Précisons quelques points de droit, puisque j'ai lu ces jours-ci beaucoup d'erreurs.
1) Publier sans leur accord des photos de personnes, qu'elles soient nues ou habillées, dans un lieu public ou dans un lieu privé, est une infraction, quand les personnes photographiées sont le sujet de la photo. (Cela exclut donc par exemple une photo de foule (une manifestation par exemple, ou même une rue ou une plage, quand le sujet c'est la rue ou la plage, et non telle ou telle personne en particulier). Ici, c'est bien parce qu'ils étaient célèbres qu'on les a photographiés, et ils font la une de Voici.
2) La loi française (article 222-32 du Code Pénal) ne réprime pas la nudité, elle réprime l'exhibition sexuelle. Comme c'était flou, la rédaction de cet article a récemment été précisée, le texte mentionne désormais "la commission explicite d'actes sexuels" ou de "provocation et indécence". Il est évident que leur promenade sur la plage, quasi-déserte de surcroît, et leur baignade, n'entrent pas dans la catégorie de "commission explicite d'actes sexuels". Se mettre nu sur une plage bondée pourrait relever de la provocation ou de l'indécence, mais pas en octobre sur une plage quasi-déserte. Ajoutons que le photographe est venu les photographier, il ne peut donc y avoir d'exhibition sexuelle "imposée à la vue d'autrui" comme l'exige la loi pour qu'il y ait condamnation. Si le voyeur est venu voir, on ne lui a rien imposé du tout. Une chose est d'être visible nu, une autre est de s'exhiber nu, l'exhibition exigeant un caractère ostentatoire.
Hormis le droit, cette affaire est une illustration du caractère malsain de la "morale" envers la nudité. La nudité, ce n'est que notre corps tel que la nature l'a fait, il ne devrait être l'objet ni de honte, ni de ridicule, ni de scandale ou d'indécence. La pudibonderie et le voyeurisme sont les deux faces d'une même pièce.
Si nous étions sains de corps et d'esprit, la nudité de l'entraineur et sa compagne auraient été un non-événement total, quelque chose de tout à fait normal et banal.
Madame Noguéra réclame le durcissement de la loi. Si tout simplement on arrêtait de faire tout ce foin de la nudité (par exemple en cessant de rendre les maillots de bain obligatoires sur les plages ou dans les piscines publiques: utopie? Dans quelle tenue nageaient les Grecs et les Romains, chez qui fréquenter les établissements de bain était un devoir civique? Nageaient-ils en maillot de bain?), on n'en serait pas là!
