Article très intéressant mais certaines choses sont un peu maladroites, je trouve et il faut les remettre dans leur contexte et leur période historique car ça biaise un peu la réflexion.
Les femmes romaines étaient en effet soumises à l'homme, de manière générale au pater familias, le père de famille.
Pour comprendre ce qu'était la famille dans la Rome antique, il faut comprendre ce que représentait le citoyen romain.
Certaines sources (Tite-Live, Salluste etc) disent qu'un bon citoyen romain était un bon père de famille et inversement. Il y avait donc une forte pression sociale et politique aussi sur les hommes.
Il faut dire aussi qu'il y avait deux types de mariage et il est important de revenir là-dessus car ils confèrent certains devoirs et/ou privilèges aux femmes.
Sous la République et au début de l'Empire, il y avait ce que l'on appelle le mariage "cum manu" = "avec la main", la jeune fille passait sous l'autorité de son époux (qui avait entre 10 et 20 ans de plus qu'elle), son patrimoine (sa dot) et sa vie appartenaient à son époux. Dans ce genre de cas, le divorce était assez compliqué, car mal vu par l'aristocratie et l'infidélité punie. Le pater familias avait en effet le droit de vie et de mort sur tous les membres de sa domus : famille et esclaves vivant au sein de la maison. Mais, il ne pouvait pas l'utiliser à sa guise concernant sa femme car il devait consulter, le père et/ou les frères ou les oncles de sa femme avant de la répudier ou de la tuer. La femme s'occupait des enfants, des esclaves, de la maison, elle ne sortait que très peu de la maison pour ne pas tenter les hommes (oh mon dieu quelle infâmie ! une femme dehors). Si elle parlait à l'extérieur avec un autre homme, une épouse pouvait être soupçonnée d'infidélité, et cela faisait du tort au mari "aaah tu ne sais pas tenir ta femme !", elle pouvait être répudiée ou isolée. Dans les grandes familles romaines, le recours au divorce en cas de mariage "cum manu" était nul (bonjour l'ambiance) donc les deux époux devaient rester ensemble, question étique (mais monsieur pouvait folâtrer avec des esclaves). Il y a aussi eu quelques cas de femmes ayant usé de gigolos (esclaves, bien souvent des gladiateurs).
Sous l'Empire, les choses changent avec l'introduction du mariage "sine manu" = "sans la main", la jeune fille ne passait pas sous l'autorité de son époux, il pouvait gérer son patrimoine mais n'en devenait pas le propriétaire et il devait consulter les hommes de la famille de son épouse avant de prendre une décision la concernant ou concernant son patrimoine. Enfin, grâce à cette union beaucoup plus simple et moins contraignante, les deux époux pouvaient divorcer. Le divorce pouvait se faire de manière unilatérale, si l'un des époux voulait divorcer, alors le divorce avait lieu. Néanmoins, la femme était toujours soumise aux valeurs romaines, elle devait ne connaître qu'un homme au cours de sa vie, être chaste etc. Bien souvent, les femmes veuves ne se remariaient pas sauf si elles avaient un patrimoine important ou une certaine position dans l'aristocratie.
Si la jeune fille n'était pas vierge au mariage, le plus souvent, l'union n'avait pas lieu et elle pouvait être reniée de sa famille ou répudiée par son époux s'il découvrait le pot-aux-roses car c'était un déshonneur (je pense qu'il faut bien expliquer cela, car " l’histoire d’amour ne se terminait pas très, très bien." c'est un peu vague et ça laisse penser au pire). Les femmes étaient très importantes, comme tu l'as souligné au cours de ton article car elles assuraient la lignée, mais c'était surtout un moyen de promotion sociale. La véritable clé de voûte, c'était (et je suis un peu triste de le dire) l'homme. La femme devait être un modèle de vertus, avec son mari ils devaient former un socle solide surtout si ce dernier avait de grandes aspirations politiques.
Enfin, juste une petite critique... Christian Jacq (même si j'admire son travail), n'est pas un historien même s'il fait des romans historiques. Certes, il est égyptologue mais le mieux, lorsque l'on veut faire un article un peu plus spécialisé, c'est d'utiliser des travaux d'historiens.
Si tu veux poursuivre sur le sujet, je te conseille ces ouvrages (liste non-exhaustive, c'est ceux que j'ai chez moi) :
- Histoire des femmes en Occident, tome 1: l'Antiquité de Georges Duby et Michelle Perrot
- La vie privée dans l'empire romain de Paul Veyne
- Société et économie de la République romaine de Louis Harmand
- Mon histoire des femmes de Michelle Perrot
- Rome's cultural revolution d'Andrew Wallace-Andrell