Salut,
Alors en fait c'est un peu plus compliqué que ça. Le propre du conte, c'est qu'il est oral. Autrement dit, il est passé de bouche à oreilles pendant des générations avant d'être reporté par écrit et édulcoré au gré de l'imagination de l'auteur. Donc le conte n'est pas forcément un "récit pour enfant", c'est avant tout un récit qui suit une certaine structure (si la critique t'intéresse, je te conseille Vladimir Propp,
Morphologie du conte, à ce sujet - mais je ne l'ai pas lu directement moi-même) parce qu'il fallait qu'il soit assez facile à mémoriser pour que les éléments clés de l'histoire soient conservés malgré des variations dans l'énonciation (on n'apprend pas un conte par coeur vu qu'on l'a écouté et non lu, on apprend les articulations du récit). Voilà pourquoi il y a plusieurs variations à un même conte et c'est totalement absurde de prétendre qu'il existe un vrai conte.
Après il y a des conteurs qui écrivaient leurs contes et donc c'est particulier parce qu'on s'éloigne de la tradition du récit oral (Andersen, Gripari plus récemment).
Sinon les adaptations télévisuelles (...surtout américaines!) des contes pour un public d'enfants façon Hollywood ont forcément censuré les contes : les contes sont souvent assez brutaux et gores, ils font pas mal appel à l'imagination un peu perverse de l'enfant à la base (la référence là, c'est Bruno Bettelheim et la
Psychanalyse des contes de fées); alors que la télévision est filtrée de façon nettement plus puritaine, elle se représente davantage les enfants comme des créatures innocentes qu'il faut préserver de la perversité