Commentaires sur 1 patient sur 2 renoncerait à aller chez le dermatologue, mais pourquoi ?

[Matilda Verdebois]

@PetitePaille je suis d'accord avec toi, la fin de la libre installation ne serait pas forcément la solution. Je dis juste que du point de vue des profs, ça ne semble pas totalement aberrant puisque c'est ce qui se pratique pour éviter que des académies soient sous-dotées.

Mais justement, c'est aussi l'une des raisons à l'augmentation des démissions chez les profs ces dernières années. Par exemple, j'ai une camarade de promo qui n'a pas supporté Paris (elle avait 25 ans) et qui a démissionné après un an de titularisation. Pour ceux qui ne sont pas en couple, ils savent qu'ils n'ont quasiment aucune chance de rentrer. Ceux en couple reviennent assez vite en revanche (vite = 1 ou 2 ans).

Et par rapport à ton dernier paragraphe, il y a pas mal de profs qui sont en fait en reconversion et qui ont déjà des enfants quand ils sont titularisés. C'était mon cas et j'ai été envoyée à 5h30 de route de chez moi lors de ma titularisation. L'année d'après, j'ai eu un poste dans mon académie.
Ce n'est pas si différent. Surtout que les internes choisissent aussi leur secteur au passage de l'internat (vers 25-26 ans) et que les stages qu'ils font ont lieu au moins une fois en zone périphérique, donc ils peuvent choisir de s'y installer aussi. Les profs débutants sont aussi presque tous TZR et sont trimballés à parfois 1h30 de chez eux tous les jours. Je vois pas mal de points communs, même s'il est vrai que les profs sont envoyés en RP plus jeunes que les médecins.

 

[PetitePaille]

@Matilda Verdebois

Pour prendre l’exemple d’un ami qui a passé le concours de l’internat il y a un an : il vient de Paris mais n’a pas réussi à avoir une place la bas pour l’internat.. du coup il se retrouve dans une tout autre région pendant ses 6 ans d’internat.
Donc on te force déjà à être 6 ans loin de ta famille.. si en plus après on te dit « ah ben non désolé, vous pouvez pas revenir habiter à côté de votre famille ni rester là où vous êtes.. cette fois ci on va vous envoyer à Marseille… ». Ce serait vraiment aberrant.

Parce que concernant les profs, je trouve pas cette politique très juste mais comme tu le dis en général une fois en couple tu peux quand même te rapprocher rapidement (pas très cool pour les gens ne voulant pas être en couple et ne voulant pas d’enfants d’ailleurs.. mais bon).
La pour les médecins, ça équivaudrait déjà aux 4-6 ans d’internat + encore peut être 5 ans ailleurs ? À la fin c’est quand même bien du foutage de gueule

D’ailleurs pour les profs, il manque du monde un peu de partout aussi non ? C’est dommage qu’ils vous laissent ps plus choisir.. surtout que comme tu le dis, ça tue des vocations. T’as beaucoup de gens qui ont du mal à supporter de devoir vivre à 400km de leur famille, donc si c’est au final pour avoir plein de gens qui démissionnent c’est ps très malin.

 

[Matilda Verdebois]

@PetitePaille je passe en spoiler la partie sur les profs car HS.

Pour le coup, ce serait assez logique pour les médecins de rester là où ils font leur internat, surtout que vu l'âge où ils y arrivent, c'est en général à ce moment qu'ils commencent à construire leur vie post-études.
Ce serait aberrant de les faire changer encore une fois. Mais rester dans la zone choisie à la fin de l'ECN, ça me semble faisable.
Pour ton ami, ça rejoint le problème évoqué par @Gringo : il n'y a pas assez de postes de stagiaires en hôpital, donc quand on veut une spécialité en particulier en étant pas suffisamment bien classé, ça oblige à partir.

Spoiler: HS profs

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[PetitePaille]

@Matilda Verdebois

En soit oui et non car pendant les 6 premières années t’es dans l’académie de ton choix (en général proche de tes parents) et ensuite pendant les 4-6 ans de l’internat tu peux devoir te retrouver à 600km. Donc tu dois avoir un peu des 2, certains qui veulent rester là où ils sont car effectivement ils y ont construit leur vie et ceux qui pour le coup aimeraient quand même bien retourner habiter pas loin de leur famille…
Pour moi vraiment le plus simple serait d’obliger à s’installer dans une zone sous dotée (sachant que la majorité du territoire est sous doté) tout en laissant le choix de la zone.. OU de s’installer dans une zone normale à condition de remplacer un med existant.
Si vraiment on commence à obliger l’installation en gros pendant 10 ans (si on compte l’internat dedans), il y a des médecins qui vont juste aller exercer chez nos voisins (qui en général manquent aussi de médecins) ou vont tout simplement se déconventionner.

Spoiler

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[Matilda Verdebois]

@PetitePaille

Spoiler: HS profs

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[Gringo]

@Matilda Verdebois Pour le parallèle prof/médecin, même si quelques profs finissent leur études tard ou sont en reconversion, le temps de travail en présentiel n'est quand même pas le même.
Pour moi un prof à 1h30 de chez lui, c'est tenable si son emploi du temps n'est pas mal fichu, à 19h il peut être chez lui et faire le reste de son travail à la maison.
Hors le médecin, ben lui c'est 40h/semaine devant les patients. Pas 18h.
Et la responsabilité n'est pas la même non plus. Avoir sa classe en foutoir car on n'est pas concentré ou trop méchant/sec avec les élèves, c'est compliqué mais pas dramatique. Le médecin qui passe à côté du diagnostic car pas concentré ou qui bâcle pour finir plus tôt, ça peut l'être.

Et l'autre problématique de ce parallèle c'est la différence salariat/libéral. Mon compagnon aussi a eu 1h30 de route l'année dernière tous les jours, ben au bout de deux semaines où il s'endormait au volant, il est allé à la médecine du travail qui a convenu que c'était n'importe quoi et l'a mis en temps partiel thérapeutique.
Un médecin libéral, s'il ne travaille pas, il n'a plus de revenus. Il y a bien des prévoyance mais ce sont des assurances donc il y a des conditions dans tous les sens pour leur permettre de payer le moins possible (du genre 3 mois de carence. Faut être en arrêt maladie continu plus de 3 mois pour pouvoir toucher quelque chose)

 

[Issunn]

Spoiler: HS prévoyance

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[Matilda Verdebois]

@Gringo oui, tout à fait, en terme de responsabilité, les professionnels de santé en ont beaucoup plus ! Et d'ailleurs, de mon point de vue, ça se traduit au niveau du salaire. Ce n'est pas là-dessus que je les comparais.
Les points de comparaison que je vois, c'est plutôt sur la situation désertification et déracinement, et les mutations chez les profs. Mais je n'aurais pas dû en parler je crois

 

[Gringo]

@Issunn

Spoiler

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@Matilda Verdebois Si,si, c'est bien d'en discuter car ça revient souvent comme comparaison (en tout cas ça revient souvent dans mon cercle d'amis qui est composé à 50% de profs, 50% de médecins).
C'est une solution qui est envisagée régulièrement, mais il faut penser à toutes les conséquences, que ça ne devienne pas la fausse bonne idée où on se retrouve avec des médecins fatigués qui font mal leur boulot. Alors certes le village a un médecin, mais si c'est pour qu'il fasse de la merde ou qu'il bâcle son examen clinique et sa réflexion, est-ce que ça en valait le coup?

 

[Matilda Verdebois]

@Gringo pour être claire, pour moi, ce n'est pas une solution. Chez les profs, aujourd'hui, ça fait partie des gros points noirs qui font fuir (tu le vis, d'ailleurs). Avant, il y avait un système de mutation direct, mais depuis qu'il y a d'abord l'interacadémique puis l'intra, c'est une catastrophe.
Ce serait beaucoup trop risqué de faire pareil pour les médecins.
En revanche, un régime semi-contraignant comme proposé par @PetitePaille , je pense que c'est plus envisageable, mais il faudrait voir les conditions.