Effectivement j'avais connaissance de cette date depuis 2-3 ans, mais je voyais pas mal de féministes se moquer de cette date en disant qu'ils confondaient avec la journée des toilettes; et que de toute façon les hommes n'avaient aucunement besoin d'une journée car tous les jours de l'année était leur journée.
Je trouve vraiment fatigant cette partie du militantisme qui nie systématiquement le fait que les hommes peuvent aussi avoir des problèmes et qu'ils peuvent avoir le droit de parler de leurs propres problématiques.
Car on aura beau dire = non, il n'y a pas spécialement de journée pour la prévention contre le suicide des hommes et leur spécificité (d'ailleurs c'est intéressant de lire qu'il y a un lien avec la classe sociale/le niveau d'études - et "encore une fois", très peu surprise que la recherche viennent du Canada et pas de France, même si en France ça commence doucement à changer), contre le cancer de la prostate, contre les stéréotypes qui pourrissent la vie des hommes, contre les violences conjugales à l'encontre des hommes [hm 27% quand-même hein, c'est pas rien, bien loin des "cas isolées et/ou statistiques insignifiantes" que tente d'imposer une certaine frange militante], le viol envers les hommes (ça tombe bien, la loi de 2018 les a pris enfin beaucoup plus sérieusement en compte), etc...
C'est le même problème : sous prétexte que les inégalités entre hommes et femmes ne sont pas symétriques, ça serait une raison pour ne pas en parler car selon certaines personnes, "en parler c'est forcément les mettre au même niveau". Ca en devenait fatigant, je veux dire : il y a une différence entre en parler un peu, et pas en parler du tout.
Contente, donc, de voir que les mentalités changent petit à petit.
D'ailleurs il y a quelques jours, j'ai vu une publicité d'une protections pour fuites urinaires... pour hommes! (oui oui! voilà la pub :
)
Car j'ai l'impression que parfois on oublie que certes, les hommes font partie de la caste dominante, mais que l'on vit dans une société qui est faite avant tout pour les hommes
qui correspondent au modèle voulu par notre société (donc exit les non-hétéros, les trop "fragiles", les non-ambitieux, etc...).
Et je ne vois donc aucune raison légitime pour ne pas qu'ils parlent de leurs problématiques spécifiques.
Surtout quand on lit que la règle chez la majorité des hommes, c'est que quand ils ont un problème, c'est "plus viril" (mdr) de se taire. Quand bien même c'est la meilleure manière de se planter, que de ne pas vouloir reconnaître quand on a besoin d'aide, et qu'on peut pas régler tous les problèmes tout seul.
C'est d'autant plus problématique que, comme le dit l'article, ça contribue énormément à leur invisibilisation et donc à une fausse interprétation des résultats des recherches sur ce sujet.
Je suis donc agréablement surprise (même si l'article vient de mymy et donc je sais qu'elle travaille aussi pour sensibiliser sur les questions masculines ^^ donc merci à elle) et très positif que ce soit abordé dans un média féministe.
C'est d'autant mieux que comme dit
@wolfa , c'est aussi un moyen pour éviter une pleine récupération des mascus, tout en encourageant les personnes qui se sentent concernées à participer à leur propre cause.
EDIT : et ça pourrait aussi être une occasion de réfléchir à l'impact que nous pouvons avoir, en tant que femmes, sur les stéréotypes masculins, qui sont pour certains en partie entretenus par certains comportements (au pif, préférer les hommes grands/virils/musclés, etc...) qu'il faudrait peut-être analyser et tenter de déconstruire car ça participerait aussi à combattre les stéréotypes masculins (de la même manière que les hommes doivent se remettre en question étant donné que leurs comportements influent aussi sur les stéréotypes féminins).
Un grand merci, donc à
@Mymy Haegel et aux rédactrices de Madz en général pour oser parler de ce sujet en milieu féministe ^^