauf qu'alors on se retrouverais dans la nécessité de faire ça pour chaque cas social, un intervenant pour le racisme, les femme vis à vis du sexisme, la pauvreté…
Ca pourrait être génial mais ça demande à être réfléchis de A à Z avec un temps pour ça dans l'emplois du temps précis et des gens spécialement formés.
C'est quand même dommage s'il faut de "vrais intervenants spécialisés" pour parler de racisme, sexisme ou pauvreté... Je pense, au contraire, qu'un enseignant (formé à la pédagogie, à savoir l'art de transmettre un savoir) est très à même de parler d'un sujet, qui, somme toute, relève plus d'une ouverture d'esprit et d'un questionnement sur le monde qui nous entoure que d'un sujet technico-technique.
L'enseignant est la personne qui connaît le mieux ses élèves, ce qui est souvent un plus pour animer des débats, il sait comment faire passer des messages, il sait se documenter si des données lui font défaut, etc. Evidemment, une formation peut être trèès utile (sinon, à quoi diable serviraient les formations ?) (une formation, ça apporte des outils à l'enseignant, à savoir ce qui lui manque (peut-être) pour parler d'un sujet X, pour enseigner d'une façon Y), mais s'il faut remplacer les profs par des intervenants spécialisés pour parler de choses de tous les jours, c'est qu'il y a un petit stût (je dis bien "remplacer", parce que j'ai l'impression qu'on pense que le prof est incapable de parler de ça...) (autre exemple : quand le prof enseigne les guerres mondiales, il y a souvent une rencontre avec quelqu'un qui a vécu la guerre, c'est pas pour autant qu'on se dit que le prof ne sait pas en parler). Il peut d'ailleurs continuer à distiller des informations sur le sujet toute l'année, alors que l'intervenant est beaucoup plus "one shot" (parce que c'est vrai que 20 minutes pour faire évoluer des idées, c'est un peu court).
Et c'est vrai que si un enseignant plutôt fermé d'esprit qui doit parler de ça, ça risque de poser souci.. Mais (j'y connais rien, donc dites-moi si je dis n'importe quoi), il me semble que l'enseignant a une "charte" ou un truc du genre, qui l'empêche de dire, par exemple, que le racisme c'est bieeeen, et que rejeter des gens c'est bieeeen, même s'il le pense très fort.
Et quand on parle de l'impact des réactions sur un élève sensible... Je pense pas que les réactions se limitent à la salle de cinéma, mais s'étendent plutôt dans toute l'école, l'endroit le plus cruel pour n'importe quel enfant qui sorte un tant soi peu de la "norme". Alors quoi ? Qu'est-ce qui est mieux : subir des critiques dans un coin sombre de la cour de récré ? Ou assister à un débat dans lequel le prof essaie d'ouvrir l'esprit, et comprendre qu'on peut aller lui en parler, être rassuré parce qu'on entend autre chose que les critiques des copains de classe ? Les deux sont traumatisants, mais dans un cas, y'a une petite lueur d'espoir, dans l'autre, pas vraiment...
Je vois bien tout ce que tu me dis et dans le fait t'as pas tort vu que n'importe quel humain est capable de parler des choses de la vie quotidienne, au fond, sauf que :
-En parler selon sa perception issue de sa vie quotidienne et de son idéal de tolérance est une chose, savoir transformer cette expérience en savoir universalisable (car nos écoles doivent dispenser les mêmes connaissances partout principe d'égalité oblige) c'est autre chose.
-Un prof est prof parce que prof de math, d'histoire, de science… et donc formé à la pédagogie dans son domaine et non pas dans celui beaucoup plus vaste de la vie éthico-sociale.
-Et ça demande, pour bien en parler, beaucoup plus, à mon sens, de connaissance que l'intuition humaniste lambda des "prof de gauche" : la théorie du genre (théorie car pour l'instant à l'étude dans les sciences sociales, c'est pas décribiliser quelque chose que de l'appeler théorie, cf la théorie de l'évolution), ça se documente et ça prend plus de 2 heures de googelage pour comprendre les différentes "voies" de la recherche, les différentes conclusions, comment elles se combinent entre elles, comment elles influencent le quotidien et comment l'expliquer à des enfants.
Faut pas faire l'autruche : on a de la chance d'être des jeunes filles :
-Informée et curieuse
-A priori, donnée statistique à l'appui concernant les publics consommateur de média d'info et surtout d'étude en science sociale, ceux qui vont vers elle pour se documenter, et j'espère ne vexer personne : de la classe moyenne
-Plutôt a-religieuse (en gros on s'y réfère pas au quotidien)
-Ayant fait des études et en majorité des études supérieures
En gros on est ultra dans le public cible pour ce genre d'enseignement, il nous parait naturel parce que sociologiquement tout en nous cris "je veux m'y connaître en science sociale et maîtriser mon chaaaaaamp et les règles du jeu sociaaaaal".
Mais faut pas oublier que :
-Certains enfants en on juste RIEN à foutre.
-Certains ont réellement de forte conviction religieuse dont il convient de tenir compte si on veut pas les brusquer à vie sur ces "tarés gauchisant de l'éducationqui osent penser à l'homosexualité c'est bien la preuve que blablabla" (rajouter le discours des parents inceptionné après les cours).
-Certains n'ont tout simplement pas les moyens intellectuel ou bien la maturité intellectuelle pour comprendre (cf les gosses qui ne pensent tout simplement pas aux relations de couple avant l'adolescence par exemple, où ceux chez qui la théorie du genre demanderais des heures et des heures d'explications pour sortir de façon déformée ou pire ensuite suite à un concept trop complexe à maitriser pour lui).
-etc etc…
Donc je pense qu'il faut que nous, jeunes femmes ultra sensibilisée et documentée, au lieu de pousser des cris d'horreur face à des gens "en retard" on prennent le temps de se mettre à leur place pour mieux comprendre les concepts dont ils partent, les mots qui marchent sur eux, les arguments qui sont susceptibles d'avoir un impact, et jusqu'où il est possible de trouver un compromis pour fonder une vie sociale commune saine.
A titre d'exemple je connais des mecs qui sont non pas dérangé par l'homosexualité, mais que ça met mal à l'aise. Ils ne font chier personne, ont des amis gays, juste un frisson chelou quand ils en voient s'embrasser.
Et bah personne les a jugé, personne les a traité d'homophobe alors qu'eux même comprenait pas d'où venait ce """""dégout"""" mais grâce à l'ouverture d'esprit de nos amis gays et de ces types là de la bande petit à petit le malaise à disparu et tout va bien maintenant y compris lors de moment plus intime entre deux hommes.
Donc c'est important de se dire : bon, ok, ils réagissent comme ça, quel genre de dialogue on va pouvoir établir ?
Et je pense qu'un prof n'a pas le temps de faire cette démarche qui demande une vraie connaissance à fond du sujet et de la pédagogie correspondantes et que des animateurs formés pourraient faire un meilleur travail un peu comme la grand mère coquine qu'on a toute eu en terminale pour nous parler du préservatif.