Commentaires sur L’audition absurde de Joël Guerriau, mis en examen pour avoir drogué la députée Sandrine Josso

[Perseperse]

Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui ce serait passé si Sandrine Josso avait été autre chose qu'une femme politique de plan national et qui s'exprime bien ... En effet personne ne doute de sa parole et c'est tant mieux mais si ça avait une Cindy un peu paumée ça aurait été tout autre chose ...
En gros, si vous vous faites agresser, il vaut mieux être hyper "respectable" sur tous les plans

Tout à fait d'accord ! S'il s'était agi de l'employée de maison d'un politique, issue de l'immigration et vivant en banlieue, elle aurait eu beau appeler les pompiers, si elle avait eu la chance d'être crue par ces derniers, qui dit que la police aurait immédiatement perquisitionné l'élu ? Permettant à ce dernier de se débarrasser des preuves. Même avec des caméras de sécurité, la victime de DSK a subi les pires injures ; mais pas la victime de cet immonde Guerriau.
Ses privilèges ne retirent rien à son courage et à son engagement public très risqué mais elle reste la supérieure hiérarchique de son agresseur et ça joue énormément.

 

[Mayushi]

Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui ce serait passé si Sandrine Josso avait été autre chose qu'une femme politique de plan national et qui s'exprime bien ... En effet personne ne doute de sa parole et c'est tant mieux mais si ça avait une Cindy un peu paumée ça aurait été tout autre chose ...
En gros, si vous vous faites agresser, il vaut mieux être hyper "respectable" sur tous les plans

Je pense que son statut l'a aidé surtout vis à vis des forces de l'ordre et de la médiatisation du dossier. On a forcement plus facilement la parole en tant que personnalité politique.

Mais l'opinion alors pas du tout, ce qui fait que l'opinion la croit c'est d'une part le dossier (la drogue présente, donc preuve matérielle), la temporalité (plainte directement et pas X années après (non pas que je dise qu'il ne faille pas croire les victimes qui parlent longtemps après les faits mais ça joue dans l'opinion indéniablement)), et enfin la mauvaise défense de l'agresseur.

La même parlementaire avec les mêmes privilèges mais dans un cas de VSS sans preuve matérielle (pas de drogue), relatant des faits anciens et avec un agresseur qui sait se défendre, on aurait juste eu un n-ième Abad qui siège toujours au calme sur les bancs de l'AN.

On aura beau répéter sans cesse qu'il n'y a pas de "bonne victime", qu'on peut dénoncer des faits 5, 10 ou 20 ans après etc. ça imprime toujours pas dans l'opinion.

 

[Sakuto]

Mouais je pense que là ça va jouer en sa défaveur, la justice a beau être encore à la ramasse sur les questions des VSS on est en plus en 2005. La ligne de défense de son avocat est pitoyable et pour le coup son client risque beaucoup plus en mentant ainsi de A à Z plutôt qu'en avouant certaines choses et pas d'autres. Tout ce qui touche à la drogue et aux preuves matérielles autant avouer direct et dire "je voulais juste qu'on passe un moment festif tout les deux, je lui ai proposé" sans pour autant parler de quoi que ce soit de sexuel.

C'est pas non plus rare qu'entre collègues on partage de la drogue, ça se fait dans plein de milieux (non pas que je trouve ça bien), mais dans la majorité des cas il y a pas d'aggression juste derrière. Les intentions c'est bien plus compliqué à prouver. Mais prendre la justice pour des buses c'est tout sauf une bonne stratégie. D'un côté tant mieux hein, pour une fois qu'un agresseur tient une défense moisie, en espérant qu'il paye.

Reconnaitre sa culpabilité c'est une bonne stratégie dans pleins de dossiers, tu prends Quatennens, il reconnait une seule gifle, alors qu'on se doute bien qu'il y avait plus (on est rarement à une et unique gifle dans les violences conjugales). Mais bon il a avoué, il a pris ses 4 mois. C'est mieux que de prendre pour harcèlement et possiblement d'autres violences, il s'en sort avec un "j'ai dérapé UNE fois et je m'en excuse, ça arrive à tout le monde™ mais..."

Quatennens est un cas à part car il appartient à la France insoumise. Vis à vis de son électorat il ne peut pas se permettre d'adopter le narratif habituel "elle est folle, c'est un complot" donc sa meilleure option était de reconnaitre les faits en les minimisant.
Si la même chose était arrivée à un élu républicain, il aurait simplement nié les faits et rien ne se serait passé, son image publique aurait peut-être été légèrement écornée (et encore), mais en tous cas il n'aurait pas été inquiété le moins du monde par la justice. D'ailleurs c'est seulement suite à la déclaration d'Adrien Quatennens dans laquelle il reconnaissait avoir donné une giffle, que le parquet a décidé d'entamer des poursuites.

Je pense que les seuls cas de figure où on a intérêt à reconnaitre sa culpabilité sont ceux où on peut s'attirer l'indulgence des magistrats, en jouant sur le fait qu'on ne se rendait pas compte des conséquences de nos actes, qu'on était jeune, qu'on a changé etc, mais je ne pense pas que Guerriau appartienne à ce profil d'accusés, c'est un sénateur de 66 ans, il savait ce qu'il faisait.
Et puis je pense aussi qu'il pourra se payer une défense suffisament compétente pour faire valoir que ce n'est pas parce qu'il a menti sur son intention de droguer la députée, que cela prouve qu'il avait ensuite l'intention de la violer, et que faute de preuve ... on ne peut pas le condamner pour ça.