A quelques détails près (j’ai commencé le rugby juste avant mes 60 ans…), je me retrouve bien dans cette histoire.
Je viens de démissionner d’un club suisse de vétérans, parce qu’après quelques épisodes grinçants et sexistes, quand j’ai demandé à être entendue, même son comité était clivé sur la question d’accueillir une femme… En relisant les statuts du club, je tendrais à penser que certains articles sont à réviser. Si le principe de m'accueillir comme personne physique intéressée à la réalisation des objectifs qui parle entre autres de promouvoir les valeurs du rugby (respect, courage, esprit d'équipe et amitié) devient caduc et nécessite d’être défendu, et même, peut être voté en comité… mais que ma cotisation est acceptée, alors je me pose encore plus de questions. J’ai donc demandé le remboursement de ma coti, en toute justice. On verra la réponse…
J’ai quitté le premier club où j’avais commencé, en partie à cause d’un type qui avait l’air tout gentil et bienveillant ; et qui après quelques bières m’a mis un doigt dans la bouche, et que j’ai mordu au sang … et d’un autre venu me dire tout de go après 5’ de discussion et quelques verres, qu’il me baiserait bien, et a insisté… ) alors je vais rester là où je suis depuis un an à présent, un club régional à l’esprit de famille, et qui a à sa tête une présidente qui vit aussi le sexisme. Le club a vite recadré un nouveau joueur qui avait réussi, à ses débuts parmi nous, à se faire 3 ennemies, dont moi, en l’espace d’une heure, lors d’un événement destiné à mettre le club en valeur. ( ! )
Entre l’Ecole du Rugby et les entraînements habituels, ma participation aux événements de cohésion et mon engagement auprès du Pôle Elite Féminine, j’ai de quoi faire – faut se faire plaisir, avant tout.
Mais recommencer ce combat contre le sexisme, dans un bastion de porteurs de service 3 pièces… non merci. Il y a 25 ans, j’ai râlé tel un pou au travail quand nous, collègues et consœurs sages-femmes, avons été consultées sur la question d’admettre un homme dans les rangs de l’école et dans les services – déjà, le principe de douter de la présence d'un être XY au milieu de XX, au secours ! mais certaines réponses, à moi la peur !!! alors ce genre d’exclusion due à un chromosome, dans un sens ou dans l’autre, ça me hérisse.
Le rugby prône la lutte contre le racisme... et le sexisme en est une forme.
Une petite lecture que je recommande pour cerner la problématique :
« Les Mecs lourds », ou « Le paternalisme lubrique »
NATACHA HENRY
Robert Laffont, Paris, 2003, 153 pages