Comment notre rapport au pardon peut améliorer notre vie

15 Juillet 2010
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Bordeaux
Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Comment notre rapport au pardon peut améliorer notre vie
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Bordeaux
@Tante Clara C'est si chouette de me dire tout ça :highfive: - merci mille fois !
Je viens de cliquer sur les liens - je crois que ça fonctionne... C'est le cas pour toi ?
Ta dernière question est un grand questionnement chez les psys : selon les courants de pensée, les réponses ne seront pas forcément les mêmes... De mon tout petit côté, je pense que l'esprit n'est pas tout à fait comme le corps humain - je ne suis pas certaine que toutes nos émotions, tous nos besoins psychologiques soient universels - mais plutôt qu'ils se construisent en fonction des sociétés dans lesquelles nous évoluons.
Pour moi, c'est parce que nous vivons certaines choses similaires (je fais partie de telle classe d'âge, de tel genre, j'évolue dans telle société), que nos besoins peuvent parfois se recouper :)
Et, en même temps, certains besoins semblent incontournables : par exemple, on sait que certains bébés en pouponnière, qui ne reçoivent pas de contact affectif, peuvent être atteints "d'hospitalisme" (ils entrent en dépression - et peuvent décéder de cette absence de relation et de stimulation),...
Si tu souhaites lire quelques bribes d'étude sur les besoins - un p'tit récap wikipédia ! Ca me donne aussi une idée d'article héhé :)
 
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Réactions : 2 gens
10 Juin 2016
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Je crois que beaucoup de gens associent le pardon à l'idée de "j'ai été trahi(e)/floué(e)/violenté(e) etc. et je choisi sciemment d'effacer ça et de redevenir sympa avec cette personne".
Pardonner n'est pas effacer, pardonner ne signifie pas forcément, à mon avis, qu'il faille s'efforcer de rendre les choses comme avant.
J'ai effacé le ressenti que j'avais envers toutes les personnes qui m'ont causé du tort. Pour autant, je ne veux plus les voir, plus leur parler. Si cela devait malgré tout se présenter, je le ferai avec indifférence, pas avec animosité ou mépris. Je sais que ce sont des personnes nocives, à différents degrés, pour moi. Qu'elles m'apportent plus de mal que de bien. Sauf que les détester ne m'apporte rien. Donc je pardonne, mais je m'en tiens éloignée. Ces gens là me font l'effet, maintenant, d'un torrent tumultueux ou de sables mouvants dans lesquels j'ai été prise. Ça ne sert à rien de cultiver la haine contre ça. A défaut d'y changer quelque chose, quand c'est vain, il faut les éviter.
J'ai pu en vouloir a des personnes foncièrement bonnes qui ont fait des erreurs, mais dans ces cas là je suis plutôt pragmatique. J'en parle avec elles, je laisse une seconde chance. Et si la chose se réitère...bref, je ne me laisse pas marcher sur les pieds 107 ans. Mon entourage me croit rancunière parce que je coupe court avec tous les gens qui m'ont causé du tort. Alors qu'au contraire, je ne déteste personne, j'insiste là dessus XD. Je tire la leçon qu'il y a tirer et je vais de l'avant, mais sans eux.
 
12 Octobre 2014
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je ne suis pas certaine que toutes nos émotions, tous nos besoins psychologiques soient universels - mais plutôt qu'ils se construisent en fonction des sociétés dans lesquelles nous évoluons.

Du coup, une idée me vient. En enseignement, on nous avait parlé d'enculturation (la transmission d'une culture à l'enfant) mais aussi d'acculturation (la modification de cette culture transmise par le vécu de la personne elle-même : par exemple, j'ai une éducation à la française, mais j'aime bien la culture chinoise, j'ai véçu en Afrique, etc... et toutes ces expériences vont transformer ma vision du monde et de ma propre culture).

Du coup, au niveau psychologique, peut-être qu'il peut y avoir un phénomène d'acculturation des patients et qui peut échapper aux psychologues. Les expériences des patients pouvant être modifiées par plusieurs cultures et donc plusieurs visions du monde, les psychologues peuvent ne pas forcément comprendre les choix d'un individus si la culture du psychologue est trop éloignée de la culture du patient. Il n'y a qu'à voir les différences de symbole par exemple entre les couleurs de la mort en Europe et en Extrême Orient (respectivement noir et blanc), ou encore la vision du suicide dans ces deux régions (considéré comme une maladie en Europe, et considéré comme une manière honorable de partir en Extrême Orient)...

Je crois que beaucoup de gens associent le pardon à l'idée de "j'ai été trahi(e)/floué(e)/violenté(e) etc. et je choisi sciemment d'effacer ça et de redevenir sympa avec cette personne".

A cela, il y a un problème grave : le fait que plus ou moins consciemment, il y a une pression sociale pour associer "pardon" à "effacement total de l'ardoise" sous peine de se faire passer pour une personne horrible. D'ailleurs, par rapport à l'article, c'est par rapport à l'étape 2 que beaucoup de personnes font blocus : "C’est pour nous que nous pardonnons, pas pour les autres.". Et c'est bien le problème : encore trop de personnes ne l'entendent pas ainsi (tant que ça ne les touche pas directement, hein, sinon c'est pas drôle).

Je pense aussi qu'il y a plusieurs stades de pardon.
Personnellement, je considère "avoir pardonné" à ma mère dans la mesure où je n'ai plus de haine envers elle, même si je ressens toujours de la colère. Après, le fait de ne pas avoir porté plainte pour maltraitances contre elle, ou de ne pas avoir demandé de pension alimentaire, c'est plus par pitié (elle est allée de plus en plus mal, et moi j'avais bénéficié d'une bourse universitaire donc plus besoin d'argent) que par pardon, mais parfois je me dis que ça rentre peut-être dans l'équation, je ne sais pas...

Natascha Kampusch dans son livre, disait qu'elle avait choisi de pardonner à son ravisseur (décision prise alors pendant sa détention qui a duré 8 ans) car elle pensait que c'était le seul moyen de ne pas être détruite par son enfermement et les violences, et d'espérer un jour voir le bout du tunnel.

Après, concernant le pouvoir de pardonner, je dirais qu'on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.
Souvent les gens parlent de "volonté" quand je pense qu'il serait plus juste de parler de "force".
Personnellement je ne crois pas à la volonté libre, mais plutôt à la force + l'opportunité.

C'est un peu comme ces gens qui font parler les morts à notre place et qui trouvent ça tout à fait normal.
"Si il/elle était vivant/e, il/elle te dirait de faire ceci/cela"... ou qui parle "d’honorer les morts" en vivant bien, ou pire de "dette" envers les morts....
ou comment utiliser les morts pour faire la morale à quelqu'un et la/le faire culpabiliser....
Personnellement, ce genre de chose me débecte au plus haut point.
On peut bien sûr souhaiter à celleux qu'on aime de bien vivre, mais transformer ça en "honneur" ou "exigence", en plus de faire parler des morts qui n'ont rien demandé, c'est faire bien peu de cas de la condition de la personne elle-même et de son ressenti.
On ne peut pas faire plus que ce qu'on peut avec ce qu'on a...

Je ne sais pas pardonner, je suis très rancunière.

En fait, personnellement, je pense à un "juste milieu". Ne rien pardonner, ça peut risquer de nous mettre en permanence en situation de colère voire de haine, et ça peut nous bloquer. Par contre, "trop pardonner" peut avoir l'effet que certaines personnes ne nous respectent plus car elles comptent sur ce pardon pour nous poignarder en continu. Un peu comme le cycle pervers de la violence conjugale : je te blesse je m'excuse tu pardonnes je te blesse encore je m'excuse encore tu pardonnes encore etc etc...
Parfois c'est difficile de savoir comment, jusqu'à quel point, quand, à qui pardonner...
Après, comme je le disais plus haut, c'est à mes yeux surtout une question de force et d'opportunité...
On ne peut faire que ce qu'on peut avec ce qu'on a. Si l'on ne peut pas pardonner, c'est aussi parce qu'il y a des raisons.
 
10 Juin 2016
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@jorda j'ajouterai aussi qu'il y a une forme de confort dans la haine, surtout si elle est partagée par plusieurs personnes. Ca n'aide pas à avancer vers le pardon. Je me rappelle qu'au lycée je détestais une fille pour une histoire de cœur, et j'ai mis longtemps à passer à autre chose parce que nous étions plusieurs à avoir fait les frais de ses machinations. On cultivait notre rancœur vis-à-vis d'elle, et ça nous rassemblait, ça nous consolait. La haine soulage un peu comme une drogue, parce qu'en dépit de son efficacité elle empoisonne la vie. Au bout de quatre ans, je me suis sentie...fatiguée, usée de détester cette fille. Même si par la suite elle a souffert avec quelqu'un à la hauteur de ce qu'elle avait fait subir, je n'en ai tiré qu'une pâle satisfaction. Son tort n'a pas été effacé par la vengeance, ma douleur non plus, alors à quoi bon ? Cette histoire a été le déclic pour moi. J'ai fait une overdose de haine, je ne veux plus entretenir ce sentiment là.
 
15 Juillet 2010
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Bordeaux
Hello !

Je suis l'auteure de l'article - je rédige un article par semaine pour Madmoizelle. Celui-ci était prévu et a été bossé avant le post que vous évoquez - je suis désolée qu'il puisse être perçu comme un "foutage de gueule". Le pardon est un sujet souvent abordé en psycho, avec tous les questionnements qu'il suscite : peut-on pardonner ? Doit-on pardonner ? Qu'est-ce que ça fait de pardonner ?
:fleur:
 

Clemence Bodoc

Persistante
21 Juillet 2010
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LILLE
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Merci @Justine_ pour ta réponse, tu m'as devancée ;)
Je vous le confirme @Shadowsofthenight @Juda Bricot & @Mario From Space, ce n'est pas du tout une provocation, c'est bien le contraire qu'on a voulu faire en liant l'article sur le double témoignage, c'est justement apporter une perspective différente.
Compte tenu du débat suscité par l'article sur le viol, l'éclairage psycho de Justine tombait à pic ; c'est bien là l'intérêt majeur de ses articles, de prendre du recul et de donner des pistes de réflexion autour du sujet.

C'est peut-être une maladresse de ma part, mais la coïncidence me semblait personnellement trop "suspecte", en me mettant à votre place : un débat prend de l'ampleur autour du pardon, et Justine sort un article psycho... sur le pardon ? Oui en fait, autant assumer que les sujets ont un écho intéressant l'un envers l'autre (comme Justine l'a expliqué, ce n'était pas "prémédité") en mettant un lien à la fin.

Peut-être que vos messages ont croisé la mise à jour qui a été faite sur l'article polémique, ainsi que les excuses d'Anouk postées sur le forum ; on n'a pas fait l'autruche sur le sujet, comme l'avait indiqué Denis vendredi soir, il n'y avait plus personne "sur le pont" pour intervenir, et nous n'avons pu débriefer ensemble qu'en début d'après-midi. D'où le délai de réponse, et désolée pour ça :erf:
 
12 Octobre 2014
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pourquoi elle continue à lui parler mal, c'est du passé.

Je trouve pour ma part que cette phrase reflète souvent la volonté de la personne qui le dit, de ne pas s'embêter avec ce passé justement, et sans tenir compte des sentiments de la concernée; un peu comme quand on chasse une mouche qui nous gêne d'un revers de main... Encore une injonction à "oublier" j'imagine...
 
12 Octobre 2014
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@Tante Clara oui c'est vrai aussi, je me suis un peu précipitée. Ca peut en effet être une tentative maladroite d'arranger les choses. Mais je trouve dommage dans tous les cas cette absence de volonté de se pencher sur ce fameux passé.
Alors certes on n'est pas psy, mais je trouve que ce type de phrase ressemble trop à une injonction à l'oubli...
Or par expérience, on est pas toujours prêt/e à tourner la page, et si on le fait trop tôt, ça peut être dommageable plus tard (et nous revenir comme un boomerang qu'on avait pas vu revenir).

Ce que j'ai appris dernièrement en matière de couple et de rupture, c'est que beaucoup de blessures résultent de malentendus ou de "mauvaises" perceptions.

Il y a en effet un manque de communication responsable de beaucoup de ruptures, notamment sur des sujet dont on pense que "ça va de soi donc pas besoin d'en parler". Très grosse erreur.
Rien ne va de soi, et l'autre ne peut pas deviner ce que l'on pense ou ressent. Contrairement au mythe persistant, aimer quelqu'un ne donne pas un tel pouvoir. Si au début d'une relation, on peut avoir cette impression presque magique que l'autre devine nos pensées, c'est parce qu'il y a une phase d'euphorie ou l'attention aux détails est particulièrement accrue. Cette attention baisse au fil du temps, ce qui est tout à fait normal (on peut pas fonctionner à 110% sur l'autre en permanence - sans compter qu'il ne faut pas que se concentrer sur l'autre; penser à soi et prendre du temps pour soi sans la présence de l'autre est tout aussi important; être en couple ne veut pas forcément dire que tout doit être partagé - le "jardin secret" est aussi important pour le fonctionnement d'une relation à deux, je pense).
 
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Réactions : Tante Clara

Ahn

6 Mars 2015
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J'peux pardonner très facilement aussi bien que pas du tout. Pour moi ça dépend exclusivement de si la personne me semble sincèrement désolé. Dans ce cas, même si c'est pour quelque chose de grave, je vais très facilement pardonner et passer à autre chose. Même si elle ne me dit pas mot pour mot qu'elle est désolée, j'arrive très facilement à le voir par les actes et le comportement.
Par contre, si la personne n'est pas sincère, impossible de pardonner. Et c'est vrai qu'on "s'auto détruit" en ne pouvant pas pardonner... Mais j'ai vraiment besoin de sentir que la personne est sincère, sinon je me ment à moi même en pardonnant sans être sincère et je déteste ça!
 

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