écrits de Lapsus :)

30 Août 2009
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Toulouse
Voilà, premier topic du forum écriture (et du forum entier en fait ^^), le thème est vraiment bien je trouve, j'ai pas pu résister à l'envie de m'y mettre :

  • Thème : Sur le banc.

    Assise sur un banc de béton glacial, le regard absent fixé sur un point imaginaire dans l?horizon bariolé de couleurs mornes, assise face à l?inconnu, j?étais simplement là. Quiconque serait passé devant moi aurait pu lire dans mes yeux le poids de mes soucis et sentir la lassitude de mes soupirs, pourtant personne ne passa. Ici, c'était la perdition, c'était le malheur du monde, la tristesse et la mort tout à la fois, et tout cela résonnait entre les feuilles de ces arbres et s'imprimait dans la froideur de l'air. C?était un non-lieu, un endroit invisible, un repère, un antre, un soulagement : le banc des oubliés. Délaissés par un monde d?apparence et d?hypocrisie, un faux-monde dans une fausse réalité, de pâles fantômes trouvaient leurs derniers instants de bonheur dans la contemplation de l'horizon. Une beauté coloré, merveilleuse, m?appelant comme l?écho de l?espoir, peignant le paysage sublime du possible, retirant de l?abyme les peut être, les pourquoi, pour que ressurgissent nos certitudes. J?étais seule depuis des heures, perdue dans mon refuges de pensées et la vie avait comme suspendu son court pour me permettre de réfléchir. J?avais besoin de temps, mais les aiguilles trop pressées semblaient vouloir m?abandonner, je courais derrière elles en subissant les aléas d?une vie qui ne voulait pas m?attendre.

    Minutes après minutes après minutes après minutes? Puis la minute décisive, celle sur laquelle on sait que tout va se jouer, après avoir oscillé précairement entre le oui et le non, le bien et le mal, on trouve la solution dans cette dernière minute. J?avais la mienne, et me levais, satisfaite, un sourire baigné de larmes se dessinant sur mes lèvres. Presque heureuse. J?avais quitté le banc, alors, je redevins comme une personne normale, anonyme, une passante dont on n?imagine pas qu?elle puisse avoir une vie ou autre chose à faire qu'inlassablement passer et repasser dans cette même allée, et je repris dans mon dernier souffle ma course effrénée contre l?existence. Je m?étais assise pour trouver des réponses : comment finirait l?histoire ? J?avais enfin trouvé, cela m?était apparu comme une évidence : je ne resterais pas pour le savoir.

    Je marchais d?un pas lent tout en sentant malgré moi la persévérance du soleil face à la nuit qui imposait son règne. Le cycle avait repris, j?entrais dans cette ronde mal à l?aise, comme une intruse, inutile, une inconnue qui n?appartiendrait pas à ce monde. Je n?ai pas craqué, j?aurais pu faiblir, me retourner et me rasseoir, de nouveaux me sentir bien, à ma place, mais je ne l?ai pas fait. C?est ce que tous le monde voulait : que je me rassois, rejoignant les ombres de ceux qui ont perdu, ceux qui ont été semés lorsque l?accélération à été trop brusque. Pourtant, ce sont eux les gagnants malgré tout, ils ont trouvé la clé, les réponses, ils savent tout et ce savoir les rongent peu à peu. Le c?ur balafré de déception, l?espoir n?est pour eux qu?un vague mensonge, une idée floue et lointaine. Ce lieu, cette différence, est ce la punition de ceux qui ralentisse volontairement ? Ce n?est un endroit pour personne, et pourtant c?est là leur seule place.

    Dans un dernier mouvement, je tournais la tête pour le regarder une dernière fois vers le banc de l?oublie dont la peinture était écaillée par la force du temps. Qui pouvait imaginer le pouvoir de ce lieu, l?impact de la vision que nous offrait cette simple place assise dans cette grande allée d?arbres autrefois feuillus. J?imprimais cette image dans ma mémoire pour la repeindre avec mes yeux d?un flot de remerciement silencieux, j?avais retrouvé le courage et je m?en sortirais. L'horloge ne m'effrayait plus.

    Puis soudain, alors que la fin m?était dessinée comme évidente dans mon esprit, alors que mes pas s'étaient allongés comme pour fuir le plus vite et le plus loin possible, je croisais une autre âme vagabondant pied nus sur l?herbe mouillée. L'insouciance de l?enfance se reflétait dans de parfaites boucles brunes alors que son visage terne annonçait son désespoir. Je regardais ces yeux, pensant inexorablement y croiser le chemin d?un sourire enjoué, mais j?y lit, surprise, une immense déception, un désespoir transandant.... Une petite fille qui dans sa course naïve a trébuché. Soudain le dégout me refroidit le c?ur. Ce n?était pas sa place, la cruauté de l?homme avait poussé ainsi à ses premières années de bonheur, une enfant à se perdre dans les propres profondeurs de son âme ? C?est d?un geste franc que je saisis sa main et affrontant son regard vide et dénué d?expression, je la conduis lentement tout au bout du chemin, tout au bout de la vie, loin, là d?où on ne revient pas. C?est à la dernière minute, d?une vie cette fois, que j?ai enfin compris que l?enfant c?était moi. J?avais si longtemps hésité, si longtemps visité ce banc sans pouvoir me décider, enfin, j?étais prête, enfin, j?avais trouvé ma place. Sur cet immense pont que j?entrevoyais de mon banc lorsque mes yeux se perdaient dans l'horizon, je sautais a pieds joints dans mon océan de bonheur.

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30 Août 2009
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Toulouse
  • Thème : Echapper belle.

    " Pourquoi tu veux partir ?
    -Parce que.
    -…
    -Toi, pourquoi tu veux rester ?
    "
    Ses deux yeux ronds de stupeurs me fixèrent comme s'il s'attendait à ce que je lui tape le dos en m'exclamant d'un rire rauque que tout cela n'est qu'une blague, une mise en scène stupide et grossière. Mais non. C'était bien trop sérieux. Son regard niais suspendu au moindre mouvement de mes cils m'agaça très vite, je décidais donc qu'il était temps. J'attrapais mon sac, réfléchissant silencieusement aux derniers détails que j'aurais pu omettre d'inclure dans mon plan tout en m'employant à ignorer les ondes réprobatrices qu'on s'évertuait a m'envoyer : Tout était prêt. Dans l'idéal, je n'aurais même pas du avoir à hésiter plus longtemps. Je serais sortie furtivement, sans aucun regard en arrière, entièrement concentrée sur les problèmes qui n'allaient pas tarder à me tomber dessus si je tardais trop. Mais voilà que quelque chose vint compromettre mon projet pourtant si durement travaillé : L'être humain et ses sentiments. A mon plus grand désespoir, il fallut que je découvris ce soir là que même moi j'étais dotée d'un cœur et que des bribes d'émotions étaient capables de le traverser. Ma lassitude m'arracha un soupir, et je me retournais pour plonger mes yeux dans les siens.


    "Tu savais que je partirais un jour. Je ne t'ai rien caché.
    -J'espérais que je serais en mesure de te faire changer d'avis, de te prouver...
    -On va laisser tomber les adieux aux accents de mélodrame si tu veux bien. "

    Il ravala sa salive bruyamment, j'étais presque en mesure de voir la boule qui semblait se former tout au fond de sa gorge, de sentir l'effort employé pour retenir ses larmes... Presque en mesure d'entendre la plainte silencieuse de son cœur... Un monstre. J'étais un monstre mais ce n'était vraiment pas le moment d'avoir des montés de culpabilité. Et pourtant, les regrets eurent raison de moi au moment même ou j'attrapais la poignée de la porte. Transportée par une envie soudaine et puérile à souhait je me retrouvais bientôt dans ses bras, ma bouche collée contre la sienne, l'embrassant avec l'ardeur du dernier baisé. Deux secondes me suffirent pour comprendre la grossière erreur que je venais de faire : si près de lui je pouvais quasiment entendre son esprit m'appeler a rester. Il cherchait la manière la plus payante de formuler sa demande, me connaissant il opta pour la simplicité, laissant tomber la supplication pitoyable que je n'aurais eu aucun remord à refuser.

    "Reste."​

    Une personne normalement constituée aurait laissé une larme ruisseler le long de sa joue, aurait enlacé l'homme de sa vie et répondu d'une voix tremblante que «*notre amour est impossible*». Les topoi amoureux de ce genre n'étaient pas vraiment ma tasse de thé, j'exprimais alors mon amour d'une manière plus subjective : mes mains se crispèrent et je sentis mes ongles entamer la chair de ses bras, je le poussais alors brutalement et emprunta la porte sans mot dire. Mais malgré tout, une larme avait cédée. Je l'essuyais négligemment du coin de ma manche, et continua ma course sans me retourner. La fuite fut plus aisée que je ne l'eus prévu alors que j'oubliais pratiquement toutes les notions de sécurité que je m'étais imposée. Une fois encore je n'en faisais qu'a ma tête, sachant très bien que la colère guidait mes pas mieux que personne. En une heure j'étais dehors. Pas vraiment libre, mais sauve. J'avais échappé au pire, et le pire ne se cache parfois pas là ou vous l'imaginez... Le pire, c'était le cœur, l'amour et toutes ces niaiseries que je m'étais promise d'oublier. J'étais une rescapée de la douleur, j'avais réussi à m'empêcher de souffrir en m'empêchant d'aimer. J'avais échappé belle a toutes ces conneries qui ne serve qu'à passer le temps ; j'avais d'autres choses plus intéressantes à faire avant de me retrouver coincée entre deux vers six pieds sous terres. Ce que j'ignorais en revanche, c'est que cette fuite allait marquer toute ma vie. Qu'on le veuille ou non, on n'échappe pas aux sentiments de son coeur.
 
30 Août 2009
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Toulouse
  • Thème : En 100 mots.

J'avance...

Les gens se retournent, m'assassinent, me dévisagent.

Pourtant je suis un être vide.

Je me remplis de vos regards, j'apprends de vos cris, et me créé de vos désirs ...
Je suis un mélange instable, une substance faite de vous.

On me dit différent, mais je ne suis que copie, je suis le reflet de ce que vous refusez de voir.
Vous vous ravissez en méchancetés pour vous donner bonne conscience : en me punissant, vous extériorisez toute la crasse qui plombe vos c?urs, même vos sourires sont des leurres.

Non, ne changez pas : vous me faites pitié.​


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30 Août 2009
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Toulouse
La Cachette




Elle s'appelle............ Non, elle ne s’appelle plus. Elle s’appelait .......... ... Comment ?

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Le temps à avalé son nom comme son existence, de la même façon que l'insignifiance de son prénom révélait la morne banalité de sa vie.


Elle était de ces enfants sages, polis et sans doute timides, qui préfèrent la fraicheur d'une chambre vide et silencieuse aux tourments du soleil et des cries déchirants de jeux un peu trop naïfs.


Mais il y eut ce jour. Le jour ou elle se perdit. Elle abandonna son âme dans une simple larme, la seule qui n'ai jamais effleuré avec tant de lenteur ces tendres joues.

---​


Elle était montée dans la voiture en silence, un regard vers le visage contraint de sa mère lui apprit qu'elle ne reviendrait pas. Elle observa le défilement de ce paysage familier avec nostalgie sans pourtant être réellement triste. Pourquoi s'attendait-elle tellement à ça ? Comme si ce moment qui venait perturber sa vie pourtant tranquille était inéluctable et qu'elle connaissait l'issue de ce voyage depuis toujours. Elle ne posa aucune question.


Les arbres défilaient vites, certainement trop, et le silence régnait toujours dans l’habitacle confiné de la voiture. Mais c'était sans doute mieux ainsi.


Pour elle, les mots étaient trop durs, et elle n'avait jamais su les digérer. Le silence lui procurait une profonde sensation de bien-être, elle était en sécurité, loin du danger d'un monde trop agité pour elle. Les mots étaient des armes qu'elle ne savait manier et contre lesquels elle n'avait jamais su se défendre. Et lorsqu'on ne peut faire face, on s’enfuit.


Elle cacha sa faiblesse dans le néant où l'absence de tonalité était maitre. Là où même penser se révélait bruyant, où il fallait se déplacer furtivement, où l'air ne soufflait jamais trop fort dans les arbres et où les pages des livres étaient faites d'une matière impalpable que l'on maniait sereinement.

---​


Mais elle savait pourtant que devant sa mère elle devrait parler avant que ses yeux durs et froids ne l'accusent de ne rien lui reprocher. Pourtant, la bouche ouverte, rien ne pu s'échapper de la gorge d'Elle. Ce n'est pas qu'Elle ne voulait pas, c'est qu'Elle ne savait pas. Elle cherchait des mots qui ne voulaient pas l'aider et qui s'enfuirent trop rapidement pour son esprit embrumé. En vérité il n'y avait rien à dire, juste à accepter. Ce soir, elle ne dormirait pas dans la fraicheur ouatée de sa chambre. Ce soir, sa mère déposera sa valise devant ce grand bâtiment, et s'en ira après avoir effleuré le visage de l'enfant sans la moindre parole, sans la moindre explication, ni quoique ce soit d'autre.



C'est ce jour là ou elle s'oublia. Elle avait découvert une chose terrible, plus terrible encore que l'abandon dont elle venait d'être victime. Elle découvrit que le silence pouvait être aussi destructeur que les phrases, et dans son esprit, les images muettes défileront jusqu’à ce que cette larme descende de son œil jusqu’à son cou, avec la même rapidité que la voiture, qui démarra et passa lentement devant elle, avant de disparaitre au coin de l'avenue.
Ce sanglot, ou plutôt cette unique perle de douleur, fut la dernière antre de réconfort, l'ultime cachette dans laquelle pu s'enfouir son enfance timide. Aujourd'hui elle est devenue grande tout comme le vide dans son cœur à pris de la hauteur.
Aujourd'hui, elle n'est qu'une coquille creuse, nue, exposée aux coups, désorientée et terriblement seule devant cette façade angoissante d'un lieu peu enclin à lui offrir protection et chaleur.

---​


Recroquevillée dans sa forteresse de silence, comment aurait elle pu, la petite fille, se méfier de ces murs déloyales qui dans une ultime bataille la trahiront pour la perdre à jamais dans un monde ni vide ni plein, ni calmes ni bruyants ? Entre les mots et rien, entre la vie et le néant, sur la pente instable elle cherchera à se reconstruire en tentant désespérément de trouver un bouclier pour parer aux forces contraires contre lesquels elle ne sait plus désormais avec quels armes lutter.


 

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